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Aung San Suu Kyi [fr], figure emblématique de l’opposition birmane et lauréate du prix Nobel de la paix, a reçu le prix Vaclav Havel de la Human Rights Foundation, récompensant une dissidence créative, dans le cadre du Freedom Forum de San Francisco, qui s’est tenu le 28 septembre au Bently Reserve.
Quelques instants avant de recevoir le prix, Aung San Suu Kyi, a encouragé à lier de « véritables amitiés », comme celle qu’elle avait noué avec l’ancien président tchèque dont le prix porte le nom, pour attirer l’attention sur les violations des droits de l’homme. Sa participation au forum entrait dans le programme d’un voyage de près de 15 jours aux États-Unis qui l’a menée dans des villes où vivent des membres de la diaspora birmane, telles que Fort Wayne en Indiana. Aung San Suu Kyi a également donné des conférences dans diverses universités et visité la capitale où elle s’est entretenue avec le président Obama à la Maison-Blancheet a reçu la Médaille d’honneur du Congrès.
Dans son passionnant discours, sur le thème « Le long chemin vers la paix », Aung San Suu Kyi a porté un regard rétrospectif sur sa vie en tant qu’activiste. Elle a expliqué : « Vivre en paix avec ma conscience fut le chemin vers la liberté ». Au sujet de la situation dans son pays, elle s’est engagée à construire une Birmanie « qui vive en paix avec sa propre conscience ». « Il y a des prisonniers d’opinion en Birmanie, mais une société dont la conscience est en paix peut les libérer », a-t-elle dit. La lauréate du prix Nobel a conclu en indiquant que la population birmane était prête pour faire face aux défis qui se présenteront. Elle a souligné que « la lutte pour la liberté doit être sans fin ».
D’autres personnalités étaient présentes. Parmi elles, George Ayittey, professeur d’origine ghanéenne, qui a émis de fortes critiques à l’encontre des dictatures africaines en mentionnant « pour chaque dictateur que nous renversons, un autre apparaît, c’est comme jouer au jeu de la taupe ». Il a ajouté qu’« un bon dictateur est un dictateur mort ». Était également présente Manal Al-Sharif [fr], d’Arabie saoudite, qui a partagé son expérience. Elle avait défié le royaume saoudien en prenant le volant d'une voiture alors que les femmes ne sont pas autorisées à conduire. Elle a conclu sa présentation avec le clip Bad Girls de M.I.A., réalisé en soutien à sa cause selon elle.
La touche latino-américaine est venue d’Ethan Nadelmann, directeur du Drug Policy Alliance qui a applaudi les interventions des présidents mexicain, colombien et guatémaltèque, lors de la dernière Assemblée générale des Nations unies, où les trois dirigeants ont appelé à reconsidérer les politiques de lutte contre la drogue ayant échoué et coûté des milliers de vies durant les quatre dernières décennies.
Les participants à l’événement et les internautes ont partagé leurs impressions sur Twitter via le mot-clic #SFFF, en référence aux initiales du forum :
@matissebh: Le long chemin de la liberté requiert des amitiés : Aung San Suu Kyi, comptez sur moi…
Certains soulignent les paroles de George Ayittey :
@weddady: George Ayittey : “vingt des pays arrivant en fin de classement en matière de développement humain ont été ruinés par des régimes militaires”.
Bint Battuta (@BintBattuta87) s’est fait l’écho des paroles de Manal Al Sharif :
@BintBattuta87: @manal_alsharif rêve d’une Arabie saoudite où les mères n’auront plus besoin de l’autorisation de leurs fils pour voyager. #SFFF Amen.
Voici quelques photos de l’événement prises par l’auteur du billet :