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Mexique : Enrique Aranda Ochoa, écrivain et prisonnier

Catégories: Amérique latine, Caraïbe, Mexique, Cyber-activisme, Développement, Liberté d'expression, Littérature, Médias citoyens

Enrique Aranda Ochoa n'est pas un auteur mexicain ordinaire : il a été arrêté en 1997 et condamné  à 50 ans de prison pour séquestration de personne. Toutefois, cela n'a pas empêché ce psychologue renommé de cultiver sa passion pour la littérature.

Enrique Aranda Ochoa, auteur de six romans à ce jour, a été récompensé par de nombreux prix nationaux de littérature. Il est actuellement plongé dans les mystères des mayas [1] avec son livre “El fin de los dias” [2] (“La fin des temps”), qui est disponible en ligne [3] en format électronique.

La blogueuse Gabriela Gutierrez M., d’Animal Político [4][es], nous décrit les activités en prison de cet écrivain :

Ávido por conversar, se le agolpan los temas entre las palabras. Puede comenzar hablando del Sol, por ejemplo, y termina hablando sobre Yoga, disciplina que además enseña en el penal. Una charla con él es equivalente a visitar alguna biblioteca, tras la cual uno termina con una lista de bibliografía pendiente por leer. Su última recomendación fue el cubano Joaquín María Machado de Assis.

Image via Shutterstock, copyright Steve Snowden [5]

Image de Shutterstock, Steve Snowden tous droits réservés.

Friand de discussions, il évoque dans son discours une multitude de thèmes. Il peut par exemple aborder un sujet comme le soleil, et finir en parlant du yoga, discipline qu'il enseigne par ailleurs en prison. Une discussion avec lui, c'est un peu comme une visite à la bibliothèque dont on ressort avec une liste bibliographique d'ouvrages à lire.

Dans la suite de son article [4], Gabriela évoque les prix qu'Enrique Aranda a reçu grâce à des textes écrits en prison :

Desde la cárcel, Enrique Aranda ha sido tres veces Premio Nacional de Poesía “Salvador Díaz Mirón” (1998, 2001 y 2008), otorgado por Conaculta-INBA. También obtuvo dos veces (2003 y 2008) el Premio Nacional de Cuento José Revueltas, otorgado por las mismas instituciones. El reconocimiento más reciente le fue concedido por el INBA en el concurso “México lee 2011”, que se otorga por fomento a la lectura, por el club de lectura que impulso dentro de la cárcel. Fue el Instituto de Cultura de la Ciudad de México, hoy Secretaría de Cultura, quien le proporcionó los cerca de 800 libros: “Cuando les llamé, primero creyeron que era un funcionario. Cuando les dije que era un preso se emocionaron”, dice. La misión con este proyecto era darles a los internos “el boleto para un tour por el anhelado mundo exterior”.

Depuis qu'il est en prison, Enrique Aranda a été récompensé à trois reprises du Prix National de Poésie “Salvador Díaz Mirón” (en 1998, 2001 et 2008) par Conaculta-INBA (institutions mexicaines en charge de la culture). Il a aussi reçu deux fois (en 2003 et 2008), le Prix National du Conte José Revueltas, attribué par ces mêmes institutions. Plus récemment, l'INBA a reconnu son travail avec le prix “México lee 2011″ (Le Mexique lit 2011), qui récompense les initiatives en faveur de la lecture, pour le club de lecture qu'il a fondé au sein de la prison. C'est l'Institut Culturel de la Ville de Mexico, aujourd'hui Secrétariat à la Culture, qui lui a fourni près de 800 livres : “Lorsque je les ai contactés, ils ont d'abord cru que j'étais un fonctionnaire. Quand je leur ai dit que j'étais un prisonnier, ils ont été très surpris” raconte-t-il. Le but de ce projet était d'ouvrir aux prisonniers une fenêtre sur l'inaccessible monde extérieur.

Le site internet de la revue mexicaine Proceso [6][es] a publié un article sur son cas dans lequel sont mentionnées les irrégularités de son procès pour séquestration de personne :

Enrique sospechó siempre que su detención se debió a sus actividades políticas en distintos foros públicos, por solidarizarse con causas sociales, como la zapatista, y por participar como activista contra el Tratado de Libre Comercio. El caso también fue denunciado por Amnistía Internacional en su informe de 2003: Juicios injustos: tortura en la administración de justicia (Índice AI: AMR 41/007/2003/); el presidente del PEN Club, Eugene Schoulgin, los visitó en 2006; también Lawyer’s Committee for Human Rights los defiende, y la Comisión de Derechos Humanos del Distrito Federal emitió la recomendación 12/02 por tortura y violación a sus garantías jurídicas.

Enrique Aranda a toujours soupçonné que sa détention devait beaucoup à ses activités politiques dans divers forums publics, à sa solidarité avec des causes sociales, comme la cause zapatiste, et à sa participation en tant qu'activiste au rejet de l'Accord de Libre-échange Nord-Américain (ALENA). Amnesty International s'est également intéressé à son cas dans son rapport de 2003 : Injustice et impunité : les défaillances de la justice au Mexique (Index AI : AMR 41/007/2003 [7]); le président du P.E.N Club, Eugene Schoulgin, lui a rendu visite en 2006 ; le Lawyer's Committee for Human Rights (aujourd'hui devenu Human Rights First) défend son cas et la Commission des Droits de l'Homme de Mexico (Comisión de Derechos Humanos del Distrito Federal) a émis sa recommandation 12/02 pour torture et violation des garanties judiciaires.

Enrique Aranda Ochoa projette maintenant de porter son cas [4] devant la Cour Interaméricaine des Droits de l'Homme.