États-Unis : L’Amérique latine absente du troisième débat Obama-Romney

[Sauf mention contraire, les liens de ce billet renvoient à des pages web en espagnol.]

*Les précédents billets, en anglais, consacrés aux débats présidentiels aux États-Unis sont disponibles ici et ici.

La Lynn University [en] de Boca Raton, en Floride, accueillait le troisième et dernier débat de la course à la présidentielle opposant le président Barack Obama [en] à l’ex-gouverneur du Massachusetts Mitt Romney [en]. Comme prévu, le débat s’est centré sur la politique étrangère, plus exactement sur le Moyen-Orient et la Chine. Détail plus curieux, le débat avait lieu alors que se célébrait le 50e anniversaire de la crise des missiles cubains, l’un de points les plus critiques de l’histoire contemporaine de la politique étrangère étasunienne.

Modéré par le journaliste chevronné de CBS Bob Schieffer [en], le débat a débuté avec un Mitt Romney qui, s’il était président, chercherait à faire en sorte que le monde islamique refuse la doctrine terroriste avec l’aide d’experts de la région. À propos de la Syrie, aussi bien Barack Obama que Mitt Romney ont mentionné que le président Bashar Al-Assad « doit s’en aller » avec le soutien de la Turquie et d’autres pays alliés de la région, sachant que « ses jours sont comptés ». Parmi les autres thèmes discutés, nous pouvons citer le rôle de la Chine dans l’économie et la sécurité étasuniennes, l’alliance historique avec Israël, le programme nucléaire iranien, la guerre en Afghanistan ainsi que le rôle joué par le Pakistan du fait de sa position géographique et que le pays possède l’arme nucléaire.

Le point à souligner du débat, selon les experts [en], est la forme avec laquelle le président Obama a « ridiculisé » la posture de Mitt Romney au sujet de la politique étrangère, notamment à propos des dépenses militaires. Barack Obama s’est moqué de son adversaire qui avait souligné que la Russie était « l’ennemi numéro 1 », en lui rappelant que la Guerre froide était terminée depuis 20 ans. En réponse à la critique formulée par Mitt Romney concernant la réduction de la flotte militaire en comparaison avec les administrations précédentes, il a indiqué que ce dernier ne passait pas assez de temps à analyser le fonctionnement des forces armées et a ajouté qu’ils avaient « peu de chevaux et de baïonnettes », précisément à cause du changement de tactiques des Castro. Ce commentaire a été repris sur Twitter où le mot-clic #horsesandbayonets est arrivé au 3e rang mondial cette nuit-là.

De izquierda a derecha: Romney, el moderador Bob Schieffer, y Obama en el tercer debate presidencial. Foto tomada de vídeo del debate en YouTube.

De gauche à droite : Mitt Romney, le modérateur Bob Schieffer et Barack Obama lors du troisième débat présidentiel. Photo tirée de la vidéo du débat sur YouTube.

Même si Mitt Romney a mentionné brièvement l’Amérique latine comme étant une région ayant, dans son ensemble, une économie comparable à la Chine, l’importance de celle-ci n’a pas été discutée de manière plus approfondie durant le débat. De nombreux utilisateurs de Twitter l’ont remarqué, Nicolás López Correa étaient parmi eux.

@NicolasLopezCo : L’Amérique latine a été mentionnée par un seul candidat dans le débat présidentiel des États-Unis et par @MittRomney. Attention, immigrants latinos.

Pedro Aranguren déplore le manque d’importance accordée aux relations entre les États-Unis et l’Amérique latine.

@PedroAranguren: Le débat présidentiel prouve que l’Amérique latine n’est pas à l’ordre du jour. Nous restons « l’arrière-cour ».

Cet avis est partagé par un grand nombre d’internautes, dont Jose Luis Pedauga.

@jlpedauga: L’Amérique latine est absente des débats présidentiels aux États-Unis http://dlvr.it/2MKvqX

Alejandro EC souligne que la question mexicaine n’a pas été abordée.

@Alex_ec: Pas une seule mention du Mexique ou de l’Amérique latine dans le troisième et dernier débat présidentiel entre Obama et Romney, c’est… http://fb.me/xxChi7oQ

Eugenio G. Martinez note que la région passe au second plan lorsqu’il s’agit de politique étrangère.

@puzkas: Le troisième débat présidentiel des États-Unis prouve que l’Amérique latine (le Venezuela et Chávez compris) n’est pas une priorité pour le pays.

D’autres, comme Juan Carlos Verdía, affirment que les habitants de la Floride, où a eu lieu le débat, devraient prendre de ce qui se dit.

@VerdiaJ: Cubains de #Miami, soyez attentifs au débat présidentiel http://goo.gl/Ju67D

Certains internautes, comme Martín (@fragmentario) soulignent le ton bélligérant utilisé.

@fragmentario: Le débat présidentiel yankee est le seul endroit où revendiquer d’avoir tué des personnes entre dans le CV et non dans l’historique clinique.

Manuel A. Merlo Mtz. allègue que le débat réduit l’importance du budget militaire.

@ManuelMerloMtz: Écouter dans le débat présidentiel parler du budget militaire comme de qqch sans importance majeure…

Certains internautes hésitent entre voir la confrontation politique ou les rencontres sportives.

@JenniferTorres6: Quel dilemme. Choisir entre le match Saint-Louis contre San Francisco ou le débat présidentiel des États-Unis.

Quelques minutes à peine après la fin du débat, les résultats de certains sondages, comme celui réalisé par CNN [en] indiquaient que plus de la moitié des téléspectateurs considère Barack Obama comme le gagnant du face à face. Cet avis est partagé par d’autres chaînes de télévision, tel que CBS, qui estiment que le président actuel est sorti vainqueur du dernier débat avant les élections. Selon le sondage de CBS, 53 % donnent le président Obama gagnant contre 23 % pour Mitt Romney.

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