Les élections aux Etats-Unis terminées, Barack Obama entame son second mandat de président. Depuis le tout début de sa campagne de 2008, le principal conseiller d'Obama sur les relations avec la Russie est le professeur de l'université de Stanford et spécialiste de la transition vers la démocratie Michael McFaul, devenu dès cette année l'ambassadeur des Etats-Unis en Russie.
Obama et McFaul ont tenté de faire redémarrer les relations avec la Russie. Mais les derniers événements ont fait dire à de nombreux observateurs que les tentatives d'Obama pour instaurer des relations amicales n'avaient pas été couronnées de succès. Deux événements d'importance ont motivé les critiques contre Obama : la fermeture par le Kremlin du bureau de l'Agence du développement international des Etats-Unis (USAID) à Moscou et la phrase de Vladimir Poutine affirmant que les Etats-Unis avaient contribué à provoquer les manifestations contre les élections parlementaires russes, et aussi contre l'élections présidentielle de l'hiver dernier.
Vilhelm Konnander, ex-président de la Société suédoise d'études de la Russie, de l'Europe orientale, de l'Europe centrale et l'Asie centrale, et aussi auteur pour Global Voices, a exprimé des doutes au sujet de ce “reset” dans un post sur Facebook:
Интересно, что переизбрание Обамы будет означать для российско-американских отношений после неудачной политики «перезагрузки».
En réponse à la victoire d'Obama, le Premier ministre Dmitri Medvedev a exprimé son soulagement que les Américains n'aient pas élu un candidat (Romney) qui a qualifié la Russie d’ennemi géopolitique numéro 1 des Etats-Unis [en anglais].

Rencontre entre les présidents Medvedev et Obama à un forum économique le 6 juin 2009. Photo de la Maison-Blanche.
C'est en des termes beaucoup plus fleuris que les utilisateurs de Twitter ont partagé dans leurs commentaires leur opinion sur la réélection d'Obama. Voici un exemple d'échanges où la franchise le dispute à la vulgarité.
А тут есть люди, которые расстраиваются, что ромни не победил?
я
почему??
много раз объяснял же. Обама это предельно мягкий курс. Нах…й он такой нужен нам в России
ну он же как бы умеренный соцдем, а ромни п…ц, а рашке оба как жук лапкой потрогал
[…] сравните администрацию Буша-мл и Обамы по отношению к Москве. ОДНО И ТОЖЕ??
При Обаме пох…изм под видом “перезагрузки”
Dans d'autres échanges, les usagers de Twitter se sont intéressés de façon plus pointue à la signification d'un deuxième mandat d'Obama pour l'avenir des Etats-Unis. Oleg Kozyrev juge sévèrement les élections aux Etats-Unis, surtout le Collège électoral, qu'il accuse d'être antidémocratique. Alexandre Kireïev cite les résultats d'une enquête pour illustrer les divisions raciales dans la structure du vote américain.
D'un autre côté, l'homme politique de droite Vladimir Jirinovski, dans son blog, écrit que les résultats des élections ne sont pas révélateurs de l'enthousiasme des Américains pour l'administration Obama, mais plutôt du début d'une entrée progressive des Etats-Unis dans la stagnation et l'isolationnisme :
Победа нынешнего президента США обусловлена не большими ожиданиями от продолжения деятельности президента, а обычным нежеланием американцев менять устоявшиеся порядки. Они консервативны, как и все избиратели. Все боятся: а вдруг новый что-то такое начнет?
[…]
Что сейчас будет делать Барак Обама? Ничего. У него третьего срока нет – ему хочется поцарствовать 4 года, он будет кататься по заграницам, внутренние вопросы ему не решить, их вообще никому нигде нельзя решить, это надо героическое что-то произвести. Поэтому Америка сама себя обрекает на застой.
[…]
Qu'est-ce que Barack Obama va faire maintenant ? Rien du tout. Il ne fera pas de troisième mandat ; il va régner 4 ans, aller se balader à l'étranger, ce n'est pas lui qui va régler des questions intérieures qui de toute façon n'ont de solution nulle part, il faudrait une action héroïque. Et donc l'Amérique se condamne elle-même à la stagnation.