Bolivie : Attentat contre Radio Popular à Yacuiba

[Liens en espagnol sauf mention contraire]

Le journaliste de radio Fernando Vidal et sa technicienne du son Karen Arce, tous deux Boliviens et travaillant pour la station de radio Radio Popular à Yacuiba, dans le sud du pays, à la frontière de l’Argentine, ont été agressés [en anglais] dans leur studio par quatre hommes masqués, le 29 octobre 2012. Les hommes ont jeté des bombes incendiaires à l'intérieur de la station de radio, puis ont aspergé d'essence Fernando Vidal avant d'y mettre le feu. L’opératrice Karen Arce aurait également été blessée dans l'attaque.

Fernando Vidal, propriétaire et directeur de la station de radio, et Karen Arce ont reçu des soins médicaux pour leurs brûlures, tandis qu'une enquête sur l'agression a été lancée.  Les premières pistes laissent penser que les révélations de Fernando Vidal sur la corruption et la contrebande pourraient être à l'origine de l’attaque.

Le journaliste Esteban Romero Farfán, gendre de Fernando Vidal, a informé sur l'état de santé de son beau-père et a relayé des nouvelles. Lundi 29 octobre, Farfán avait annoncé sur Facebook :

DENUNCIA GRAVE: Radio Popular de Yacuiba ha sufrido un atentado terrorista. 4 personas con barbijos ingresaron al estudio de la Radio y rociaron gasolina al rostro del periodista Fernando Vidal. Don Fernando Vidal esta siendo atendido en el Hospital. ya esta estable.

Nouvelle grave : La Radio Popular à Yacuiba a subi une attaque terroriste. 4 personnes masquées sont entrées dans le studio de la radio et ont déversé de l'essence sur le visage du journaliste Fernando Vidal. Don Fernando Vidal reçoit des soins médicaux à l'hôpital et leur état de santé est jugé stable.

Il a également publié des photos de la station de radio après l'attaque, sur Twitter et Facebook:

Radio station after attack. Image shared by Esteban Farfán Romero via Twitter.

Station de radio peu de temps après l'attaque. Photo publiée par Esteban Romero Farfán sur Twitter.

Image of radio station after attack. Shared by Esteban Farfán Romero on Facebook

Station de radio peu de temps après l'attaque. Photo publiée par Esteban Romero Farfán sur Facebook.

 

 

 

 

Estamos trabajando para reconstruir la Radio. En este momento estamos sacando todo lo quemado para volver al aire como nos dijo don Fernando Vidal antes de partir a Santa Cruz. Asi quedo la Radio después del atentado

Nous travaillons à reconstruire la radio. En ce moment, nous déblayons tout ce qui a été brûlé pour pouvoir revenir à l’antenne, comme nous l'a demandé Don Fernando Vidal avant d’être hospitalisé à Santa Cruz de la Sierra. Photo de la radio après l'attaque.

Le 31 octobre, Farfan (@EstebanFarfanR) a annoncé la détention des coupables sur Twiter:

@EstebanFarfanR: LO ULTIMO: La Policia acaba de detener al cuarto implicado en al atentado a Radio Popular.

@EstebanFarfanR: DERNIÈRES NOUVELLES: La police vient d’arrêter le quatrième suspect de l'attaque à la Radio Popular.

Reporters sans frontières [en anglais] suit l’enquête sur l’incendie criminel et signale qu’ils se sont entretenus avec Farfan, qui leur a confié :

Vidal cree que dos funcionarios de gobierno del departamento de Tarija están detrás del ataque. El Ministro del Interior, Carlos Romero, apoya la teoría. El ataque estaba claramente diseñado a parar el programa de Vidal, que ese día estaba dedicado a discutir casos locales de contrabando.

D’aprés Vidal, les cerveaux de l’attentat seraient deux personnalités politiques du département de Tarija, une thèse confirmée par le ministre de l'Intérieur Carlos Romero. À l’évidence, l'attaque avait pour but d’interrompre le programme d’entretiens conduit par Vidal, consacré ce jour-là à des affaires de contrebande.

Farfán a confirmé que la famille de Fernando Vidal partage cette opinion, sur leur page Facebook.

L'article du “Reporters sans frontières” ajoute :

Como exalcalde de Yacuiba y concejal municipal, Vidal nunca ha dudado en denunciar la corrupción en el departamento de Tarija y siempre ha criticado la manera en que se ha manejado los fondos públicos a nivel nacional y regional, donde han aumentado significativamente ahora que la región del Chaco está ganando más de 100 millones de dólares al año por la venta de su gas natural.

Ancien maire et conseiller municipal de Yacuiba, le directeur de Radio Popular n’a jamais hésité à dénoncer des cas de corruption dans le département de Tarija. Il avait pris fermement position contre la gestion nationale et régionale des ressources publiques, qui ont considérablement augmenté depuis que la région du Chaco reçoit plus de 100 millions de dollars de prime annuelle pour la vente de gaz naturel extrait de son sol.

L'attaque a été condamnnée [en anglais] par les autorités boliviennes, les Nations Unies et plusiers organisations de défense de la presse. En outre, Farfán signale que les citoyens de Yacuba ont organisé une manifestation pour réclamer justice et partage les photos sur Twitter :

March in Yacuiba

Manifestation à Yacuba, 30 octobre 2012. Photo  publié par Esteban Farfán Romero sur Twitter.

 

 

 

"No to delinquency", march in Yacuiba, October 30, 2012. Photo shared by Esteban Farfán Romero on Twitter.

Manifestation à Yacuba, 30 octobre 2012. Photo  publié par por Esteban Farfán Romero sur Twitter.

 

 

 

March in Yacuíba, October 30, 2012. Photo shared by Esteban Farfán Romero on Twitter.

Manifestation à Yacuba, 30 octobre 2012. Photo  publié par por Esteban Farfán Romero sur Twitter.

 

 

 

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