Le 3 novembre, la police a interpellé les graffeurs Oussama Bouagila et Chahine Berriche en train de réaliser des graffiti à Gabes, au sud-est de la Tunisie. Bouagila et Berriche font partie de Zwewla [arabe] [ “le pauvre” en dialecte tunisien], un collectif d'artistes de rue célèbre pour ses graffitis en faveur des pauvres et des personnes marginalisées en Tunisie.
Bouagila et Berriche sont accusés d'avoir “écrit, sans autorisation, sur un bien public” et de “publier de fausses informations susceptibles de troubler l'ordre public”. Les deux jeunes artistes ont été remis en liberté dans l'attente de leur procès, fixé au 5 décembre.
Oussama Bouajila a déclaré à Nawaat.org que lors de son arrestation par la police avec Berriche, ils étaient en train de réaliser un graffiti qui disait : “le peuple veut des droits pour les pauvres.”
Sur Slateafrique, le blog Tawa fi Tunis cite les propos de Bouajila :
Nous avons fait ce mouvement de graffiti parce que personne ne parle de nous, de nos problèmes de chômage, de pauvreté et de marginalisation. Nous avons donc décidé de parler par nous-mêmes. Pourquoi le graffiti? Parce que le graffiti est plus accessible au tunisien qui n’a pas Facebook par exemple.
Par ailleurs, Berriche s'est plaint des lois tunisiennes qui, dit-il, “ne garantissent pas la liberté d'expression”:
Le problème, ce n’est pas la police qui a essayé de nous arrêter ou qui nous a confisqué notre matériel. Le vrai problème, c’est la loi qui s’applique pour les uns et pas pour les autres. Et la loi en elle-même ne garantit par la liberté d’expression et continuer de réprimer avec les mêmes méthodes des anciens dictateurs, les activistes et militants
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