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Bangladesh : une étude sur les enfants des rues

Catégories: Asie du Sud, Bangladesh, Alimentation, Droits humains, Femmes et genre, Médias citoyens, Travail

Si vous vous arrêtez un moment à un feu rouge dans la capitale du Bangladesh, Dhaka [1], vous verrez un groupe de jeunes enfants, filles et garçons, accourir à votre fenêtre. Certains d'entre eux auront des fleurs en main, d'autres des livres, d'autres encore des journaux, d'autres enfin des chocolats. Ces enfants vendent ces produits auprès des conducteurs de véhicules. C'est malheureusement un spectacle familier et désolant des rues de Dhaka. Ces jeunes filles et jeunes garçons sont des “poth shishu”, des “enfants de rue”. La rue est leur vie, et leur moyen de gagner leur vie.

Au Bangladesh, ces enfants des rues sont près de 400 000. Parmi eux, la moitié se trouve dans la capitale Dhaka. La majorité sont des petites filles. Ce sont elles qui sont exposées et vulnérables à la maltraitance et aux abus.

জীবিকার তাগিদে ফুল বিক্রি করছে পথশিশু মিলি ও বৃষ্টি। [2]

Mili et Brishti vendent des fleurs pour vivre. Photo prise par Firoz Ahmed. Copyright Demotix (21/1/2012)

En mars dernier, Unnoyon Onneshon a publié une étude sur le “Réseau social des petites filles des rues dans le contexte de la ville de Dhaka, au Bangladesh” [3](pdf). L'étude montre que la majorité de ces filles vivant dans les rues vend des fleurs (37.50%). Certaines jeunes filles sont impliquées dans la prostitution (18.80%). Certaines d'entre elles travaillent dans des usines de confection textile (6.25%) et d'autres mendient (6.25%). 12.50% tiennent un petit commerce, 6.25% vendent des journaux. Parmi ces petites filles des rues, une sur deux perçoit 101 à 299 takas (0.95 à 2.80 €) par jour. 6.25% gagnent moins de 100 takas par jour, soit moins de 0.95€. 43.95% des petites filles gagnent plus de 300 takas (2.80€). 45% de ces fillettes dans les rues de Dhaka ne bénéficient d'aucune aide pour des soins dans les hôpitaux publics ou les cliniques. De plus, 3 fillettes sur 10 ne sont jamais allées à l'école.

Les femmes et les jeunes filles au Bangladesh peuvent être victimes de divers types d'agressions dont les viols, le “eve teasing” (harcèlement sexuel), les dots injustes et les agressions à l'acide, ou même d'assassinats. Mais les filles vivant dans les rues affrontent ces risques au quotidien. Ce graphique extrait du même rapport présente les statistiques des violences qu'elles subissent :

[3]

Nilkabbo a écrit sur la situation désespérée des petites filles de rues dans Addar Asor Forum [4] :

Lorsqu'il est difficile d'assurer la sécurité de ses filles dans sa propre maison, il est littéralement terrifiant de penser que 25.7% des filles vivent dans les rues.

Nizam Kutubi [5] a écrit sur le blog Prothom Alo :

Bien qu'il y ait eu de grands débats sur les lois contre les abus sexuels, personne ne pense réellement aux enfants et adolescents qui vivent dans les rues. Ils sont victimes d'agressions sexuelles de différentes manières, étant obligés de rester dans les rues en pleine nuit. Mais aucune autorité ne se soucie d'eux.

খোলা আকাশের নিচে বসবাস। [6]

La vie à ciel ouvert. Photo prise par Oniket. Copyright Demotix (6/4/2012)

Le blogueur Maa [7] a cité les paroles d'une chanson célèbre au Bangladesh pour demander la protection des enfants des rues :

Qu'un soleil nouveau se lève sur les verts pâturages, que le monde soit un refuge sûr,

Que le monde soit un refuge sûr pour les enfants.. est-ce trop demander ?…