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Le Bangladesh compte plus de 98 millions d’utilisateurs de téléphone portable, dont une grande partie sont des femmes. Récemment, la Mobile Alliance for Maternal Action (MAMA) a mis en place Apojon, un service de santé maternelle pour les femmes enceintes et les mères de nouveaux nés via téléphone mobile. Ce service à bas prix, gratuit pour le 20 % des utilisateurs les plus démunis, vise à réduire les maladies et les décès infantiles et liés à la maternité.
Kirsten Gagnaire, responsable des partenariats internationaux pour MAMA, explique :
Aponjon, qui signifie « ami de confiance » en bengali, est un service développé par des partenaires de la Mobile Alliance for Maternal Action (MAMA) au Bangladesh. Son objectif est d’expliquer aux mères via des messages sur leur téléphone portable comment prendre soin d’elles et de leurs bébés au cours de la grossesse et de la première année de vie de leurs enfants. La spécificité d’Aponjon est de cibler, outre les mères, les personnes qui prennent les décisions concernant les soins et les finances de la famille. Au Bangladesh, ces personnes sont généralement les partenaires, les mères, les belles-mères, les sœurs et d’autres figures de la communauté. Les messages destinés à ces personnes, viennent s’ajoutent à ceux envoyés aux mères, tout en soulignant le rôle essentiel que ces gardiens jouent pour garantir que la maternité, la naissance et la petite enfance se passent sans souci de santé et soient des expériences heureuses pour les familles.
Le service Aponjon a été introduit en septembre 2011 dans 13 lieux de 4 districts du Bangladesh avec 1200 utilisateurs pour le projet pilote. Cette étape ayant été couronnée de succès, le service a ensuite été proposé dans tout le pays. Aponjon espère atteindre plus de 2 millions de femmes enceintes et de mères d’ici 2015.
Santé des mères et des enfants au Bangladesh
Les taux de mortalité maternelle et infantile sont élevés au Bangladesh. Selon un rapport, chaque 45 minutes, une femme meurt des complications d’une grossesse ou d’une naissance et toutes les 4 minutes, un nouveau-né de moins d’un mois meurt car sa mère n’a pas eu accès aux soins appropriés avant ou après la naissance.
Toutefois, au cours des dernières décennies, les efforts déployés au niveau national et local ont permis de faire baisser ces taux. La mortalité infantile est passée de 97 morts sur 1000 naissances en 1990 à 37 en 2011. Durant la même période la mortalité post-néonatale s’est réduite de moitié et le taux de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans a baissé de 67 %.
Histoire d’une réussite
Asha Rani, 24 ans, mariée et mère de deux enfants, vit dans le bidonville de Vashantek à Mirpur, l’un des bidonvilles les plus peuplés de Dhaka. Après la naissance de son deuxième enfant, un travailleur de secteur de la santé lui a parlé d’Aponjon. Elle s’est inscrite et se réjouit de ce service :
Mmm… pour vous dire la vérité, maintenant je sais que je dois laisser ma fille quelques minutes sur mon épaule après l’avoir allaitée. Elle ne vomit plus et je suis vraiment soulagée. Le service Aponjon m’envoie des messages précis sur la manière d’élever mon enfant et de prendre soin de ma santé.
Durant les dernières années, les téléphones portables ont rapidement gagné du terrain dans les zones rurales du Bangladesh. La plupart du pays bénéficie du réseau de téléphonie mobile qui est donc devenu un moyen très pratique pour envoyer et recevoir des informations. Dans un article publié par le Daily Star, le docteur Fida Mehran écrit :
Il y a quelques années encore, il était impensable qu'un téléphone portable devienne un objet du quotidien pour la majorité de la population, que même des personnes vivant sous le seuil de pauvreté puissent en acquérir, apprendre comment recevoir et passer des appels et même comment écrire et lire des SMS. Aujourd'hui, au vu de l'utilisation et de la couverture de cette technologie au Bangladesh, le téléphone portable devient le meilleur moyen de faire passer l'information et de sensibiliser la population.