Un étudiant découvre une formule mathématique en Afghanistan [en anglais]. Le cri de résistance des indigènes Guarani Kaiowá au Brésil gagne un soutien mondial. Le film jusque là interdit “V for Vendetta”, a été diffusé à la télévision d'État en Chine.
Les médias sociaux autour du globe ont attiré beaucoup d'attention cette année en publiant des informations comme celles-ci, que les médias traditionnels n'avaient pas traitées, et nous nous sommes efforcés de combler le déficit d'information sur certains sujets ou pays tout au long de l'année. Voici quelques temps forts et des exemples d'informations publiées sur Global Voices en 2012.
Histoires de rapports de force
Notre reportage spécial “Réformistes en procès en Arabie Saoudite” [en anglais] a offert aux lecteurs un rare aperçu sur les procédures judiciaires dans ce royaume et sur les courageux activistes qui défient le caractère arbitraire de leur système judiciaire.
Au Bangladesh, malgré les obstacles, les filles éclipsent les garçons aux examens nationaux [en anglais].
À Trinidad et Tobago, la grève de la faim d'un homme [en anglais] contre un projet d’ autoroute, a mobilisé tout le pays [en anglais] :
L'histoire montrera qu'un point critique a été atteint en termes de nécessité pour tous les gouvernements d'être transparent sur le type de développement dans lequel il s'embarquent. NOUS pourrions ou non soutenir l'autoroute mais, assurément, nous soutenons le droit de savoir ce qui est fait en nos noms.
En Mauritanie [en anglais], un employé du gouvernement a été honoré pour avoir enfermé trois investisseurs chinois dans son bureau et appelé la police, après que ceux-ci aient tenté de le soudoyer…
En Russie, du toit d'un des plus notoires centres de détention du pays, des prisonniers ont entamé une mutinerie, agitant des banderoles disant “aidez-nous, s'il vous plaît” [en anglais].
Des histoires différentes
Tout au long de l'année, nous avons essayé de proposer une alternative à la couverture médiatique souvent pessimiste de la situation en Afrique. Nous avons replacé dans leur contexte les conflits de la région, et proposé des récits différents, à travers des articles comme “Ces touristes angolais qui dépensent sans compter au Portugal.” Des articles comme “Le patron chinois d'une mine de charbon assassiné durant une grève en Zambie” et La véritable histoire de la Chine en Afrique racontent aussi une histoire contemporaine, celle de la Chine en Afrique.
Au Myanmar, nous avons couvert un violente répression contre des moines protestant contre une mine financée par la Chine :
Maintenant, ils brûlent des moines endormis à 3h du matin et clament toujours que c'est pour l'État de droit, comme des imbéciles.
Notre dossier sur les Rohingya au Myanmar [en anglais] a donné la parole aux Rohingya, minorité musulmane, depuis l’Arakan [en anglais] et par-delà la frontière au Bangladesh [en anglais].
À Hong Kong, une pression croissante de la part de la Chine est ressentie à travers un nouveau programme sur l'“éducation nationale” [en anglais] et le fait qu'un grand journal anglophone a viré au “rouge“.
Pendant le conflit Israël-Gaza de 2012 [en anglais], des médias citoyens en ligne ont permis de révéler les réalités de la guerre des deux côtés.
Nous avons montré des Israéliens manifestant contre les opérations militaires contre Gaza et les nouvelles dynamiques de la guerre sur les médias sociaux :
Des gens innocents meurent de tous les côtés, et les Forces de défense israéliennes veulent récompenser les gens qui tweetent sur ça… ça me rend malade.
Notre dossier sur les Jeux Olympiques s'est intéressé aux premières athlètes olympiques d'Arabie Saoudite, à une boxeuse tadjik qui s'est battue contre vents et marées pour gagner une médaille de bronze et à la couverture sexiste des Jeux Olympiques au Brésil.
En août dernier, des internautes équatoriens ont fait entendre leur voix face à la décision de leur gouvernement d'accorder l'asile au fondateur de Wikileaks :
ils parlent en long et en large de liberté d'expression quand dans notre propre pays ELLE N'EXISTE PAS !
Dans l'Espagne en crise, des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour soutenir une manifestation de mineurs en chantant, “Oui, oui, ils nous représentent !”.
À travers notre reportage spécial Europe en crise, nous avons donné la parole aux Européens ordinaires vivant avec les conséquences sociales, politiques et financières des plans de sauvetage financier de l'Europe.
Nous avons couvert des points de vue dans le monde entier sur la réélection d'Obama y compris les réactions du monde arabe alors que des drones américains frappaient le Yémen un jour après la victoire d'Obama.
Alors que le Gangnam Style de Psy atteint le milliard de vues sur YouTube, pulvérisant tous les records, nous avons couvert les réactions de la Corée du Sud [en anglais] devant le succès mondial inattendu de la pop coréenne. Nous avons aussi signalé qu'un activiste était condamné à une peine de prison pour un tweet et parlé des confessions faites par des “trolls politiques”rémunérés à la tâche dans ce pays.
En Inde, les médias sociaux furent accusés d'alimenter l'agitation [en anglais] dans l'État d'Assam et un scandale a éclaté après qu’un commentaire sur Facebook mena à des arrestations [en anglais].
Le Cambodge a interdit les cybercafés à proximité des écoles, parce que “internet représente de nombreux dangers tels que le terrorisme, les crimes économiques & la diffusion de la pornographie.”
Malgré la faible pénétration d'internet, les Mauritaniens ont trouvé un moyen de s'exprimer en ligne en 2012 et ont attiré l'attention du monde entier sur leur pays [en anglais].
Pour la Russie, nous avons parlé de la liste noire d'internet et des protestations de masse qui constituèrent l'une des plus importantes turbulences sociales en Russie en plus d'une décennie.
L'Équateur a créé un ‘Code de Conduite’ électoral pour les médias sociaux [en anglais] pour les élections qui seront organisées en 2013.
Pendant que de son coté la TV nationale iranienne diffusait des programmes religieux, les médias sociaux sont devenus la principale source d'information sur un tremblement de terre qui tua plus de 250 personnes dans l'est de l'Iran. Cette année les répressions contre les blogueurs et internautes iraniens [en anglais] ont continué en Iran.
Des photos de sévices dans une salle de classe en Chine se sont répandues comme une traîné de poudre sur le site chinois Weibo, prouvant le besoin d'une loi de protection de l'enfance en Chine [en anglais].
En Espagne, une vidéo montrant la police catalane frappant un mineur s'est répandue et s'est soldée par des appels à la démission du Ministre de l'Intérieur. Cet été, des milliers d'internautes de langue catalane ont aussi célébré le fait que Twitter parle enfin leur langue. Et notre reportage approfondi sur cette région a tenté d'expliquer pourquoi les Catalans veulent leur indépendance.
Les rebelles syriens se sont tournés vers internet pour leur entraînement au combat mais un mouvement pour sauver des sites du patrimoine historique menacés a aussi commencé en ligne.
Dans notre dossier spécial sur les Révoltes au Soudan, la blogueuse et collaboratrice de Global Voices Maha Elsanosi a décrit ses trois jours d'interrogatoire au Service national d'intelligence et de sécurité :
Un interrogateur m'a dit : “Regarde bien par la fenêtre, ce sera la dernière fois que tu verras le soleil.”
Des signe de changement
Un an après le Printemps arabe, nous avons été les témoins des élections présidentielles historiques en Égypte, et des manifestations continues au Bahreïn et au Yémen, la plupart du temps passées sous silence par les médias.
Avec un changement de dirigeants cette année en Chine, nous avons capturé de possibles signes de réforme potentielles à travers des articles comme “l'ouvrage classique de Tocqueville sur la Révolution Française sur la liste des bestsellers en Chine” et “une rare manifestation à Pékin contre le Train Express a pris la Chine par surprise” [en anglais].
@HistoryNeedsYou : Écoutez les femmes en Inde : N'empêchez pas votre fille de sortir. Apprenez à votre fils comment se comporter. #Delhigangrape pic.twitter.com/OvmlArpQ
En Jordanie, plus de 200 personnes ont fait une chaîne humaine dans les rues de la capitale Amman pour sensibiliser sur la question des droits des femmes mais se sont heurtées à de nombreuses critiques. De nombreux automobilistes qui passaient là se moquèrent, invectivèrent, ou harcelèrent ces manifestants. Les manifestants entendirent souvent “Rentrez à la maison !” mais ont tenu bon.