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Equateur : En prison à Luluncoto pour “lectures subversives”

Catégories: Amérique latine, Equateur, Droits humains, Médias citoyens

[Liens en espagnol] Fadua Tapia, Cristina Campaña, Abigaíl Heras, Royce Gómez, Pablo Castro, Santiago Gallegos, Víctor Vinueza, Luis Merchán, Héctor Estupiñán et César Zambrano : ce sont les 10 de Luluncoto [1] qui ont été arrêtés le 3 mars 2012 lors de l'opération Soleil rouge [2]. Accusés d'atteinte à la sûreté de l'état et d'appartenir au Groupe des combattant du peuple [3] (GCP), ils ont été fait prisonniers alors qu'ils organisaient un débat sur la politique du gouvernement au domicile d'un particulier au sud de Quito. La police aurait trouvé avec eux des brochures, agendas et des affiches de Che Guevara, qu'elle considère des documents subversifs.

Le 25 juillet, le Ministère de l'intérieur [4] annonçait publiquement que les pièces présentées constituaient des indices suffisant pour les inculper. Fadua Tapia a bénéficié d'un aménagement de peine du fait de sa grossesse. Dans une interview publiée par El Mercurio [5], elle accuse la police de n'avoir pas tenu compte de son état en lui ordonnant de rester allongée par terre sur le ventre. Le canal YouTube EcuadorLibreRed Agencia de Noticias [6] a publié une vidéo de témoignages de proches des détenus signalant des perquisitions menées simultanément le 25 avril tôt le matin au domicile des proches des détenus dans plusieurs endroit du pays.

 

Sur la page web du Mouvement populaire déocratique [7] (MPD), on apprend que l'audience avec le procureur et la mise en jugement des détenus n'a eu lieu que le 18 juillet. Le 6 décembre, les personnes impliquées dans cette affaire ont entamé en manière de protestation et pour exiger leur libération une grève de la faim [8]. Le 20 décembre, 7 personnes impliquées ont bénéficié d'une relaxe pour retard de procédure et retrouvés leur liberté [9]. Expreso.ec [10] signale que le 4 janvier 2013, la première chambre de garanties pénales de la Cour nationale de justice a rejeté la demande de mise en liberté de Abigaíl Heras et Cristina Campaña, qu'avait déjà accepté une autre instance judiciaire.

On peut trouver sur  Facebook des pages de soutien aux détenues comme Nous ne sommes pas tous là, il manque les 10 de Luluncoto [11] .

Sur Twitter, sous le hashtag #los10deLuluncoto [12], on peut lire les réactions des internautes sur cette situation :

Jorch Copy Paste (@amrp24 [13]) insiste sur le sacrifice des détenus :

@amrp24: [14] Combien d'heures passes-tu sans manger,2, 5, 10 ? #AbigailyCristina [15] en sont à 552 sans manger ! #10deluluncoto [12] luttent pour leur liberté !

Daniel Solórzano S. (@dani_solorzano [16]) manifeste son indignation :

@dani_solorzano: [17] Le fait qu'il y ait encore des personnes en prison à cause de ce qu'elles lisent est le signe que ce pays n'a pas changé !  #10deluluncoto  [12]

Karla Armas (@maka_al [18]) parle de l'habeas corpus refusé à deux des détenues :

 @maka_al: [19] Il est injuste de priver de liberté ces deux femmes, le droit a l'habeas corpus a été nié pour abigail et cristina #10deluluncoto  [12]

Le quotidien La Hora (@lahoraecuador [20]) a publié sur son compte Twitter une photo de Abigail et Cristina entourées de policiers :

@lahoraecuador [21]: Nos corps sont épuisés mais notre volonté de nous battre pour notre peuple s'est renforcée #10delulucoto [12] http://twitpic.com/bsfcg6 [22]

 Vaderetro Referencias [23] annonce que l'Union de la jeunesse rebelle du Brésil, la Jeunesse communiste révolutionnaire d'Argentine, les mouvements jeunesse Caraïbe et Flavio Suero de la République Dominicaine, l'Union des jeunes révolutionnaires de France et d'autres collectifs au  Mexique, au Venezuela, en Colombie, au Pérou, en Bolivie, en Espagne, au Liban et en Turquie ont lancé une campagne sur les réseaux sociaux pour faire connaître ce que vivent les 10 jeunes de Luluncoto.

Le portail www.libertadpresospoliticos.com [24] a publié une lettre  [25]pour demander l'aide des organisations de défense des droits de l'homme pour leur cas.

La fondation régionale pour les droits humains INREDH Ecuador [26], en collaboration avec la commission oecuménique des droits humains CEDHU [27], et le projet de rénovation sociale et environnementale Clínica Ambiental [28] ont publié une déclaration [29] décrivant l'état psychologique des victimes et de leurs familles.