Zambie: Interview avec un co-fondateur de BongoHive

(Liens en anglais) BongoHive, un pôle d'innovation basé en Zambie a attiré l'attention des amateurs de technologie informatique et d'Internet dans tout le pays. Global Voices a récemment rencontré Simunza Muyangana, l'un des quatre co-fondateurs, qui a expliqué comment BongoHive fournit un endroit permettant à la communauté technologique locale de se rencontrer, échanger son expérience, participer à des séances de formation, réseauter, et participer à des événements hackathon.

Muyangana a expliqué que BongoHive, qui a officiellement été lancé en Mai 2011, a émergé d’un weekend de sessions au cours desquelles un groupe d’experts des TIC a organisé bénévolement des ateliers pratiques pour un groupe de jeunes diplômés en TIC de l’université Evelyn Hone basée à Lusaka, en stage a VVOB Zambia. Encouragés par Eric Hersmann et Julianna Rotich de iHub Nairobi, les ateliers de travail se sont finalement formalisés en pôle d’innovation.

Un aspect intéressant de ce projet est la croissance et le soutien du réseau féminin appelé Asikana qui signifie dans une des langues locales ‘jeunes femmes qui apprécient les technologies de l’information et de la communication’.

BongoHive

Global Voices (GV): Avant toute chose, qu'est-ce que BongoHive et quelles sont ses activités principales?

Simunza Muyangana (SM): BongoHive est un centre de technologie et d’innovation qui offre aux amateurs de technologie à Lusaka un espace pour se rencontrer, échanger leur expérience et assister à des formations, réseauter et participer à des évènements geeks comme des hackathons, barcamps, etc.

GV: Qui est impliqué? Faut-il être un “geek” pour être impliqué?

SM: Il y a un certain nombre de personnes impliquées dans BongoHive. L’équipe dirigeante est constituée de Lukonga Lindunda, Silumesii Maboshe, Bart Cornille, et moi même avec Lukonga impliqués dans la gestion journalière du centre. Elle est assistée par Charles Mwanza et George Lupupa qui sont respectivement responsables de la gestion du centre et de la communication avec le public. Nous avons également différents membres qui sont à l’orgine d’initiatives au sein desquelles BongoHive est impliqué, comme le réseau Asikana, le Google Developers Group de Lusaka, Barcamp Lusaka et Mobile Monday Lusaka.

Même si la plupart des personnes qui viennent à nous sont soit des étudiants soit de jeunes diplômés qui ont étudié les technologies de l’information, BongoHive est un centre communautaire ouvert qui accueille même ceux qui ne sont pas spécialisés en TIC. Nous avons la chance d’avoir des personnes participant activement au centre en tant que mentors, que vous ne qualifieriez pas d’ordinaire de geek.

GV: Quelle population prend part aux activités de BH ?

SM: Je dirais que la majorité des personnes qui utilisent le centre ont entre 20 et 26 ans. Les événements organisés en soirée ou pendant les week-ends attirent une population plus âgée uniquement parce que c’est le moment où ces personnes sont le plus susceptibles d’avoir du temps pour venir. Nos dames sont clairement devenues partie prenante dans BongoHive en formant leur propre forum intitulé “Asikana Network” (“Réseau Asikana”) qui utilise le centre de manière intensive.

GV: Nous avons vu le lancement de deux apps intéréssantes provenant soit de Zambie ou concernant la Zambie. La première est une app sur le projet de constitution et la seconde est une app qui agrège des informations sur la Zambie. Est-ce que BH a été impliqué dans la réalisation de ces apps? Quelles sont les autres apps que vous avez développées ou qui sont en cours de développement?

SM: L’agrégateur de news sur la Zambie est très pratique mais BongoHive n’a pas été impliqué dans son  développement.

Gilbert Mwiinga, le développeur de l’app Zambia Draft Constitution (Projet de Constitution Zambien) est un membre actif de la communauté BongoHive. Il a conceptualisé l’idée en 2011, lors d’un atelier de travail que nous avions organisé sur le développement d’app sur Android avec Dale Zak de WhiteSpaces au Canada.  Les autres applications mobiles provenant de la communauté sont : Fist Drive, une application de partage de données développée par Daryl Lukas. Fist Dive a été demi-finaliste lors de la dernière compétition Google Apps pour la région de l’Afrique Subsaharienne. Bantu Babel est une application de traduction qui a été développée par la communauté lors du dernier événement Random Hacks of Kindness pour le poste des Peace Corps américains en Zambie.

En fin d’année dernière nous avons organisé une soirée de promotion sous l'égide de Mobile Monday Lusaka. Ce fut encourageant de constater qu’il y a beaucoup plus d’applications en cours de développement par des personnes qui utilisent le pôle. En revanche, je pense que la plupart d’entre eux préféreraient avoir leurs apps annoncées après leur lancement. Il faut s’attendre à beaucoup plus d’applications zambiennez en 2013. Notre Groupe de développeurs Google est en train de réaliser un autre cours sur le développement d’app sur Android.

GV: Quelle est votre opinion sur lesmesures prises par le gouvernement Zambien à l’encontre du site Zambian Watchdog (Chien de garde zambien) ? Pensez-vous que ce type de répression pourrait s'étendre à d'autres sites Web de presse citoyens si elle réussit à l'arrêter?

SM: La majorité, si ce n’est tous les développements informatiques ont pour but de faciliter l’accès à l’information. Certains diraient même que le développement logiciel est en soi une forme d’expression personnelle. Nous soutenons le droit à la liberté d’expression. Nous encourageons également la responsabilité dans son utilisation. Je pense personnellement que les personnes qui estiment que leur droit à la dignité a été attaqué devraient être autorisées à exprimer leurs préoccupations ou disposer d’une forme de recours.

GV: Récemment ZICTA (Zambia Information and Communications Technology Authority – Autorité de l’Information et des Communication en Zambie) a entrepris l'enregistrement des cartes SIM pour raisons de « sécurité». N'est-ce pas une menace à la liberté numérique ?

Cela dépend vraiment de qui détient cette information et qui y aura accès ! ZICTA est supposé être un organisme indépendant. Je n'ai aucun problème avec le fait que mon fournisseur de service ou l'autorité bancaire lient mon nom à mon numéro à des fins commerciales. Je ne vois pas pourquoi quelqu'un d'autre en aurait besoin. Si cela est nécessaire dans le cadre d’une enquête criminelle, je préférerais qu'ils obtiennent d’abord une ordonnance du tribunal leur permettant de parler à mon fournisseur d’accès.

Commentez

Merci de... S'identifier »

Règles de modération des commentaires

  • Tous les commentaires sont modérés. N'envoyez pas plus d'une fois votre commentaire. Il pourrait être pris pour un spam par notre anti-virus.
  • Traitez les autres avec respect. Les commentaires contenant des incitations à la haine, des obscénités et des attaques nominatives contre des personnes ne seront pas approuvés.