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Rio de Janeiro: Elisângela est arrivée à temps pour voir sa maison détruite

Catégories: Amérique latine, Brésil, Développement, Droits humains, Gouvernance, Médias citoyens

Cet article d'Andrea Dip, fait partie d'une édition spéciale #CopaPública [1] de l'agence Pública, et a été publié le 26 juin 2012 sous le titre Elisangela est arrivée à temps pour voir sa maison détruite : voir le minidoc [2].

La vidéo raconte l'histoire d'une “Carioca” qui a vu la maison qu'elle habitait avec sa fille démolie sans préavis et commente la logique des expulsions pour les méga-événements.

Elisangela Olha Destruição. Foto: Agência Pública / Crédito: Henrique Zizo [2]

Elisangela regarde sa maison détruite . Photo: Agência Pública / Crédit : Henrique Zizo

Quand la mairie est arrivée pour démolir la maison de Elisângela sur le morro Pavão-Pavãozinho à Rio de Janeiro, elle n'était pas là. Sa fille a ouvert la porte et s'est entendu dire que l'édifice allait être détruit immédiatement. Prise de panique elle a appelé sa mère par téléphone :

Il y a des hommes de la mairie à la porte : Il disent qu'ils vont détruire notre maison!

Elisângela a couru puis essayé de discuter, d'obtenir du temps pour trouver une autre maison, peine perdue, en quelques heures il n'y avait sur place que des décombres. On était au début de 2011, à ce jour Elisângela n'a toujours pas été indemnisée ni relogée. Sa fille est triste de devoir habiter chez son grand-père et sa mère se bat toujours pour avoir un lieu où habiter.

Le minidoc “ Des séquelles pour nous: L'histoire d’ Elisângela” est le premier d'une série de portraits vidéos réalisés par l'organisation des droits humains Witness en partenariat avec le Comité populaire “Rio Copa e Olympiadas” pour raconter l'histoire des victimes d'expulsions forces à Rio liées directement ou indirectement à la Coupe du monde de 2014 et aux Jeux Olympiques de 2016.  Priscila Neri de Witness nous explique que cette démarche s'oppose à la version  officielle affirmant que tout se fait dans le respect des lois et en dialogue constant avec les communautés concernées.

Elisângela No Pavão Pavãozinho. Foto: Agência Pública / Crédito Henrique Zizo [2]

Elisângela No Pavão Pavãozinho. Photo Agência Pública / Crédit Henrique Zizo

Dans le cas précis d'Elisângela, la justification donnée à l'époque pour le déplacement avait été que la zone concernée, Pavão-Pavãozinho, présentait des risques, mais quelques maisons seulement ont été détruites selon le comité populaire de Rio, personne n'est même encore venu évacuer les débris. Ce morro (colline) est placé entre deux zones centrales de Rio : Ipanema et Copacabana.

Pour le dossier [3] du Comité Populaire pour la Coupe et les jeux Olympiques de Rio, l'argument du risque géotechnique et structurel est un prétexte pour les autorités municipales qui veulent déplacer plus de 300 famillles de ce quartier de Pavão-Pavãozinho :

A ce jour, la mairie n'a produit aucun rapport prouvant ce risque ni entamé des discussions avec les habitants concernés pour étudier les possibilité de travaux de sécurisation.

De plus, selon des informations du  Comité Populaire de Rio, les ingénieurs qui ont établi les dossiers techniques estiment que la réalisation de travaux de soutènement ou de protection des pentes pour éliminer les risques d'éboulement serait moins onéreuse que le relogement des familles.

Voir le  minidoc:

Le blog #CopaPública [1] est un expérience de journalisme citoyen montrant comment la population brésilenne est affectée par les préparatifs de la Coupe de 2014 et comment elle s'organise pour ne pas rester à l'écart.