Pakistan : la campagne « Access Is My Right »

[Les liens de ce billet renvoient vers des pages web en anglais.]

L’ONG pakistanaise de défense des libertés numériques, Bytesofrall, a lancé une campagne en ligne sur le filtrage d’Internet et la censure en ligne. Intitulée Access Is My Right (« L’accès, mon droit »), elle vise à sensibiliser les internautes aux politiques et aux pratiques limitant la liberté d’expression en ligne. Au cours des dernières années, la surveillance en ligne a terriblement augmentée au Pakistan. Les autorités gouvernementales ont affirmé à diverses reprises que cette surveillance était dans l’intérêt de la sécurité des citoyens. Le slogan de la campagne est A Pakistan free of censorship and surveillance will be a prosperous Pakistan [« Un Pakistan sans censure et sans surveillance sera un Pakistan prospère »].

Cette campagne est un appel à la création d’un mouvement plus important de défense des droits de l’homme dans le pays et de lutte contre la censure actuelle qui risque d’avoir des effets désastreux sur les libertés civiles déjà compromises dans le pays. Nous invitons toutes les personnes ayant souffert de la censure en ligne ou prenant position contre les restrictions à l’accès à Internet et aux communications à se joindre au mouvement et à protester en partageant le matériel graphique de la campagne sur le Web autant que possible.

Le Pakistan a pris des mesures toujours plus importantes au cours des dernières années pour déployer une censure numérique. Le gouvernement est allé jusqu’à acquérir un système complet de filtrage d’URL afin de bloquer l’accès à toute URL « non désirée », définie peu clairement dans la documentation officielle, avec des termes faisant référence à la moralité. Dans des cas d’élaboration de politiques comme celle-ci, le rôle de campagnes telles que Access is my Right (AIMR) est essentiel.

Communication rights are fundamental rights

Les droits relatifs à la communication sont fondamentaux.

La campagne a rencontré un succès considérable sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook et sur Twitter. Les infographies, publiées sur la page Facebook de l’AIMR, ont déjà été partagées des centaines de fois et donnent lieu à des débats animés. En créant ces visuels, l’équipe derrière la campagne s’est centrée sur les problèmes apparaissant une fois que le gouvernement choisit de censurer le Web ou désactiver les services mobiles dans des régions spécifiques du pays. Ceux-ci vont de l’impossibilité de contacter de l’aide en cas d’urgence, à d’importantes pertes commerciales et bien plus. Cela fait deux mois que YouTube est bloqué au Pakistan. Dans un texte du site d’AIMR, une illustration d’Anny Zafar, où nous pouvons lire « It’s not YouTube, it’s OurTube » :

 Illustrated by Anny Zafar. For printable file, please contact info@bytesforall.pk.

Illustration d’Anny Zafar. Fichier imprimable disponible, contact : info@bytesforall.pk.

AIMR souligne son point de vue dans un billet intitulé Moral Policing will Tarnish our Nascent Democracy :

Les gouvernements qui ne font pas confiance à leurs citoyens surveillent leurs pensées et leur accès à l’information par le biais d’une impitoyable censure.

 Design and illustration by Anny Zafar

Auteur : Anny Zafar

Les plateformes gratuites d’éducation, de sensibilisation et de divertissement sont entrées dans la vie quotidiennes des citoyens du 21e siècle et peuvent jouer un rôle essentiel leur permettant de contribuer de manière positive aux progrès d’une nation. La campagne AIMR vise à augmenter l’engagement citoyen pour protéger de telles plateformes. Consultez le site de la campagne pour en savoir plus et y prendre part.

Billet rédigé en collaboration avec Salman Lateef.

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