Chili : La renaissance du mouvement étudiant

(Tous les liens sont en espagnol)

C'est lors d'une manifestation gigantesque au niveau national que le mouvement étudiant pour une éducation gratuite et de qualité, a envahi avec force les rues chiliennes.

Entonnant des refrains tels que “elle va tomber, elle va tomber, l'éducation de Pinochet… et de Bachelet” des étudiants se sont donné rendez-vous le 11 avril 2013 dans les centres sociaux de plusieurs villes à travers tout le pays, afin d'exiger à nouveau du gouvernement une véritable solution contre l'inégalité et le profit dans l'éducation. Selon les organisateurs, entre 120 000 et 150 000 personnes ont défilé à Santiago, faisant de cette manifestation la plus suivie depuis des mois.

Karol Cariola (@Karolcariola), ex-présidente de la FEC (Fédération étudiante de l'université de la ville Concepción) et chef de file des jeunesses communistes appelle :

@Karolcariola: Mañana a las 11 hrs. En Plaza Italia marchamos por la educación pública gratuita y de calidad!! Chile se lo merece, la paciencia se acabó.

@Karolcariola: Demain à 11 h. Place d'Italie nous marcherons pour un enseignement public gratuit et de qualité !! Le Chili le mérite, la patience est finie.

L'acteur Benjamín Vicuña (@benjaminvicunaMORI) soutient cette nouvelle convocation ainsi que de nombreux internautes sous le mot-clic #NosVemosel11

@benjaminvicunaMORI: Porque la única manera de cambiar el orden de las cosas, es desde una educación digna y gratuita #NosVemosEl11

@benjaminvicunaMORI : Parce qu'on ne peut changer l'ordre des choses qu'à partir d'une éducation digne et gratuite #NosVemosEl11

Le sociologue Alberto Mayol explique dans son blog l'origine du mouvement étudiant qui a débuté en 2011.

Estudiantes en la marcha del 11 de abril de 2013 en Santiago, Chile. Foto del usuario Flickr Nicolás Roblez Fritz. CC BY-NC-SA 2.0

Des étudiants lors de la marche du 11 avril 2013 à Santiago, Chili. Photo de l'utilisateur Flickr Nicolás Roblez Fritz. CC BY-NC-SA 2.0

El movimiento estudiantil de 2011 tiene como uno de sus pilares las injusticias del modelo educativo, pero añade a ello un diagnóstico sobre la sociedad y un cuestionamiento de la estructura en que se han articulado lo público y lo privado, siendo esa tensión la que está en el trasfondo.

Un des piliers du mouvement étudiant de 2011 est un modèle éducatif injuste, auquel s'ajoute un diagnostic sur la société et une interrogation concernant la structure sur laquelle sont articulés les systèmes public et privé, c'est cette tension qui constitue la toile de fond.

Certains internautes comme La Anti Psicóloga (@janetnoseda) se réjouissent que le mouvement soit toujours actif.

@janetnoseda: apuesta del GOB al descarte del mov. Estudiantil falló pq #NoEstánSolos. Chile entero quiere otra educación! @el_dinamo @elquintopoder

@janetnoseda : le gouvernement a perdu son pari de l'abandon du mouvement étudiant. Le Chili tout entier veut une autre éducation ! @el_dinamo @elquintopoder

Cependant, des membres du gouvernement actuel, tel que le ministre de la défense Rodrigo Hintzpeter (@rhinzpeter) ont rejeté cette nouvelle manifestation.

@rhinzpeter: Voceros del movimiento estudiantil hablan bajo mismo formato de 2011. No son capaces de reconocer nada de lo hecho en 2 años. Es un Dejavu.

@rhinzpeter: Les porte-parole du mouvement étudiant ressortent le même discours qu'en 2011. Ils sont incapables de reconnaître ce qui a été fait en 2 ans. C'est un “déjà vu”.

Luis Pachecho a publié dans El Quinto Poder un article appelé “L'inévitable : le devenir des changements” qui traite des différents mouvements citoyens qui ont mobilisé le Chili récemment, dont le mouvement étudiant. Il évoque la peur face à la “révolution” que ces mouvements provoquent.

Hay miedo y casi terror en los sectores más conservadores, de que se produzcan cambios que terminen con esta supuesta sociedad equilibrada y se vuelva a viejos escenarios de la política chilena.
Quienes así piensan, se equivocan en la forma y en el fondo. […] Ciertamente cualquier cambio de estructura significa una revolución en la sociedad, que no tiene porque ser ni violenta ni traumática. […]

Les secteurs les plus conservateurs ont peur voire sont terrorisés à l'idée qu'il y ait des changements qui puissent en finir avec cette soit-disante société équilibrée et qu'on en revienne à de vieux scénarios de la politique chilienne.
Ceux qui pensent ainsi, se trompent sur la forme et sur le fond. […] Il est vrai que tout changement de structure signifie une révolution dans la société, mais elle n'a aucune raison d'être violente ou traumatisante. […]

Ce qui est sûr, c'est que cette renaissance du mouvement a lieu dans un contexte de prochaines campagnes électorales et que beaucoup se demandent si cela affectera ou non le résultat de ces élections. De leur côté, les étudiants se sont détachés de tout lien avec un quelconque parti politique ou candidat. Ils ont en outre clairement manifesté le rejet de la gestion de l'ex-présidente  – et actuelle candidate à la présidence – Michelle Bachelet [fr] en matière d'éducation aussi bien dans les consignes de la manifestation que sur le Net. À ce sujet, l'étudiant en biochimie, Sebastián R. Serey (@sebaserey), affirme :

@sebaserey: Qué sentirá Bachelet al ver el descontento ciudadano q existe en Chile hoy en día? De verdad piensa que alguien le cree? #nosvemosel11

@sebaserey : Que ressent Bachelet en voyant l'actuel mécontentement des citoyens chiliens ? Elle s'imagine vraiment que quelqu'un la croit ? #nosvemosel11

D'autres, comme Lucas Alonso (@lucasxalonso), s'interroge si les manifestations ont un quelconque impact :

@lucasxalonso: Cuántas marchas faltan para que de verdad la clase política tome en serio al pueblo? #NosVemosEl11#YoMarcho

@lucasxalonso : Combien de manifestations seront encore nécessaires pour que la classe politique prenne vraiment le peuple au sérieux ? #NosVemosEl11#YoMarcho

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