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Trois journalistes népalais ont été arrêtés la semaine dernière pour avoir publié du contenu “indécent et diffamatoire” en ligne. La police les a placés en garde à vue suite à une plainte des responsables de l’université publique Padma Kanya Multiple College portant sur un article, publié par le site nepaliheadlines.com, qui traite de la sexualité des étudiants. Groundviews rapporte que l’article faisait part d’étudiantes utilisant des aubergines comme jouet sexuel.
La cour a placé les journalistes, Sushil Panta, éditeur de nepaliheadlines.com, Puskar Bhattarai et Santosh Bhattarai, en détention préventive durant 7 jours auprès de la police municipale de Kathmandou. Ils ont été libérés le 24 juin.
Les autorités policières ont déclaré que les journalistes pourraient être condamnés pour infraction à l’Electronic Transaction Act de 2008 et à d’autres réglementations relatives à la cybercriminalité. Shreedeep Rayamajhi explique :
Conformément à l’Electronic Transaction Act népalais de 2008, toute personne qui commet un cybercrime est passible d’une amende allant jusqu’à 100 000 roupies népalaises et/ou d’une peine de prison maximum de 5 ans.
Dimanche, le conseil népalais de la presse (PCN), la fédération népalaise des journalistes (FNJ) et le Campus Dllibazaar Kanya ont décidé d’un accord en cinq points pour libérer les journalistes, incluant la prise de mesures immédiates contre les accusés après enquête et le retrait de la plainte par le campus.
L’Association mondiale des conseils de presse (WAPC) a réclamé la libération immédiate des journalistes, considérant que leur arrestation violait la loi et que la réglementation népalaise relative aux médias offrait d’autres possibilités de réaction dans de telles situations. La Fédération népalaise des journalistes (FNJ) a également condamné l’arrestation.
Le Conseil de presse népalais, l’entité gouvernementale chargée de l’application des politiques nationales en matière de médias, a déclaré que si les journalistes avaient enfreint le code de conduite du Conseil, il appartenait à celui-ci, et non à la police, de prendre des mesures contre les accusés. Il a publié un communiqué de presse :
Il n’est pas acceptable que des journalistes soient arrêtés pour la publication d’un article… alors que le contrôle des publications papier et électroniques est confié au Conseil.
Par ailleurs, le Conseil envisage d’inclure les sites d’actualité dans son mandat, car il ne supervise actuellement que les médias traditionnels.