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Egypte : des journalistes pris pour cible

Catégories: Afrique du Nord et Moyen-Orient, Egypte, Dernière Heure, Guerre/Conflit, Liberté d'expression, Manifestations, Média et journalisme, Médias citoyens, Politique

Les journalistes en Egypte sont actuellement dans la ligne de mire de la police, qui préparait la dispersion par la force des manifestants soutenant les Frères musulmans [1] au Caire aujourd'hui, 14 août.

Deux sit-ins des partisans de l'ancien président Morsi, membre de longue date des Frères musulmans, et dont la présidence a été interrompue après un an le 3 juin par des manifestations demandant sa démission et de nouvelles élections, ont été dispersés par la force. Les bilans des morts et blessés de ces dispersions violentes varient selon les sources.

Pendant des semaines, les partisans de Morsi et des Frères musulmans ont campé à Rabaa Al Adawiya, à Nasr City, et sur la place Al Nahda près de l'université du Caire, demandant le retour à la ‘légitimité”, le retour de Morsi en tant que président élu d'Egypte.

Le correspondant de Reuters au Caire, Tom Finn, a tenté de se rendre à Rabaa Al Adawiya pour se rendre compte de la situation. Il a tweeté  :

Je suis en train d'être arrêté.

Il a ajouté :

[Suis] avec deux photographes, les militaires leur ont pris leurs appareils et détruisent toutes leurs photos.

Les soldats parlent calmement, ils disent qu'ils font leur travail, qui est de lutter contre les terroristes et de servir leur pays.

Ils nous ont relâchés

Bel Trew, également dans les environs de  Rabaa, a tweeté :

Des hélicoptères tournent au-dessus de nous. On entend des coups de feu venant de toutes les rues adjacentes. J'entends dire qu'on tire sur les journalistes.

Elle s'est retrouvée au centre des événements :

On vient de nous tirer dessus à la chevrotine alors qu'on essayait de parvenir jusqu'au sit-in de Rabaa, accroupie derrière une voiture.

Elle ajoute:

On nous a tiré dessus à la chevrottine et ai été touchée légèrement (je vais bien). J'ai échappé aux dangers des plombs. Eu de la veine.

Abigail Hauslohner du Washington Post s'est retrouvée dans la même situation.

La police tire des grenades lacrymogènes sur les spectateurs et la presse, ils nous tirent dessus à balles réelles. Nous sommes pris au piège.

Elle a également été menacée par un officier de police :

Un officier de police m'a dit plus tôt que je le ‘provoquais’ en écrivant dans mon carnet de notes, et il dit maintenant : “Si je vous vois encore, je vous tire dans les jambes”.

Dans un tweet plus inquiétant, elle a ajouté :

La batterie de mon iPhone est presque vide. L'alliance anti-coup de Mohamed Soltan frm vient de déclarer à Al Jazeera en anglais qu'il a vu le cameraman atteint par une balle alors qu'il branchait la transmission en direct.

Le journaliste du Caire Samer Al Atrush a échappé au pire :

Hum, je m'en vais. Un type vient de recevoir une balle à 10 mètres seulement de moi

Nous poursuivrons la couverture des événements en Egypte.