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Horacio Cartes, homme d'affaires et ex-dirigeant du club de football Libertad, a été intronisé président du Paraguay en présence de sept présidents sud-américains et de représentants de diverses autorités internationales, eux-même ex-présidents ou dirigeants du football international.
Le photolog du site d'information Hoy (Aujourd'hui) a publié des clichés de la cérémonie de passation des pouvoirs pris par les blogueurs et photographes Tetsu Espósito et Elton Nuñez.
Horacio Cartes n'avait jamais fait de politique, en fait, il a utilisé pour la première fois son droit de vote aux élections du 21 avril dernier. Ce jour là il a devancé de dix points la seconde force politique du pays constituée d'une alliance entre le Parti libéral et d'autres partis minoritaires. L'association Nationale Républicaine et le Parti Colorado, le parti de Cartes, a obtenu 45,83 % des voix, alors que l'Alliance Paraguay Allègre a obtenu 36,92 % selon les résultats officiels des tribunaux électoraux.
Pour être candidat à la présidence et gagner une élection sans aucune expérience en politique, Cartes a choisi un des deux partis traditionnels comptant le plus de membres (1 989.416 inscrits selon les registres des tribunaux électoraux). Comme il n'était pas membre du Parti Colorado, il a donc dû imposer une modification des statuts du parti qui exigent un minimum de 10 années d'affiliation pour être candidat à la présidentielle, ramenant ce délai à une année seulement .
“Je ne demande pas la patience aux jeunes de mon pays, mais une saine rébellion”
Cette phrase extraite du discours d'ouverture du nouveau gouvernement a été la plus reproduite sur Twitter. Un discours tellement éloquent et si parfaitement rédigé que l'on peut mettre en doute le fait qu'il l'ait écrit et laisser penser l'a mémorisé. Horacio Carles n'a jamais fait preuve de grande éloquence pendant sa campagne, montrant au contraire de grandes difficultés à s'exprimer correctement.
Le journaliste Luis Bareiro (@LuisBareiro) n'en trouve pas moins le discours très bon :
C'est la première fois en 20 ans de journalisme qu'un discours d'intronisation présidentielle me remplit d'enthousiasme .Luis Bareiro (@LuisBareiro) Le 15 aout 2013
Un cabinet dominé par des technocrates
Une autre surprise a été le choix des membres du cabinet ministériel. D'habitude, les présidents “Colorado” (Horatio Cartes est le septième président issu de ce parti depuis la chute de la dictature du général Alfredo Stroessner) nomment d'autres membres du parti comme membres de leur cabinet. Cartes a choisi en majorité des hommes et des femmes sans passé politique mais fort d'une compétence reconnue dans le secteur privé ou dans leur domaine. Vous trouverez ici la liste complète du nouveau cabinet.
La direction du parti Colorado ne l'a pas bien accepté. On a même entendu durant la prestation de serment des ministres des huées, par exemple durant celle du nouveau ministre de l'Intérieur Francisco de Vargas.
Nouvelles espérances
Les Paraguayens fondent beaucoup d'espoirs sur ce nouveau gouvernement, on peut s’ en rendre compte sur Facebook et Twitter. On voit beaucoup le mot-clic #UnNuevoRumbo, (un nouvel objectif) proposé par l'équipe de communication du nouveau président sur sa page Facebook et qui reprend un slogan utilisé plusieurs fois lors de sa campagne : #traspasodemandopy.
On est déjà le 16, le 15 est derrière nous, nouvelles espérances:#UnnuevoRumbo.. j'ai foi en l @Horacio_Cartes …..
— ♡ VERO ♡ (@VeroSurnyak) August 16, 2013
Voir prêter serment notre nouveau président élu @Horacio_Cartes m'a fait venir les larmes aux yeux! Tout le pays est avec lui! #UnNuevoRumbo ❤
— petite Miss Sunshine (@sofiastaburuaga) August 15, 2013
Un travail pour le foyer, une famille en bonne santé, un droit à l'éducation pour les jeunes, un pays au futur assuré @Horacio_Cartes #Paraguay #UnNuevoRumbo
— Enrique Ruiz Diaz (@quikeruizdiaz) August 15, 2013
Un groupe de manifestants s'est rassemblé lors de la cérémonie déguisés en Federico Franco et son épouse (Federico Franco a été président pendant neuf mois après la destitution de Fernando Lugo). Des affiches et des pancartes le traitait de responsable d'un coup d'état et de voleur.
Avec cette intronisation se termine l'impasse politique et diplomatique dans laquelle est entrée le Paraguay le 22 juin 2012, par le jugement politique qui a destitué l'ex évêque Fernando Lugo, élu président, et a conduit à la suspension du Paraguay au sein du Mercosur.