Les talents en herbe comme les voix reconnues de Syrie se sont exprimés sur l'Aïd Eid Al Adha, se refusant à célébrer la fête pendant que le nombre des morts et blessés [1] comme des réfugiés [2] continue [3]à grimper dans le chaos.
Commençons par les recherches du musicien Wael Alkak [4] du côté de la musique populaire traditionnelle syrienne avec son dernier morceau, “Chanson d'Aïd,” inspiré de l'oeuvre “Bon Voyage” de Tammam Azzam [5].
La chanson a des paroles répétitives qui s'élaborent peu à peu. Traduction approximative :
Personne ne peut supporter personne,
parce que chacun est affligé.
Personne ne peut supporter personne,
parce que chacun a perdu (x2).Personne n'est réduit à ne supporter personne,
puisque chacun a perdu.
Personne n'est réduit à ne supporter personne,
puisque chacun a fui.
Le morceau semble refléter l'indifférence générale à l'Aïd, et aussi peut-être, la perte de la patience en Syrie. Quoi qu'il en soit, la chanson d'Alkak suit la tendance au pessimisme affichée aussi par les autres artistes syriens. En voici quelques exemples :
D'autres artistes ont abordé l'aspect humanitaire de la guerre et se sont concentrés sur les réfugiés :
La scène artistique syrienne serait incomplète sans l'apport des gens de Kafranbel [6]. Racan twitte leur dernière affiche :
Happy Eid from #Syria [7]pic.twitter.com/Fwqo0C9ozI [8]
— Racan (@Racanarchy) October 15, 2013 [9]
Heureux Aïd de #Syriapic
Le message inclus dans ces oeuvres doit se comprendre ainsi : l'épreuve de la Syrie étrangle ce qu'il reste du pays et celui-ci a besoin d'aide. L'écrivain reconnu Amal Hanano illustre l’affreuse réalité [10] que subissent les gens en Syrie, alors que la viande, par exemple, est devenue beaucoup trop chère pour les moyens de la plupart.
Many people in #Syria [7] this year are not slaughtering lambs for Eid. Meat has become a dream commodity to millions.
— Amal Hanano (@AmalHanano) October 14, 2013 [11]
Beaucoup en Syrie ne tueront pas d'agneaux pour l'AÏd cette année. Pour des millions la viande est devenue une denrée de rêve.
Par l'image, l’Equipe multimédia de la révolution syrienne [12] demande de faire don de son sacrifice de l'Aïd à la Syrie, une forme d'art engagé :
Même dans la diaspora on ressent la douleur de la Syrie, qui ôte l'envie de faire la fête, comme le dit Omar Kuptan :
You just can't buy Eid clothes or even feel anything that has to do with Eid when your country is barely alive. #syria [13]
— Mr.Homsi.أبو شَهِمْ (@OmarKuptan) October 11, 2013 [14]
Impossible d'acheter des vêtements de l'Aïd ou même d'avoir le coeur à quoi que ce soit en rapport avec l'Aïd quand son pays est à peine en vie.
D'autres redoutent l'éloignement :
Another Eid away from home. #Syria [7]
— Alia Al Baba (@1996Alia) October 14, 2013 [15]
Encore un Aïd loin de chez moi.
Pourtant, parmi pessimistes et réalistes une voix s'élève et souhaite à la Syrie un Aïd béni dans une superbe calligraphie et de vives couleurs, comme pour dire que cela aussi passera :
Oui, cela passera, il le faut.