La corruption à Sotchi, le site web interactif de Navalny

The costs of the Sochi Olympics according to Alexey Navalny. Screenshot.

Le coût des J.O. de Sotchi selon to Alexeï Navalny. Capture d'écran. Parties prenantes, de gauche à droite et de haut en bas : Budgets de l'Etat fédéral et de la région du Kouban, entreprises publiques, prêts bancaires, investissement privé.

L'opposant russe et militant anti-corruption Alexeï Navalny a rejoint cette semaine la campagne anti-corruption de Sotchi en lançant un site internet interactif qui trace les contours de ce qu'il appelle les « coûts véritables » des préparatifs olympiques à Sotchi. 

Navalny a tweeté, donnant le lien du site :

Combien a coûté l'Olympiade ? Qui l'a payée ? Qui a volé, et combien ? http://t.co/FN8bZAwtdw pic.twitter.com/uCilgqiToG

Avec le regard de plus en plus inquisiteur de l'Occident sur les Jeux, la nouvelle campagne de Navalny a trouvé un écho immédiat dans le New York Times suivi rapidement par d'autres médias anglophones. Le blogueur pro-Kremlin Stanislav Apetyan (compte twitter @politrash) a compris cette rapidité comme l'indice d'un coup tordu, une action concertée :

L'article du New York Times sort un quart d'heure après le post de Navalny : http://t.co/hBHYx9Pq6n C'est magique !

Le photographe Ilya Varlamov lui cloue le bec :

@politrash Rien d'anormal à cela. Les articles de ce genre sont distribués par avance sous droits exclusifs aux médias. Où est le problème ?

Pour Apetyan [russe], le problème est que l'information a été créée pour la consommation étrangère — sous-entendu, Navalny est en quête d'attention de l'étranger. Varlamov affirme [russe] néanmoins que Navalny a également confié l'information aux médias russes pro-gouvernementaux, mais qui n'ont rien publié dessus. Un autre twitteur a critiqué Navalny sur le fond, écrivant :

@varlamov @politrash la question principale, c'est combien a été dépensé pour les installations et le déroulement des olympiades, et combien pour les infrastructures de la région.

Navalny prétend que Poutine a menti sur le coût des chantiers des J.O. de Sotchi, en affirmant qu'ils avaient coûté 214 milliards de roubles (soit en gros 6,5 milliards de dollars). Navalny assure que le montant réel est sept fois plus important, à 46 milliards de dollars. (Un site internet antérieur [anglais] lancé par l'homme politique d'opposition Boris Nemtsov avait calculé une dépense de 51 milliards de dollars.) L’argument [russe] des blogueurs pro-gouvernement est que les 6,5 milliards ont été effectivement dépensés pour « les J.O. eux-mêmes », le reste ayant servi à créer des infrastructures à Sotchi : routes, commodités et aéroports. Tout cela restera utile dans une des rares régions de villégiature en Russie.

Les chiffres de Navalny sont compilés de diverses sources publiques, dit-il [russe], après bien des difficultés et tribulations. Mais son projet ne s'est pas limité aux chantiers olympiques : il s'intéresse aussi aux individus qui, selon lui, ont le plus bénéficié des malversations. On y trouve le gouverneur de la région de Krasnodar (où est situé Sotchi) et son gendre ; le partenaire de judo du Président Poutine, le milliardaire Arkadi Rotenberg ; l'oligarque Vladimir Potanine ; et le PDG de l'entreprise publique des Chemins de Fer Russes, Vladimir Iakounine. C'est là qu'est, pour beaucoup, le véritable scandale.

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