- Global Voices en Français - https://fr.globalvoices.org -

Le jour de notre riposte, version française

Catégories: France, Cyber-activisme, Dernière Heure, Droit, Droits humains, Liberté d'expression, Médias citoyens, Advox
banner-2b-fr [1]

Le Jour de notre riposte. Graphisme d'Alec Perkins via Wikimedia Commons, (CC BY-4.0)

Depuis 2004, le 11 février est la “Journée mondiale pour un Internet plus sûr”, consacrée principalement à une navigation sur la toile sans danger pour les enfants et les jeunes. En France, un site web [2] a été créé pour la circonstance. Mais pour les cyber-activistes du monde entier, il ne s'agit pas que de cela. Ce 11 février, les militants du numérique de la planète commémoreront la vie d’Aaron Swartz [3] et s'uniront dans une campagne contre la surveillance de masse. Ce 11 février est “Le jour de notre riposte [4]“.

La France est fait partie des pays plus étroitement et ouvertement concernés par la surveillance de masse de l'Internet. Quand les révélations d'Edward Snowden devinrent publiques, les pratiques françaises [5] [anglais] de surveillance d'Internet ne tardèrent pas à paraître au grand jour. Et en décembre 2013, le vote de la Loi de Programmation Militaire  [6]a pris l'allure d'une NSA à la française, description exhaustive ici [7], ce qui a sonné l’alarme [8] chez les militants de France et du monde. Le magazine en ligne sur le numérique Numerama.com [9] explique :

Depuis que la surveillance globale mise en œuvre par la NSA a été révélée par Edward Snowden, de multiples initiatives ont vu le jour pour s'y opposer. Cependant, aucune d'entre elles n'a eu pour l'instant un impact décisif. Certes, la bronca mondiale contre l'espionnage des communications a poussé Washington à initier une timide réforme [10] de leurs pratiques, mais celles-ci n'ont pas été fondamentalement remises en cause.

Qu'à cela ne tienne. Puisque les précédentes approches n'ont pas abouti à un encadrement plus strict des activités des agences de renseignement, autant en essayer de nouvelles. C'est ainsi qu'est né le mouvement “The Day We Fight Back [11]” (“le jour où nous contre-attaquons”), dont Presse-Citron [12] vient de s'en faire l'écho. Il s'agit en fait de reproduire la même stratégie que celle qui a permis de faire reculer PIPA et SOPA.

La Quadrature du Net [13] (@laquadrature [14] sur Twitter), figure de proue du combat pour les libertés en ligne en France, mène la campagne. Le 31 janvier 2014, l'organisation a lancé une campagne de financement participatif [15] “pour la réalisation d'un film d'animation sur la vie privée, la surveillance de masse et l'importance de repenser notre relation à la technologie.” Le film, intitulé “Reclaim our privacy!” (“Reprenons le contrôle de notre vie privée”) fait appel aux dons [16] par la plate-forme de financement participatif Ulule. La Quadrature du Net a aussi créé une page NSA observer [17] [en anglais], qui recense les 71 programmes, 35 “vecteurs d'attaque” et 6 départements de la tentaculaire et opaque agence.

Change your profile photo, Share a photo on Facebook. Source: Presse-Citron [18]

Changez votre photo de profil – Partagez une image sur Facebook. Source : Presse-Citron

Framablog détaille les actions [19] prévues pour le 11 février :

Le jour J, le collectif et les activistes qu’ils représentent téléphoneront et enverront des mails aux députés. Les propriétaires de sites web mettront en place des bannières pour encourager leurs visiteurs à combattre la surveillance et les employés d’entreprises technologiques demanderont que leur organisation fasse de même. Il sera demandé aux usagers d’Internet de créer des ”mèmes’ [20]’ et de changer leurs avatars sur les médias sociaux pour refléter leur demande.

Un appel relayé par l’ [21]activiste Mohamed Sangare sur son blog de Mediapart.

Toute personne préoccupée par la surveillance étatique de masse est également invitée à signer les Treize Principes de la surveillance des communications, une série de principes internationaux pour un monde numérique respectueux de la vie privée, élaborés par une coalition de militants et d'experts de la société civile en matière de législation de droits humains. Une traduction en français de ces principesse trouve ici [22].