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Venezuela : Les autorités menacent les médias d'amendes s'ils couvrent les manifestations

Catégories: Venezuela, Liberté d'expression, Manifestations, Média et journalisme, Médias citoyens, Advox

[Sauf mention contraire, tous les liens mènent vers des sites en espagnol.]

Les autorités vénézuéliennes ont menacé d'amendes les organes de presse couvrant la recrudescence des manifestations publiques organisées pour dénoncer la détention controversée d'un groupe d'étudiants universitaires. 

A poster depicting the conflict between free expression and media regulation in Venezuela, at a 2007 student demonstration. Photo by Luis Carlos Diaz via Flickr (CC BY-NC-ND 2.0) [1]

Une affiche représentant le conflit entre la liberté d'expression et la loi sur les médias au Venezuela lors d'une manifestation étudiante en 2007. Photo de Luis Carlos Diaz sur Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

William Castillo, responsable de la Commission des Télécommunications vénézuélienne, CONATEL, a déclaré le jeudi 11 Février que “la couverture médiatique des regrettables actes violents perpétrés dans certaines régions du pays pourraient être considérée comme une violation de l'article 27 de la Loi sur la responsabilité sociale à la radio et dans les médias électroniques et télévisuels [2][en] qui interdit formellement la diffusion de discours de haine et de violence [et ceux] appelant à ignorer les autorités et troubler l'ordre public.” 

Les manifestations dénonçant des problèmes allant de la réforme politique aux conditions de vie précaires dans les logements étudiants durent depuis des semaines dans de nombreuses villes. Elles se sont intensifiées la semaine dernière après l'arrestation de plusieurs étudiants [3] pendant une manifestation à San Cristóbal, désormais accusés entre autres charges “d'association de malfaiteurs”. Les étudiants restent derrière les barreaux. Une série de photos des dernières manifestations peut être consultée sur Últimas Noticias [4].

Les chaînes de télévision nationales sont soumises à une règlementation stricte des contenus diffusés, et la crise de la presse écrite a contraint neufs quotidiens à fermer  [5]et plus de vingt autres à réduire leur nombre de pages. Cette crise s'est durcie encore ces dernières semaines en raison de la “guerre au sensationnalisme” [6] déclarée par le président Nicolas Maduro. Les medias électroniques ont prouvé leur importance dans la couverture d'informations qui ne sont plus traitées par les médias classiques. Aujourd'hui, alors que les leaders de l'opposition appellent au rassemblement dans le pays, les Venezueliens se tournent vers les réseaux sociaux pour s'informer sur le déroulement des manifestations, qui ne seront probablement pas traitées par les principaux médias traditionnels.