“Une collection d'images de la vie quotidienne sur tout le continent, mettant l'accent sur le banal et le familier. En tant que journalistes qui avons vécu ou passé beaucoup de temps sur le continent, nous trouvons que l'extrême n'est pas aussi répandu que le quotidien. -Everyday Africa (Afrique au quotidien), extrait de la page de présentation du projet
L’Afrique au quotidien est un projet élaboré en 2012 par les photographes documentaristes Peter DiCampo et Austin Merrill. Fatigués de voir les photos illustrant l'Afrique représenter toujours la famine, la guerre et la souffrance, ils ont lancé un nouveau projet pour présenter le banal, le quotidien – et la diversité – de la vie sur le continent africain.
J'ai parlé à Peter sur Skype des objectifs du projet.
Laura Morris: La page présentant Everyday Africa, l'Afrique de tous les jours, dit ceci : ‘Comment pouvons-nous identifier les extrêmes sans établir d'abord le normal”. Pouvez-vous m'expliquer cette citation ?
Peter DiCampo: […] C'est une déclaration qui constate la perspective unidimensionnelle que l'on nous donne de l'Afrique.
Peter DiCampo: […] Les images sur l'Afrique ne permettent pas de voir les gens comme des personnes. Elles les présentent comme des personnages d'un drame. Ainsi, certains sont-ils des soldats et d'autres des victimes de la famine, d'autres encore des victimes de conflits, mais à aucun moment il n'y a de zone grise, une reconnaissance du fait qu'il s'agit d'êtres humains à tous les points de vue, tout comme le reste d'entre nous, qui ont des espoirs, des besoins de prendre un petit déjeuner, des enfants, etc. Elles ne montrent pas que les gens que nous voyons habituellement dans ces situations de conflit, dans ces situations extrêmes, sont beaucoup plus que ce que les images laissent croire.
Il y a plein de citations sur, entre guillemets, des gens ‘normaux” qui ne sont jamais tout simplement photographiés, ou ne nous sont jamais présentés, parce que pour nous, seules les situations extrêmes comptent.
LM: Parlez-moi un peu de la structure de l'organisation. Comment ça marche ?
L'Afrique au quotidien a été réalisé en grande partie l'année dernière, lorsque nous [Austin Merrill et Peter DiCampo] travaillions grâce à une subvention du Centre Pulitzer en Côte-d'Ivoire sur la réalisation un reportage très classique sur la situation post-conflit, et nous avons commencé le tournage avec nos iPhones. Nous avons eu une conversation sur la façon dont l'Afrique que nous connaissions était rarement l'Afrique qui était montrée. l'Afrique que nous deux, journalistes, nous allions montrer. Donc, l'idée a germé à partir de là.
Nous avons réalisé très rapidement en parlant à vos amis et collègues que ces frustrations étaient partagées par d'autres photographes qui vivent sur le continent, ou qui ont une relation de travail cohérente avec le continent. Alors, ils ont demandé à participer ou nous leur avons demandé s'ils aimeraient commencer à publier pour nous, comme les photographes professionnels qui ont rendu célèbre Instagram au début, de sorte que beaucoup de personnes ont sauté sur cette occasion.
LM: Ces personnes sont-elles principalement des photographes documentaristes ?
PDC: Oui, absolument. Nous avons une forte contribution de photographes africains à ce point.Nous avons quelques [contributeurs] réguliers et d'autres temporaires. Ils sont tous des photographes documentaristes.
Depuis que j'ai publié une adresse email de Afrique au quotidien sur notre compte Instagram, nous avons reçu plusieurs fois par semaine des messages de personnes qui veulent y contribuer. Parfois, il s'agit d'un photographe professionnel qui vit sur le continent qui veut y participer en tant que contributeur, mais parfois c'est juste un mec qui veut me faire parvenir deux photos qu'il a prises avec son iPhone. Nous essayons maintenant de mettre tout ça en ordre. L'idée est de garder une variété de points de vue sur ce que signifie “Afrique au quotidien”, et de reconnaître que nous parlons d'une variété de pays [et] de photographes, professionnels et non.
Le projet Afrique au quotidien est en pleine expansion. On crée des programmes éducatifs pour amener des adolescents à les suivre au Centre de documentation du Bronx à New York. Les cours vont encourager ces élèves à comparer les photographies d'actualité sur l'Afrique avec celles du projet Afrique au quotidien, en étudiant le journalisme, la façon de développer des perspectives différentes, et où se trouvent les stéréotypes. Ensuite, les étudiants se rendront dans leurs propres communautés pour les photographier. Le programme sera librement téléchargeable une fois le projet terminé.
Vous pouvez suivre le projet l'Afrique au quotidien sur tumblr, instagram, et twitter @EverydayAfrica.
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