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Quito, mon amour

Catégories: Amérique latine, Equateur, Pérou, Médias citoyens, Voyages, The Bridge
Sunset in Quito, Ecuador. [1]

Coucher de soleil à Quito, Equateur. Photo de Juan Arellano

On dit que si vous allez à un second rendez-vous avec une fille, c'est parce que vous l'aimez bien. Si vous en faites plus de deux, c'est qu'il y a quelque chose.

La première fois que j'ai visité Quito, c'était par accident. Je ne l'avais pas prévu mais une longue attente entre deux bus m'a donné la chance de me promener dans la capitale équatorienne. Et regardez, c'est maintenant la quatrième fois que je m'y rend pour la visiter. C'est vrai, je ne peux pas le nier. Je suis amoureux.

Je suis toujours lucide face à l'objet de mon amour. Je ne laisse pas sa beauté embrouiller mon jugement ou m'empêcher de voir ses défauts. Mais en tant que gentleman, j'essaye de garder mes critiques pour moi-même.

Je suis toujours entré dans Quito de la même façon, par en-dessous, c'est à dire par le sud en passant par Quitumbe. Ça me permet d'utiliser le tramway pour atteindre le centre ville. Et je dois dire que 0.25$ est un prix cassé pour se promener. De cette façon je peux profiter des divers aspects de la rive sud, une partie de la ville très intéressante.  

Square and Church of Santo Domingo, Quito, Ecuador. [2]

La place et l'église de Santo Domingo, Quito, Equateur. Photo de Juan Arellano

Je descends à la place Santo Domingo et marche rapidement quelques blocs vers mon hôtel, j'y laisse mes affaires, attrape mon appareil photo et part explorer mon amour avec le cœur battant. Littéralement. A Quito, vous n'aurez pas le mal des montagnes mais vous êtes à 2800m. 

Retrouver celle qu'on aime après une séparation est un sentiment merveilleux. Ce qui est déjà connu est redécouvert avec impatience et bien que l'esprit ne puisse s'empêcher de comparer et vérifier les changements, l'excitation des retrouvailles surpasse tout.

Il est temps pour moi de vous dire que si certaines personnes préfèrent les femmes blondes ou voluptueuses, j'aime les villes avec une histoire, une histoire qu'on peut sentir alors qu'on l'admire avec grand plaisir. Les grands bâtiments ou les centres commerciaux modernes ne m'impressionnent pas. Montrez moi quelques ruines ou une vieille église, et alors là, ma chère, je suis tout à vous.  

Sucre and Benalcázar street corner, Quito, Ecuador. [3]

Carrefour des rues Sucre et Benalcázar, Quito, Equateur. Photo de Juan Arellano

Une des choses que j'aime à Quito, c'est que son histoire fait partie de la mienne. Beaucoup des évènements qui ont eu lieu ici sont liés à l'histoire du Pérou. Quito faisait partie de l'empire Inca Tahuantinsuyo. A l'époque coloniale, l'Audience Royale de Quito faisait partie de la vice-royauté du Pérou. C'est pourquoi, beaucoup des noms de l'histoire du Pérou sont également présents ici : Atahualpa, Pizarro, Sucre, Bolivar. C'est comme entendre une nouvelle version d'un vieux conte. J'ai parlé des églises et je ne suis pas vraiment un fervent catholique mais les vieilles églises que les puissances coloniales ont laissé derrière eux doivent être admirées. Quito en a beaucoup. Santo Domingo, la magnifique (bien qu'un tantinet dégradée), San Francisco, le couvent, toutes sont pleines d’œuvres d'art et de peintures de l'école de Quito. La basilique Voto, moderne mais gothique, est peut-être la seule église où la visite guidée ressemble à une course de sport extrême (allez grimper dans les tours et vous comprendrez). 

Basilica of the National Vow, Quito, Ecuador. [4]

Basilique du voeu national, Quito, Equateur. Photo de Juan Arellano

Vous souhaitez visiter des musées à Quito ? Ils me laissent sans voix. Il y en a pratiquement un à chaque coin de rue dans le centre historique, il faut en plus ajouter ceux dans presque chacune des églises.  Si vous passez un dimanche matin à marcher en ville, vous pourrez profiter sans fin des artistes de rues [5] [es]. Une fois j'ai vu une femme péruvienne enseigner comment danser le huayno [6], imaginez ça !

Je dois admettre que la nourriture est vraiment bonne, à l'exception d'un ou deux trucs pour lesquels les péruviens sont vraiment hérétiques. Le reste est vraiment bon. Ne vous limitez pas seulement aux restaurants. Essayez les stands dans la rue (J'adore les sandwiches aux figues et au fromage) et allez dans une picantería (ce sont des restaurants spécialisés dans les plats épicés), où les plats [7] sont à la fois délicieux et bon marché. Si, comme moi, vous avez la chance d'y aller avec une fille du coin qui peut vous guider, c'est encore mieux. 

Parque del Arbolito, Quito, Ecuador. [8]

Parc du petit arbre, Quito, Equateur. Photo de Juan Arellano

J'ai dit que je ne voulais rien dire de mal sur Quito, mais il y a une chose que je ne peux ignorer, ce sont les chauffeurs de taxi. Désolée ma chère, mais il faut que j'en parle. La pire chose au sujet des chauffeurs de taxi c'est leur nombre insuffisant, ça vient de quelqu'un qui est habitué à la capitale péruvienne où il suffit de lever la main pour héler un taxi. A Lima, vous pouvez compter sur le prochain chauffeur pour vous proposer un bon prix si le premier ne le fait pas. La pénurie de taxis à Quito me surprend toujours. Lorsqu'il pleut vous ne trouverez jamais un taxi libre. Ne prenez pas le risque d'être arnaqué à l'arrivée. 

Comme dans tous les couples qui s'aime sincèrement, les désaccords sont rapidement surmontés et les sentiments chauds reviennent. S'il y a une chose qui symbolise mon amour pour Quito, c'est la sculpture de la Vierge de Panecillo, inspiré par la Vierge de Quito [9]. Contempler la beauté de cette vierge gracile, figée comme si elle dansait, me fascine et me transporte [10]

Virgen del Panecillo, Quito, Ecuador. [11]

Vierge du Panecillo, Quito, Equateur. Photo de Juan Arellano

Quito [12] a tout ce que vous pouvez espérer : des centres commerciaux, une vie nocturne, de magnifiques parcs, des alentours magnifiques et des centaines de choses à découvrir qui la rendent intéressante à explorer. Gardezl'esprit d'aventure et votre patience parce que la circulation peut être horrible. Comme vous le savez, personne n'est parfait. 

Dans ses rues parfois sinueuses [13] vous trouverez de tout, des gens qui dansent spontanément, que ce soit la nuit [14] ou pendant la journée [15], des mariages célébrés avec joie [16] sur les places publiques [17]. Et si vous vous promener autour de la Grande Place le lundi, vous pourrez même voir la Revolucion Ciudadana [18] en pleine action, où le Président de la république en personne salue la foule [19] pendant la relève de la garde. 

Street in the Old Town, Quito, Ecuador. [20]

Rue de la vieille ville, Quito, Equateur. Photo de Juan Arellano

A part tout ce que la ville a à offrir – et je dois reconnaître que je suis peut-être subjectif là – je dois reconnaître que ce qui me plaît particulièrement à Quito, c'est que je ne m'y sens pas comme un étranger. C'est en partie du à ses habitants, en partie du à son centre historique, également du à ce que la culture propose (on y trouve même des hackers [21] [es]). Son climat principalement doux ou peut-être le mélange de tout ça, qui donne son propre “je ne sais quoi”. Ou pour parler plus vulgairement : tu sais comment me faire du bien ma chérie. 

P.S. Si vous cherchez à visiter Quito avec les personnes qui y vivent, je vous recommande quelques pages sur facebook : Quito escondido [22] (Quito caché), de mon ami Galo Pérez, que j'ai interviewé dans cette brève [23] [es], et Quito, de aldea a ciudad [24] (Quito, du village à la ville), qui rassemble de vieilles photos de Quito.

Corner of San Francisco Square, Quito, Ecuador. [25]

Coin de la place San Francisco, Quito, Equateur. Photo de Juan Arellano

Juan Arellano est éditeur pour Global Voices en espagnol depuis 2007 et vit à Lima au Perou. C'est un ancien programmateur et a travaillé pendant 12 ans comme analyste/développeur à Minero Perú SA, puis encore 5 années en tant que Operation Manager chez IPSS/ESSALUD. Après une période consacrée à des affaires privées, il est revenu dans l'administration publique comme Chef des collections à la municipalité de Maynas, Iquitos. Il a également travaillé à l'ONPE, l'Office National des Processus Electoraux, en tant que responsable de la coordination régionale. En 2004, il a co-fondé le premier répertoire de blog du Pérou “BlogsPerú”. Il collabore aussi au projet “Información Cívica” de OSI, et travaille, entre autres, avec les sites web “Periodismo Ciudadano” et Future Challenges. Ce post a été publié [26] initialement sur le blog Globalizado de Juan Arellano. 
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