Pour terminer notre dossier Gastronomie sur Global Voices, nous vous proposons huit plats d'Afrique qui pourraient bien vous sortir de votre zone culinaire de confort. Seriez-vous prêt à les essayer ?
1. Madora (vers mopane) :
Madora (Gonimbrasia belina) est une espèce de papillon de nuit très présente en Afrique australe, dont la grosse chenille comestible, la mopani ou ver mopane, représente une source importante de protéines pour des millions d'habitants dans le sud de l'Afrique.
Si les vers mopane vous tentent, suivez les conseils de Zimbo Kitchen ici :
Avant que vous ne preniez la fuite, sachez que les madora ont une teneur élevée en protéines ce que recommandent justement les médecins. Voici tout l'intérêt des protéines d'après le WebMD : “les protéines sont un composant important pour chacune des cellules de notre corps. Les cheveux et les ongles en sont principalement constitués. Notre corps utilise les protéines pour construire et réparer les tissus musculaires. Nous en avons aussi besoin pour produire les enzymes, les hormones, et d'autres organismes chimiques naturels. Les protéines sont une composante essentielle des os, des muscles, de la peau et du sang”. Il n'y a donc rien de surprenant que les habitants des régions rurales du Zimbabwe ne connaissent pas les nombreuses maladies dont nous, les urbains, pouvons souffrir.
Au Zimbabwe, ce mets de choix est le plus souvent préparé de la plus simple des façons : en grillade. C'est ainsi que j'ai l'intention de cuisiner aujourd'hui les madora, mais avec une légère variation de ma part en ajoutant du poivre noir. Vous pouvez également les agrémenter avec ces différentes garnitures : sadza, légumes verts, tomate mbuya ou soupe à l'oignon pour accompagner ce plat ; mais il est vous également possible de les déguster nature pour une croustillante collation ou avec d'autres accompagnements. Assez parlé et commençons les grillades !
2. Nsenene (sauterelles) :
“Nsenene” est le nom donné en luganda pour la sauterelle à antennes longues (plus communément appelée en anglais bush cricket ou katydid). Considérée comme un mets de choix dans le centre de l'Ouganda, elle est aussi une importante source de revenus. On savoure également cet insecte au Kenya, au Rwanda et en Tanzanie.
Pour préparer votre plat de sauterelles, suivez ces sept étapes.
3. Grenouille taureau africaine :
Le blog Science en Afrique explique comme on mange cette grenouille en Namibie :
Dans la cuisine namibienne traditionnelle, on mange entièrement la grenouille à l'exception du tube digestif, qui peut servir à nourrir les chiens ou les volailles.
Il continue :
En général, il est conseillé d'attendre que les grenouilles taureaux géantes aient commencé à croasser ou jusqu'à la “troisième pluie” pour pouvoir les manger. Malgré cette recommandation, dans certaines régions, les gens choisissent de les consommer avant. Toutefois, ils doivent pour ce faire prendre des mesures préventives très spécifiques contre le poison.
Les habitants de la région de Oshakati/Ongwediva [dans le nord de la Namibie] évitent l’empoisonnement en revêtant l'intérieur de leurs matériels de cuisson avec des morceaux de bois séchés provenant d'un arbre connu localement sous le nom de Omuhongo (à ne pas confondre avec le mot Omuoongo, l'arbre Marula). Il semblerait que ce bois neutralise le poison de la grenouille et empêche aussi la peau de l'animal d'adhérer au fond du récipient. “Personne ne tombe malade si cette méthode de cuisine est suivie. Dans les régions de Okambebe/Oshikango, où les propriétés de l'arbre Omuhongo sont inconnues, les habitants utilisent à la place les arbres Omuva et Oshipeke.” Il suffit de deux petits morceaux de Omuva ou d’Oshipeke, placés au fond du récipient lors de la cuisson des grenouilles, pour prévenir l'empoisonnement.
4. Mazondo (pieds de bœuf) :
Le Mazondo (pieds de bœuf) fait parti des plats les plus appréciés de la plupart des hommes du Zimbabwe, mais également de certaines femmes. Il est préférable de les cuire à feu doux à la poêle si vous ne les faites pas pamoto (au feu de bois). La manière de les préparer est assez simple et très similaire à celle des pieds de porcs, du maguru (tripes) ou même d'un ragoût de bœuf que l'on cuisine plus ou moins de la même façon ici au Zimbabwe.
5. Termites:
Les termites également connues sous le nom de “fourmis blanches”, même si elles n'ont aucun lien de parenté avec les fourmis, représentent un mets de choix dans de nombreuses cultures africaines.
Ici, vous pourrez apprendre à faire frire des termites volantes en suivant la recette illustrée par des photos.
6. Du sang et du lait :
Le blog de Thomson Safaris note :
[…] mais ce qu'il y a encore de plus fascinant [à propos du régime alimentaire des Maasaï] (et sans doute un peu rebutant pour le palais des Occidentaux) est la tradition de boire du sang frais, du sang cuit et des mélanges à base de sang et de lait.
Voici la méthode traditionnelle pour récupérer le sang d'une vache :
Ils [Maasaï] boivent le lait et le sang ; ce dernier est recueilli par une ponction à l'aide d'une flèche dans la partie tendre de la chair du cou de la vache. La plaie est refermée une fois qu'ils ont obtenu une gourde remplie de sang. Cette opération peut être répétée tous les mois ou plus sans aucun danger pour l'animal. Pour les Maasaï, il est de coutume de boire le sang mélangé à du lait.
Assez courageux pour essayer ? Pour préparer une concoction à base de sang et de lait, suivez ces indications :
Le sang de vache peut être utilisé frais ou avec du lait caillé comme suit : passez le sang frais dans une passoire pour le séparer des caillots. Mélangez trois mesures de sang pour une mesure de lait (ou des parts égales de sang et de lait caillé). Faites cuire à feu doux, en remuant souvent, entre vingt et trente minutes. Le mélange devrait s'épaissir comme pour des œufs brouillés. Si vous le souhaitez, vous pouvez ajouter du beurre, des oignons émincés frits ou du sel durant la cuisson. Servez avec de l'ougali, du foufou, des plantains [bananes] bouillis ou du riz.
7. Mbewa (souris) :
Les souris sont un mets de choix bien connu dans le nord du Malawi, où on les appelle “mbewa”, tout comme dans l'est de la Zambie.
La vidéo Youtube de Peter Larson (ci-dessous) montre des souris rôties pour la vente :
A propos des “mbewa”, Peter Larson commente :
Les Malawiens sont très divisés sur la question des mérites culinaires des Mbewa. Bon nombre d'entre eux les apprécient et les considèrent comme un savoureux en-cas. D'autres les considèrent comme impropres à la consommation. Les mbewa sont attrapées et grillées sur un feu, mais manifestement pas assez longtemps pour brûler la masse de poils. Les Malawiens les garnissent ensuite de sel et de piment de Cayenne, et les mangent jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien, les os comme le reste.
Si vous voulez en savoir plus sur les dynamiques culturelles et sociales pour consommer des souris et, le plus important, comment les attraper pour le dîner, lisez le billet de ce blog.
8. Les larves de palmier :
La larve de palmier est une délicieuse douceur des tropiques et une grande source de protéines.
Suivez les conseils culinaires [fr] de Cuisine Au Kamer pour concocter votre succulente assiette de larves de palmier :
Nettoyer les larves : les laver soigneusement à grande eau, les ouvrir avec les doigts et enlever le liquide marron qui se trouve à l'intérieur des larves.
Disposer directement chaque larve nettoyée dans la marmite qui sera utilisée pour les cuire. L'enlèvement du liquide marron à l'intérieur des larves colore les doigts en marron, mais cette couleur s'enlève au lavage.
Préparer les condiments nécessaires : ail, basilic africain, oignon, pèbè [épice locale du Cameroun] , feuilles de gingembre (odzom). Mélanger avec les larves et mettre au feu doux. Ne pas ajouter d'eau. laisser cuire 25 à 30 minutes à feu doux, le temps que les larves commencent à fondre, puis servir.
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