Selon les propos de Maître Schéhérazade Zerouala ,recueillis par Ibou Badiane, lors d'une interview publiée sur le site saheljournal.info à propos de la situation des noirs de retour en Mauritanie après leur exil forcé des années '80, suite aux déportations vers le Sénégal de milliers de noirs:
Des milliers de familles vivent à l’intérieur de la Mauritanie dans des situations d’extrême détresse tel qu’exposé aujourd’hui par les intervenants. Il s’agit de personnes déportées lesquelles, à la suite de la Décision de la Commission africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de mai 2000, ont pu, après bien des vicissitudes, revenir en Mauritanie. Ces personnes vivent dans la précarité la plus totale. Toujours privées de leur nationalité, apatrides dans leur propre pays, elles n’ont toujours pas le droit à l’enregistrement des naissances et de tous autres événements de la vie, mariage, décès… Ce qui est une simple formalité dans d’autres pays, relève, ici, du parcours du combattant. Ces déportés n’ont pas accès à ce qui me semble fondamental : l’éducation ni pour eux, ni pour leurs enfants. Ils n’ont pas le droit non plus de participer à la vie publique de leur pays. Ils n’ont pas accès à la propriété, ni à l’emploi. Pire, ils ne peuvent prétendre récupérer les biens dont ils ont été dépossédés. De retour “chez elles”, des familles entières ont dû louer leurs propres logements, s’établir sur leur propres terrains, en qualité de … locataires.
Cette situation est très préoccupante. C’est plus grave que ce que l’on pourrait penser.
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