“Podemos”, le parti espagnol à vocation citoyenne

Imagen tomada de la cuenta de Facebook de "Podemos".

Image issue de la page Facebook de “Podemos”.

Le grand événement des élections européennes, en ce qui concerne l'Espagne, est l'entrée victorieuse de “Podemos” (@ahorapodemos) dans le panorama politique, une formation politique créée il y a quatre mois et dirigée par le charismatique Pablo Iglesias, professeur à l'Université Complutense de Madrid. Armé d'un programme électoral qui comprend les principales revendications des différents mouvements sociaux apparus lors de la vague de contestation des politiques austérités, Pablo Iglesias et le parti se positionnent comme la quatrième force politique du pays.

Mítin de Pablo Iglesias, líder de Podemos, en Madrid- Imagen de Diagonal

Meeting de Pablo Iglesias, leader de Podemos, à Madrid Image de Diagonal. Utilisée avec autorisation. 

Les résultats des élections européennes du 25 mai ont dessiné les contours d'une carte politique marquée par l'absentéisme et la montée en puissance des partis nationalistes de droite. Avec des pays comme la France où le Front National sort vainqueur des urnes, les Pays-Bas qui voient le parti anti-musulman prendre de l'importance, ou bien encore le Danemark, la Finlande, l'Italie et la Hongrie, la montée des extrémismes dresse un paysage désolant.

Bien que le Parti Populaire soit en tête des suffrages européens et que le PSOE, groupe social-démocrate, reste le deuxième parti du pays, une crise du bipartisme sans précédent secoue l'Espagne. Les deux partis majoritaires peinent à rassembler la moitié des votes, une première dans l'histoire démocratique espagnole. Un constat particulièrement important en vue des élections générales qui auront lieu l'année prochaine au sein de la péninsule ibérique.

Podemos España

Image de la page Facebook de “Podemos”.

Du cri indigné “sí se puede” à “Podemos”, il n'y a qu'un pas. Le parti représente une maturation des protestations et des nouvelles idées qui agitent les rues espagnoles ces dernières années. Bien que son leader rejette l'héritage du mouvement des indignés, il est presque impossible de fermer les yeux sur le lien étroit unissant la vague anti-crise et le nouveau parti. Les propositions de Podemos rejoignent celles des jeunes: la création d'un salaire maximum ainsi qu'une pension de retraite universelle, un départ à la retraite plus rapide et 35 heures de travail hebdomadaires, une meilleure protection des travailleurs face aux licenciements, etc.

L'objectif de démanteler les politiques d'austérité imposées jusqu'à aujourd'hui par les différents gouvernements au pouvoir, le renforcement et l'augmentation des droits des citoyens en matière de participation politique, d'éducation, de logement, de santé, et la lutte contre la corruption sont les axes récurrents du programme. Les citoyens renversent leur soutien grâce aux urnes, dans la rue et sur Internet.

Le succès du parti, qui a recueilli 11,29% des voix, passe par sa capacité à créer un lien avec la population. Financé grâce à différentes campagnes de crowfunding, “Podemos” est le parti le plus suivi sur les réseaux sociaux. 

Sur Twitter, les internautes ont commenté via le hashtag #Podemos25M cette surprise électorale, bien que certains avaient déjà vu le vent tourner:

#Podemos25M est sous-estimé. Tout comme le 15M. Vous verrez comment le paternalisme régentera tout et vous guidera dans vos choix.

D'autres ont exprimé leurs espoirs lors de cette journée de dimanche électoral:

Je me sens vraiment citoyenne. Aujourd'hui plus que jamais, les choses peuvent changer, aujourd'hui plus que jamais

C'est une belle journée pour voter pour #Podemos25M, qui nous redonne de l'espoir

Quelques internautes ont décrit leur expérience électorale:

Un homme de plus de 70 ans a demandé à voir mon accréditation et m'a dit: bien sûr que nous pouvons…

Aujourd'hui nous allons amener l'indignation jusque dans les urnes, en espérant que ce jour sera celui de la fin du bipartisme

Le soutien électoral et numérique pour “Podemos” a permis au parti d'obtenir cinq sièges au Parlement Européen, un résultat surprenant compte tenu de l'absence de media training des candidats. Dorénavant, citoyens et partis d'opposition regarderont avec attention les premiers pas de Podemos, tant au niveau européen que national. 

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