Quoi de neuf dans les cyber-tranchées d'Ukraine de l'Est ?

Donetsk People's Republic commander Igor Strelkov (Girkin) on the left. Donbass battalion volunteer commander Semyon Semynchenko on the right.

A gauche : Igor Strelkov (Guerkine de son vrai nom), commandant de la République populaire de Donetsk. A droite : Semion Semiontchenko, commandant du bataillon de volontaires Donbass.

Tandis que la violence en Ukraine Orientale ne donne aucun signe de recul, les chefs des deux milices antagonistes, le pro-Ukrainien bataillon de volontaires “Donbass”, et l'armée de la République populaire de Donetsk (RPD), continuent à utiliser les réseaux sociaux pour communiquer sur le déroulement de leurs opérations armées.

Semion Semiontchenko, du bataillon Donbass, prend Facebook pourr messager de ses brèves optimistes. Dernièrement il s'est mis à recruter des combattants pour ses milices sur la place Maïdan, le site des violences hivernales de Kiev. Parmi les militants qui n'y ont toujours pas regagné leurs foyers, certains paraissent vouloir suivre Semiontchenko dans la bataille :  selon lui, “Donbass” compte plus de 800 volontaires à l'entraînement dans une base de la Garde Nationale ukrainienne à Novye Petrovtsy.

Les messages de Semiontchenko sont rédigés en termes idéologiques. Voici ce qu'il a publié hier, en riposte à l'évocation de possibles négociations avec les séparatistes de Donetsk :

Батальон Донбасс против проведения переговоров с террористами, признания похитителей людей, убийц, наемников воюющей стороной и любых переговоров о ” прекращении огня” . Это путь в никуда. Не верим что подобное возможно. Надеемся что имеем дело с фейком. Это наше мнение как граждан Украины.

Le bataillon Donbass est contre la tenue de négociations avec des terroristes, à la reconnaissance comme combattants de kidnappeurs, assassins, mercenaires, et contre tous pourparlers de “cessez-le-feu.” C'est une impasse. Nous ne croyons pas possible une chose pareille. Nous espérons que c'est une fausse nouvelle. Telle est notre opinion de citoyens ukrainiens.

Certes, les pertes actuelles de part et d'autre, qui se situent quelque part entre la faible intensité et les multiples centaines, plaideraient raisonnablement pour un cessez-le-feu et une négociation. Nul ne sait si Semiontchenko croit vraiment à une solution sans que les deux parties s'asseoient pour causer. Au contraire, cela pourrait amener les leaders séparatistes, comme le chef militaire Igor Strelkov à la mine perpétuellement triste, à doubler la mise sut la violence.

Strelkov continue à fournir de brèves informations sur sa situation par l'intermédiaire d'un compte LiveJournal ami, bien que ses ordres du jour soient ensuite diffusés sur RuNet par Facebook et VKontakte. Ces derniers jours, les nouvelles ont été mouvementées, puisque les forces régulières ukrainiennes ont apparemment augmenté la pression sur le centre rebelle sis dans la petite mais stratégique cité de Slaviansk. Strelkov a ainsi “confirmé” que les forces de la RPD ont abattu plusieurs avions et hélicoptères au moyen de canons anti-aériens et de missiles sol-air MANPAD, dont dernier en date, un avion de reconnaissance militaire (en mission humanitaire selon les Ukrainiens).

Strelkov a aussi indiqué que plusieurs régiments de “Cosaques”, venus de Russie et d'ailleurs en Ukraine renforcer la cause séparatiste, avaient abandonné la partie et refluaient à la frontière russe. (Apparemment c'est avec ces régiments cosaques que le tristement célèbre terroriste à la tomate Murz [article Global Voices, en anglais] avait eu maille à partir quelques semaines auparavant.)

Plus sérieusement, Strelkov a revendiqué l'usage de missiles “Grad” contre les positions séparatistes dans la petite ville de Semionovka. Une accusation grave, car les “Grad” sont une arme notoirement imprécise utilisée pour des destructions à grande échelle (qui a notamment servi à raser Grozny pendant la deuxième guerre de Tchétchénie). Strelkov affirme cependant que jusqu'à présent cette arme n'a pas été utilisée à plein :

Градами 3 июня они по Семеновке действительно стреляли. Но пускали по одной ракете, не залпами

Des “Grad” ont vraiment été tirés à Semionovka le 3 juin. Mais en envoyant les fusées une par une, et non en salves.

L'escalade de violence va-t-elle se poursuivre, et si oui, quel sera le point de rupture qui fera basculer l'opération anti-terroriste de l'Ukraine en guerre totale ?

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