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Smart Home : un marché à portée de main grâce aux objets connectés

Catégories: France, Cyber-activisme, Economie et entreprises, Good News, Gouvernance, Idées, Médias citoyens, Sciences, Technologie

L’internet des objets donne lieu à des applications facilitant l’exploitation des bâtiments. Un marché en pleine expansion, avec, cerise sur le gâteau : de jeunes entreprises françaises à la pointe dans ce domaine. 

Peu à peu, les objets connectés font leur entrée dans les foyers français [1]. À l’heure où l’Internet mobile se démocratise, les Français apparaissent en effet friands d’applications dédiées à la gestion de l’habitat, notamment pour tenter de faire des économies sur la facture de chauffage.

Jean-Luc Beylat, président d'Alcatel Lucent  estimait dans un entretien donné à Silicon [2] :

Je pense que nous sommes en train de vivre la première révolution technologique du 21éme siècle. Quelque chose d’aussi important que l’arrivée du train, de la vapeur ou de l’électricité. Ce n’est pas un hasard si des philosophes comme Bernard Stiegler s’y intéressent. Mais il faut bien attention faire à ne pas créer de blocages

Un bâtiment intelligent pour des économies d’énergies

La domotique, concept né dans les années 1980, consiste à mettre en réseau et à automatiser le fonctionnement des équipements électriques d’une maison ou d’un bâtiment, afin de permettre des économies d’énergie ou d’améliorer le confort dans un bâtiment.

Un tableau de bord numérique pour une maison CC BY-SA 3.0 [3]

Un tableau de bord numérique pour une maison CC BY-SA 3.0

On parle aujourd’hui de « bâtiment intelligent ». Ce terme recouvre à la fois la notion de maison communicante individuelle – Smart home – et de bâtiment à énergie positive – Smart building – Le marché des « homes services » d’efficacité énergétique n’a, pour l’instant, pas encore véritablement trouvé son marché. Pourtant, les besoins d’information et d’aide au client existent déjà et devraient se renforcer fortement dans les années à venir.

Aussi, le contexte créé par les directives européennes, par le Grenelle de l’environnement et les décisions qui en découlent [4], l’apparition de nouveaux usages, la performance et l’intelligence des équipements vont conduire le fournisseur d’énergie à resserrer la relation avec son client.

Davantage d’économies, plus de confort et de protection de l’environnement, et incité de plus en plus fortement à gérer sa demande via des offres tarifaires plus dynamiques, le client va souhaiter être mieux informé et mieux aidé par les technologies pour une utilisation plus pertinente et vertueuse de ses appareils.

Une étude publiée en 2013 par le cabinet Accenture [5] a révélé que seules 22% des personnes interrogées font confiance à leur fournisseur d’énergie sur ce point. Inversement, l’étude met en lumière leur appétence pour des services mobiles de gestion de l’énergie. Et depuis la déferlante des produits Apple, l’accent est mis sur le ludique, le design et la simplicité d’utilisation. Une tendance bien comprise par les entreprises du monde des NTIC – nouvelles technologies de l’information et de la communication – qui développent de plus en plus de solutions connectées susceptibles de les satisfaire.

Home technologies : thermostat high-tech

C’est notamment le cas de Qivivo, une start-up nantaise [6], qui commercialise un thermostat « intelligent » associé à des services web pour les chaudières et les convecteurs électriques.

Un feeder de chat domestique contrôlé par internet fait maison CC BY 3.0 [7]

Un feeder de chat domestique contrôlé par internet fait maison CC BY 3.0

Pour que le système fonctionne, il suffit que la maison soit équipée d’une box ADSL. Une fois installé, le thermostat se connecte à la box grâce à un module « passerelle » avec lequel il communique. Pas de réglages à effectuer, la solution logicielle déportée sur le Cloud, pilote le thermostat à distance grâce à la connexion internet. L’utilisateur n’a donc plus de manipulation à effectuer : pas de fil à tirer, la solution est « plug and play ». En cas de besoin, il peut néanmoins reprendre la main via une application pour ordinateur, tablette ou Smartphone.

En outre, grâce aux algorithmes de l’intelligence artificielle, le thermostat optimise le fonctionnement du système de chauffage par apprentissage [8]. Le fondateur de Qivivo, Adrien Suire, explique la démarche :

Durant la première semaine d’utilisation, le thermostat va se programmer pendant la nuit des cycles marche/arrêt pour déterminer le temps de montée en température. Par itération, le thermostat intègre dans son fonctionnement le comportement d système de chauffage, ainsi que la signature énergétique de la maison. De plus, en collectant les données météo, le système va être en mesure d’anticiper la demande de chauffage.

Le taux de CO2 sur tablette

Une autre jeune pousse française, Netatmo, dispose également de son thermostat connecté [9], avec une version « apprenante » en cours de développement.

Sa station météo attenante, mesure la qualité de l’air extérieur (hygrométrie, température, pression atmosphérique) ; l’autre, la qualité de l’air intérieur (concentration de CO2 et humidité). Là aussi, la mise en service se veut immédiate. Les modules communiquent entre eux et avec la box Internet du foyer en wifi : il suffit de télécharger l’application Netatmo sur le terminal de son choix – ordinateur, téléphone, tablette – et de la configurer avec les module.

Dans le cadre de son application habitat connecté « B Domo », Netatmo fait l’objet d’un partenariat avec Bouygues Telecom [10]. Au vu de l’importance que revêt désormais la qualité de l’air intérieur, d’autres partenariats pourraient être envisagés, notamment avec les fournisseurs de systèmes de renouvellement d’air.

Fertile en jeunes entreprises spécialisées dans les objets connectés, la France apparaît comme une Silicon Valley qui s’ignore. Le numérique entre de plain-pied dans le bâtiment et le marché des Smart Homes va connaître des innovations et un boom sans précédent. Une marche que la France du numérique, ne doit pas manquer.