[Liens en portugais] L'augmentation de la population et de la circulation des véhicules dans la ville de Maputo a entraîné une crise des transports qui s'aggrave de jours en jours, avec en conséquence de longues files d'attente aux heures de pointe.
Le système de transport public est notoirement insuffisant à Maputo. La TPM – Transports publics de Maputo, entreprise publique qui gère le transport urbain dans la zone métropolitaine de Maputo, n'arrive pas, du fait d'une flotte insuffisante de véhicules, à répondre à la demande dans de nombreux quartiers de la ville.
Pour essayer de pallier ce manque, il existe des semi-collectifs privés que l'on appelle les ” Chapa 100″ ( niveau 100…), mais on a aussi récemment mis en place les “My love” ainsi appelés parce que les personnes qui y montent sont étroitement accolées les unes aux autres….La plupart des ces véhicules ouverts sont en mauvais état, circulent aux heures de pointe, n'ont pas d'horaire fixe, et souvent ne suivent même pas l'itinéraire prévu.
Un blogueur sociologue et diplômé universitaire, Carlos Serra, commente le retour des “My Love” sur la plateforme Olho do Cidadão (les yeux de la ville) :
Numa fila longa em pleno pico de trânsito, a meio de um Sábado, observo uma viatura de caixa aberta apinhada de pessoas. Pensando, todos estes anos depois, tinha alguma expectativa de que viéssemos a melhorar o nosso sistema de transporte urbano. Na realidade, trata-se de um regresso, afinal chegaram a ser as rainhas da estrada no princípio dos anos noventa, antes que um instrumento legal condicionasse o transporte de passageiros a determinadas características básicas, facto que originou a proliferação das carrinhas minibus (as “chapa 100”). Mas hoje, regressaram à estrada e, devido à fantástica capacidade criativa dos moçambicanos, ganharam a designação de “MY LOVE”, porque lá em cima os passageiros viajam bem apertadinhos e agarrados uns aos outros como forma de evitarem cair borda fora.
Au milieu d'une longue file de véhicules, en plein pic de circulation, un samedi, j'observais un exemplaire de ce ” véhicule en plateau”, bondé de personnes. J'espérais, depuis tellement d'années, que nous arriverions à améliorer notre transport public urbain. En fait, il s'agit bel et bien d'une régression ! Ces engins dominaient la rue au début des années quatre-vingt dix, jusqu'à ce que la Loi conditionne l'autorisation de transporter des passagers à des caractéristiques basiques précises des véhicules. Ceci avait fait apparaître les minibus du type “Chapas 100″ . Aujourd'hui, ils sont de retour, ayant gagné, grâce à la fantastique capacité d'adaptation des Mozambicains, le titre de “My love”, là-dessus en effet, les passagers voyagent étroitement serrés et agrippés les uns aux autres pour éviter de passer par-dessus bord.
Un des facteurs qui a provoqué cette insuffisance est l'augmentation très importante de la population de la ville de Maputo. Une étude statistique de la municipalité de Maputo (pdf), effectuée par les autorités municipales, estimait la population de la ville à 1.233.424 habitants contre 1.094.315 en 2007. Cette augmentation vient d'un mouvement migratoire dans la province de Maputo vers des zones en voie d'urbanisation. Selon l’INE (Institut National des statistiques), la population de la province de Maputo a augmenté de 50% entre 1997 et 2007. Le fait que la ville de Maputo concentre la grande majorité des services et des marchés augmente encore le flux des personnes qui doivent entrer et sortir de la capitale chaque jour.
Mettant l'accent sur une série de recommandations visant à résoudre le problème des transports publics et du trafic routier dans la ville de Maputo, un article publié sur le site Mozmaníacos en mars 2013, déclarait que :
Em Fevereiro de 2008 a frota dos Transportes Públicos de Maputo (TPM) contava com apenas 32 autocarros para uma população de 1.7 milhão de habitantes (Maputo e Matola). Actualmente [2013] os TPM contam com 105 autocarros afectos aos transportes colectivos de passageiros na cidade de Maputo para um número cada vez mais crescente de utentes destes serviços.
En février 2008, la flotte des transports public de Maputo (TPM) comptait à peine 32 autobus pour une population de 1,7 millions d'habitants (Maputo et Matola). Actuellement [2013] le TPM dispose de 105 autobus affectés au transport collectif de passagers dans la ville de Maputo, ceci pour un nombre toujours plus croissant d'utilisateurs.
Pour améliorer cette situation de manque de mobilité, le conseil municipal de la ville de Maputo envisage un projet de voie réservée (BRT, transit de bus rapides) qui fonctionnerait à partir de 2016 sur la route nationale numéro 1, principale voie d'accès à la capitale, pour mieux gérer l'organisation du transport public.
La ville de Maputo a été le siège de grèves en 2008 et 2010 en rapport avec l'augmentation du prix des transports à la mise en service des “chapa 100”, et l'augmentation du prix des produits de première nécessité et du combustible. Depuis janvier 2014, on enregistre de constantes paralysies des transports semi-collectifs. Les conducteurs exigent une amélioration de l'état des chaussées et des points d'accès, et un réajustement des trafics qu'ils considèrent insoutenables dans la réalité actuelle. Une publication sur Facebook de la revue en ligne CanalMoz insiste sur certaines plaintes :
Os transportadores dizem que o mau estado da via está a contribuir para a degradação dos carros. Os automobilistas questionam para onde vai o dinheiro que é pago ao município em taxas, se as estradas estão esburacadas. Em adição a isso queixam-se também pelo facto de o Governo ter priorizado a inspecção de viaturas para recolher dinheiro, no lugar de reparar as estradas.
Les transporteurs rendent le mauvais état des chaussées responsable de la dégradation des véhicules. Les automobilistes se demandent où va l'argent qu'ils donnent en taxes locales alors que les rues restent pleines de trous. Ils se plaignent également du fait que le gouvernement ait donné la priorité au contrôle des véhicules ” pour récupérer de l'argent” au lieu de s'attacher à réparer les rues..
Dans l'immédiat, la société civile de Maputo prépare la création d'un “autorité métropolitaine des transport à Maputo” prévue dans le Plan directeur (pdf) pour la mobilité et les transport dans la région métropolitaine de Maputo (2013-2035).
L'ONG RUth (Rede Uthende), une initiative visant à influencer le processus politique en ce qui concerne les centres urbains et la question des transports, a lancé récemment une campagne pour une meilleure mobilité et qualité de vie dans le “Grand Maputo” et une Déclaration du citoyen (pdf) qui plaide pour la création de cette “Autorité des transports”. Cette organisation a participé aux manifestations de la journée internationale des travailleursJe ne t'aime plus, ‘My Love'!