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La sécurité dans les stades en question suite au décès de l'attaquant camerounais Ebossé en Algérie

Catégories: Afrique du Nord et Moyen-Orient, Afrique Sub-Saharienne, Algérie, Cameroun, Catastrophe naturelle/attentat, Dernière Heure, Ethnicité et racisme, Jeunesse, Médias citoyens, Sport
Capture d'écran d'Albert Ebossé, 1990-2014, attaquant camerounais de la JSK Kabylie [1]

Capture d'écran d'Albert Ebossé, 1990-2014, attaquant camerounais de la JSK Kabylie

L'attaquant camerounais de la JS Kabylie, Albert Ebossé est décédé samedi soir, atteint par un projectile parti des tribunes à l'issue de la défaite à domicile de son équipe face à l'USM Alger (2-1), lors la 2e journée du championnat d'Algérie de football. Le choc est total pour les proches du joueur ainsi que le monde du football. Le joueur camerounais, 24 ans, a succombé à ses blessures à l'hôpital de Tizi Ouzou, en Kabylie (110 km à l'est d'Alger) où il avait été admis après sa blessure.
Albert Ebossé avait marqué de l'unique but de son équipe dont la défaite à domicile a provoqué la colère des supporters de la JSK. Ils ont commencé à jeter des projectiles depuis les tribunes du stade de Tizi Ouzou alors que les joueurs regagnaient les vestiaires, dont un qui a touché mortellement le joueur camerounais.

Son coéquipier à la la JSK Kabylie Kamel Yelsi, raconte les circonstances du drame [2] :

En fait, il a reçu deux projectiles: le premier sur le poignet et le second sur la nuque. Albert n'a pas pu l'esquiver, il a été transporté directement à l'hôpital où ils ont fait tout ce qu'ils ont pu. Je ne sais pas quoi dire. C'est le problème de l'Algérie on va dire. Dans pas mal de stades ils sont tellement passionnés que cela fait peur. Ça devient comme de la haine. Alors les insultes qui fusent, à la limite, on peut faire abstraction. Mais les projectiles c'est plus des blocs que de simples cailloux.

Ebossé était né à Douala le 6 octobre 1989.

En arrivant à la JS Kabylie en Juillet 2013, Ebossé avait livré ses premières impressions sur l'accueil qui lui a été réservé par la ville lors d'un interview avec la JSK TV. Il affirmait alors que [1] :

Tizi Ouzou est accueillante, sa population est sympathique

Sur le web et les réseaux sociaux, l'incrédulité fait place à la colère. Le blog camerounais Kamtoo se désole des circonstances de cette mort [3] :

Ebossé rêvait de porter un jour le maillot des Lions Indomptables. La bêtise humaine a mis définitivement à ses rêves ce samedi 23 août 2014 sur un terrain de football. Là où il avait multiplié les exploits depuis son arrivée en Kabylie.

D'autres sur twitter dénoncent le manque de sécurité dans les stades :

Le ministre des sports de la Côte d'Ivoire a aussi réagit :

Olivier Enogo (via Julie Owono de Global Voices) aimerait que les collègues footballeurs d'Ebossé se conscientisent pour faire avancer les règles sur ce problème [8] :

Chers amis footballeurs, ç'aurait pu être votre tête à la place de celle d'Ebossé. Qui parlera pour ce jeune homme ? Qui défendra sa mémoire ? Qui osera au sein du football international africain dire intelligemment stop à cette bêtise ? Au lieu de vous battre pour des primes, ces restes que les plus puissants veulent bien vous céder, défendez ce qui vous appartient et qui n’ a pas de prix : votre dignité et celle de ceux qui vous ressemblent. Imaginons juste un jour vous vous refusiez de jouer pendant un temps indéterminé, jusquà ce que la FIFA adopte des règles contraignantes, allant jusqu'à la suspension de l'équipe dont les supporters auraient eu des comportements racistes.

Le ministère de l'intérieur a ordonné l'ouverture d'une enquête judiciaire sur ce décès, selon le président de la Ligue de football professionnel Mahfoud Kerbadj. En hommage au jeune joueur, Voici une vidéo qui compile les plus belles actions du joueur :