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Mauvais diagnostic pour le faible niveau de l'enseignement au Malawi

Catégories: Afrique Sub-Saharienne, Malawi, Education, Langues, Médias citoyens

Le débat sur la langue à utiliser à l'école au Malawi est en train d'attirer l'attention. Le gouvernement a opté pour l'anglais dès la première année d'école primaire. Steve Sharra ajoute sa pierre à l'édifice et soutient [1] que les problèmes de l'enseignement au Malawi ont été incorrectement diagnostiqués :

De nombreux Malawites ont de bonnes raisons d'être satisfaits de la nouvelle politique promouvant l'anglais comme langue d'enseignement dans les écoles publiques malawites. Pour nous autres Malawites, la compétence en anglais résulte d'une bonne éducation. On considère cultivé quelqu'un qui parle bien anglais, ce qui est vrai dans la plupart des cas. Plus on passe de temps dans les écoles malawites, après le primaire et le secondaire, plus l'anglais s'améliore.

Pourtant, dans certains cas, ceci est trompeur. La question est plutôt de savoir quand l'équation “compétence en anglais = bonne éducation” est justifiée, et quand elle ne l'est pas. Elle est justifiée quand ce que quelqu'un dit démontre une capacité à raisonner et à résoudre des problèmes. L'anglais peut aussi être une mesure précise du niveau d'instruction de quelqu'un quand cette personne est capable de bien lire et écrire, analyser des informations et prendre des décisions éclairées sur la base de ces informations.

Dans cette catégorie très rare, chaque élève possédait un manuel.

Mais il faut souligner que chaque langue du monde possède les mêmes attributs qui peuvent en faire une mesure exacte d'une bonne éducation. C'est pour cette raison que les pays qui réussissent le mieux continuent à investir dans leurs propres langues. Une bonne éducation devrait permettre aux gens d'utiliser leur langue de façon significative dans leurs vies personnelles et dans leur participation à la vie citoyenne. Un pays ne peut se développer que quand la majorité de sa population a accès au savoir nécessaire pour faire changer leurs vies et leurs communautés. Quand ce savoir est dissimulé dans une langue que seule une élite restreinte peut comprendre et utiliser, la société stagne : il ne peut y avoir de développement sérieux et équitable.

Dans ce débat sur la langue de l'enseignement dans les écoles malawites, nous nous trompons de raison dans ce que nous percevons être un faible niveau d'enseignement. Nous pensons que le niveau est bas parce que les élèves sortent du système  scolaire sans savoir parler anglais.