Pendant Diwali (la “fête des lumières” hindoue), les Indiens mettent leurs nouveaux vêtements, parfois les meilleurs qu'ils aient, allument des lampes et des bougies à l'intérieur et à l'extérieur de chez eux, participent à des prières et lancent des feux d'artifice. C'est une affaire bruyante et très polluante.
Malgré une campagne anti-pétards soutenue, des appels pour un Diwali vert plus respectueux de l'environnement, une tentative d'interdiction des feux d'artifices chinois et un couvre-feu à 22h, les Indiens ne se sont pas tenus plus loin de la pyrotechnie cette année que la précédente. En conséquence, ce jour férié a encore une fois rendu la respiration difficile dans tout le pays.
Cela fait des années que l'Inde discute des mesures à prendre pour rendre les villes les plus importantes du pays aussi attractives à l'échelle mondiale que les métropoles chinoises. Pendant quelques jours, l'Inde s'est vraiment retrouvée à égalité avec les plus grandes villes chinoises : non pas grâce à une efficacité urbaine ou une infrastructure sophistiquée, mais à cause de son niveau de pollution ! A cause de Diwali, les pollutions sonore et atmosphérique ont atteint des niveaux alarmants en Inde.
Les Indiens ont appelé publiquement à réduire la pollution de Diwali sur Twitter :
Fêtons un Diwali vert … Rejoignez la chaîne humaine @AAPYouthwing à CP à 16h aujourd'hui & Dites non aux pétards pic.twitter.com/CtrKqfxWpq
— Kumar Amit (@Ikumar7) 19 octobre 2014
Fêtons un Diwali vert … Rejoignez la chaîne humaine @AAPYouthwing à CP à 16h aujourd'hui & Dites non aux pétards
Diwali, en Inde, ne sera pas fêté sans bruit ni pollution tant que nous n'inculquerons pas un sentiment d'appartenance, de propriété, de souci et de respect de l'autre.
— Kiran Bedi (@thekiranbedi) 24 octobre 2014
Diwali, en Inde, ne sera pas fêté sans bruit ni pollution tant que nous n'inculquerons pas un sentiment d'appartenance, de propriété, de souci et de respect de l'autre.
Passez Diwali en sécurité et en silence. Réduisez le bruit et la pollution. Concentrez-vous sur les lumières. pic.twitter.com/RxU2XvTs7s
— Sneha Mahale (@randomcards) 23 octobre 2014
Ce Diwali, répandez la joie, pas la pollution. #HappyDiwali #NoPollution— Gautam Singhania (@SinghaniaGautam) 23 octobre 2014
Ce Diwali, répandez la joie, pas la pollution.
Mes chéris. Mon humble requête est que vous n'allumerez pas de pétards cette année… Nous n'avons pas besoin de plus de bruit et de pollution. Passez un bon Diwali.
— Pooja Hegde (@hegdepooja) 22 octobre 2014
Mes chéris. Mon humble requête est que vous n'allumerez pas de pétards cette année… Nous n'avons pas besoin de plus de bruit et de pollution. Passez un bon Diwali.
Plus de 15 000 enfants travaillent dans les usines de pétards. Essayez de célébrer un Diwali vert @AamAadmiParty pic.twitter.com/JcKwFs2GcS
— Aam Aadmi (@pramod7224) 18 octobre 2014
Plus de 15 000 enfants travaillent dans les usines de pétards. Essayez de célébrer un Diwali vert
Bien entendu, certains soutiennent que ce ne serait pas Diwali sans le bruit ni la fumée :
#ItsNotDiwaliUnless (#CeNestPasDiwaliAMoinsDe) allumer des tas de pétards et mettre une gifle à ces pseudo… qui font campagne pour un Diwali vert.
— Cassiopeia (@_shomy) 22 octobre 2014
(#CeNestPasDiwaliAMoinsDe) allumer des tas de pétards et mettre une gifle à ces pseudo laïcs qui font campagne pour un Diwali vert.
D'après certains articles, les niveaux de gaz et de substances toxiques dans l'air mesurés à Delhi, Ahmedabad et Chennai se sont avérés bien supérieurs à ceux qu'on estime être sains pour la respiration.
La fête a commencé le jeudi 22 octobre 2014. Ce soir-là, l'air a brusquement enregistré un pic de toxicité. Selon le Système de recherche et de prédiction météorologique de la qualité de l'air, l'air de Delhi aura été plus pollué que celui de Beijing pendant quelques jours.
Dans le Madhya Pradesh, l'un des plus grands états de l'Inde, la pollution semble même avoir un effet sur le temps (la température moyenne de l'état a augmenté de 1,3 degrés, probablement à cause des importantes quantités de fumée et de gaz libérés dans l'atmosphère.) Sans vent, le smog laissé par les feux d'artifice reste suspendu dans l'air 48 heures.
La pollution sonore est également un problème sérieux dans de nombreuses régions indiennes. Par exemple, Mumbai s'est débattu avec des niveaux supérieurs à 80 dB.
L'impact environnemental de Diwali ne s'arrête pas non plus à un air de mauvaise qualité et trop de bruit. A Chennai, les pétards des festivités ont généré 27 tonnes de déchets – un bond de 17 tonnes de plus qu'en 2013. Malgré les appels répétés pour un Diwali vert par l'Association de traitement des déchets industriels, cette fête produit toujours davantage de déchets et pose chaque année de plus en plus de problèmes pour les sites de stockage et de traitement des déchets toxiques ordinaires indiens.
Qu'est-ce qui empêche les Indiens de s'attaquer aux dommages environnementaux infligés pendant Diwali ? Les Indiens sont-ils simplement ignorant des menaces qui pèsent sur leur propre santé et sécurité ?
Les Indiens sont malgré tout peut-être en train de devenir plus avisé. Des données encourageantes suggèrent que les gens sont en train de changer la façon dont ils fêtent Diwali. Dans les régions de Mumbai, Pune et du Madhya Pradesh, les niveaux de pollution enregistrés cette année sont en fait inférieurs à ceux des années précédentes. Bien que la toxicité soit toujours supérieure aux recommandations des médecins, les données montrent que les campagnes de sensibilisation dans les écoles ont finalement permis de faire une différence. En effet, cette année, les fabricants de pétards ont signalé des ventes en chute de 60 à 70% ! Une baisse significative et une nouvelle bienvenue pour les écologistes indiens.
Les marchés de New Delhi et même les magasins en ligne vendent maintenant une nouvelle gamme de produits pour “les citoyens responsables” dans le but de rendre Diwali plus respectueux de l'environnement, comme des moules à bougies, des plateaux de bambou inspirés des rangoli (peintures temporaires faites sur le sol pendant les fêtes religieuses), et des diya (lampes) en grès.
Espérons que la sensibilisation au respect de l'environnement continue à se diffuser en Inde et que des célébrations alternatives prendront racine.