La peur envahit le personnel médical guinéen car déjà 28 de ses membres ont perdu la vie et 50 agents supplémentaires ont été hospitalisés depuis le 17 septembre. En outre, le manque de matériel de protection est tel que les gants de protection à usage médical sont vendus au marché noir. Pour illustrer le climat qui règne parmi les membres du personnel soignant, Amadou Tham Camara a écrit sur Guinée News:
Déjà traumatisé par la mort de six collègues au mois d’avril dernier, le personnel soignant de l’hôpital sino guinéen de Kipé est dorénavant dans une sinécure paranoïaque : les médecins refusent de soigner. Et tous les jours, ils maudissent le17 mars, ce jour où ils ont reçu ce patient venu de Dabola qui a contaminé neuf de leurs collègues.
Dans les autres grands hôpitaux nationaux de Conakry, des services entiers ne sont plus ouverts à cause des nouveaux cas d’Ebola détectés. Ainsi, depuis deux semaines, le service de réanimation de l’hôpital Ignace Deen est fermé. Le service gynécologique du même hôpital est barricadé pour les mêmes raisons. De même la maternité de l’hôpital Donka, la plus grande du pays, ne fonctionne plus.
Dans ce pandémonium, le paludisme qui reste le premier problème de santé publique en Guinée, avec plus de 30% des consultations, et la première cause de décès en milieu hospitalier(14%), selon l’OMS, a encore de beaux jours pour améliorer ses chiffres macabres. Tout ceci, à cause du silence feutré provoqué par le tintamarre assourdissant autour d’Ebola.