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Au Népal, combien d'animaux mourront-ils cette année à la fête de Gadhimai ?

Catégories: Asie du Sud, Népal, Arts et Culture, Droits humains, Environnement, Ethnicité et racisme, Manifestations, Médias citoyens, Peuples indigènes, Religion
Butchers ready to sacrifice water buffaloes at the Gadhimai festival in Nepal (C) Diwakar Bhandari

Les bouchers prêts à sacrifier des buffles à l'occasion de la fête de Gadhimai au Népal (C) Diwakar Bhandari, utilisé avec autorisation.

Le Népal est prêt à célébrer l'un des plus grands abattages d'animaux au monde, derrière la fête de l'Aïd al-Kebïr chez les musulmans. La fête de Gadhimai [1], célébrée une fois tous les cinq ans, accueillera des centaines de milliers de pélerins [2] dans la région de Bara [3]. La fête, qui a débuté [4] cette semaine, est observée pendant un mois. Les sacrifices d'animaux sont prévus pour la semaine prochaine, le 28 et le 29 novembre.

Malgré un concert de voix s'élevant contre le traitement réservé aux animaux pendant la fête, le comité organisateur a décidé de la poursuivre tel que prévu.

Tuer des dindes aux Etats-Unis n'a rien à voir avec le fait de tuer des animaux à #Gadhimai. Tout abattage est une mauvaise chose, certains sont pires que d'autres, par ex. Ghadimai. C'est cruel. Arrêtez ça !

Il y a 500,000 animaux au Népal qui ont besoin de votre voix. SVP arrêtez le cruel massacre rituel de Ghadimai.

Sous la façade des croyances religieuses, un mal insidieux dirige, exploite et déforme d'anciennes croyances.

A l'occasion de la fête, les participants sacrifient près de 500.000 animaux en deux jours. Environ 70 % des animaux sont acheminés depuis l'Inde, la Cour suprême de l'Inde a par conséquent émis une ordonnance [12] pour mettre fin au transport illégal d'animaux vers le Népal.

Animal rights activists of Animal Equality protested at Brandenburg Gate against the world's biggest animal sacrifice in Gadhimai in Nepal, with blood on the hands and signs with sacrificed animals. Image by Florian Boillot . Copyright Demotix (28/10/2014) [13]

Les défenseurs des droits des animaux de Animal Equality ont protesté à la porte de Brandebourg contre l'un des plus grands sacrifices d'animaux au monde à Gadhimai au Népal, avec du sang sur les mains et des images d'animaux sacrifiés. Photo de Florian Boillot. Copyright Demotix (28/10/2014)

Joanna Lumley, qui plaide pour les droits des Gurkhas [14], a exhorté [15] les autorités à interdire les sacrifices d'animaux à la fête de Gadhimai. Mme Lumley est l'ambassadrice de l'organisation britannique Compassion in World Farming [16] (CIWF), laquelle promeut le bien-être des animaux. Le réseau népalais Animal Welfare, une organisation homologue, ainsi que le CIWF sponsorisent actuellement, de manière conjointe, une pétition en ligne contre la fête.

D'autres pétitions en ligne [17] sont également apparues en opposition au traitement infligé aux animaux pendant la fête de Gadhimai. Beaucoup de campagnes visant à arrêter les sacrifices pendant l'événement ont été actives [18] sur les réseaux sociaux, faisant pression sur les autorités pour mettre un terme à la violence contre les animaux. 

Cependant, les activistes protestant contre les pratiques infligées aux animaux pendant la fête ne sont pas les seuls à élever leur voix sur la toile. Des partisans soulignent comment la fête rassemble les familles, réunissant souvent des parents qui vivent à des extrémités opposées du Népal. Les célébrations, selon leurs arguments, renforce les liens communautaires du pays. Le prêtre du temple de Gadhimai, par exemple, est un Tharu, tandis que la plupart des fidèles sont issus des castes inférieures de la société Madhesi [19].

Mass slaughter of animals dedicating the Hindu goddess of power, Gadhimai. Image by Koji. Copyright Demotix (23/11/2009) [20]

Massacre d'animaux en l'honneur de la déesse hindoue du pouvoir. Gadhimai, Népal. Photo de Koji. 23 novembre 2009. Copyright Demotix.

D'autres pointent le fait que le massacre de la fête n'est rien à côté de l'industrie de l'élevage bovin dans un pays comme les Etats-Unis, où 9,1 milliards d'animaux [21] sont tués chaque année pour l'alimentation, avec une moyenne avoisinant 25 millions d'animaux par jour.

[En-dehors du bouddhisme, l'hindouisme, le christianisme et l'islam ont tous des éléments de sacrifices animaux, écrit @DeepakAdk [22]: http://nepalitimes.com/article/nation/Overkill-in-Gadhimai,1794 … [23]
Ce qui me gêne c'est le vocabulaire des opposants à la fête de Gadhimai : ‘barbare’,‘cruel’, ‘inhumain’

La diabolisation de l'hindouisme et le fait que les occidentaux et les occidentalisés ridiculisent notre culture vont radicaliser jusqu'aux Hindous modérés #Gadhimai [5]

En présence de gens toujours divisés au sujet de la fête, les activistes ainsi que les participants peuvent seulement espérer éveiller les consciences en recrutant plus de personnes pour leur cause.

Plutôt que de chercher une pression au niveau international, quelques uns des opposants à la fête pensent que la sensibilisation locale pourrait être un moyen fiable d'enrayer les abus contre les animaux à Gadhimai.

Ainsi, S.S. Pokharel, un étudiant en médecine, écrit :

Pour abolir Gadhimai ça prendra plus de temps et d'effort. Au lieu de plaidoyers étrangers, la sensibilisation locale et la compassion sont davantage nécessaires. Honte

Gadhimai temple in Nepal. Image by  Diwakar Bhandari, used with permission.

Temple à Gadhimai au Népal. Photo de Diwakar Bhandari, utilisée avec autorisation.