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Au Mozambique, trois exemples d'activisme citoyen sur les réseaux sociaux pour surveiller le pouvoir

Catégories: Mozambique, Cyber-activisme, Médias citoyens

PicsArt_1415720335303Quelques journalistes renommés au Mozambique ont des comptes sur plusieurs réseaux sociaux mais ils ne les croient pas capables d'influencer la prise de décision, l'action gouvernementale ou la participation sociale entre autres. Cependant, le gouvernement lui-même a reconnu leur utilité en créant des comptes sur les réseaux sociaux comme Twitter [1], Facebook [2], Instagram et Whatsapp. Voici trois exemples où les réseaux sociaux ont demandé des comptes sur la redevabilité des actes du gouvernement et la gouvernance au Mozambique. 

1. En novembre 2013, une lettre [3] de Carlos Nuno Castel-Branco [4] a circulé sur Facebook, laquelle critiquait le mode de gestion des affaires publiques mis en oeuvre par Armando Emílio Guebuza, Président de la république du Mozambique. En conséquence, l'auteur de la lettre a été assigné à témoigner devant le procureur général, le 26 mai 2014.

2. Lorsque la Confédération des Associations Economiques [5] a offert une Mercedes Benz S350 au Président de la République, un professeur de l'université Eduardo Mondlane, José Jaime Macuane [6], a immédiatement écrit un billet publié sur Facebook expliquant que ce geste enfreignait la loi de probité publique [7]. L'affaire a fait les titres de plusieurs journaux [8] et a été débattue à travers tout le pays pendant une semaine, même après que la Mercedes a été rendue [9] trois jours plus tard.

3. Pour promouvoir la citoyenneté, la transparence et la participation active des citoyens, Olho do Cidadão [10] [L'oeil du citoyen], dirigé par Fernanda Lobato [11] et Tomás Queface [12], a développé la plateforme numérique Txeka [13] pour permettre aux citoyens de participer directement à l'observation des élections le 15 octobre via SMS, Facebook, Twitter, WhatsApp et les mails. Cela a abouti à la création d'une cellule de gestion de crise, composée de plusieurs institutions de la société civile et de personnalités académiques, ainsi qu'à un partenariat avec STV – une chaîne de télévision indépendante [14] – qui a assuré la plus large couverture médiatique de l'événement en temps réel, en utilisant les informations envoyées par les citoyens via les canaux de Txeka.

Malgré le fait qu'au Mozambique, seulement 4,3% de la population possède un accès à internet [15], le point de vue du journaliste citoyen est valable et utile. Les débats sur les réseaux sociaux peuvent influencer les actions gouvernementales dans une certaine mesure.

L'auteur de ce billet, Uric Raul Mandiquisse, est volontaire au sein de Txeka et Olho do Cidadão.