Les Tunisiens élisent leur nouveau président

Voters stand in line to cast their votes. Photo shared by Tunisia Live on Twitter

File d'attente devant un bureau de vote tunisien. Photo partagée par Tunisia Live sur Twitter

Les Tunisiens ont repris hier le chemin des bureaux de vote pour le second tour de l'élection présidentielle, qui mettait face à face le président intérimaire sortant Moncef Marzouki et le vétéran politique Béji Caïd Essebsi, 8 ans, de Nida Tounes.

Au premier tour de la course à la présidence, M. Essebsi avait rassemblé 39 % des voix et M. Mazouki était arrivé deuxième avec 33 %. Le parti de M. Essebsi s'est assuré une majorité relative aux élections parlementaires du 26 octobre, avec 86 sièges sur un total de 217. Le mouvement islamiste Ennahdha, vainqueur du scrutin de 2011, en a obtenu 69.

Malgré la médiocre performance de son parti aux législatives, avec seulement quatre élus, M. Marzouki est soutenu par les partisans d'Ennahdha. Ceci en dépit de la décision d'Ennahdha de ne pas présenter de candidat à la présidence et de ne recommand aucun des deux finalistes.

Un scrutin ‘historique’

Le second tour du 21 décembre met fin à une transition démocratique de quatre années démarrée avec le renversement de l'ex-président Zine el-Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011.

Sur Twitter, les internautes partagent leurs espoirs de lendemains meilleurs pour la Tunisie.

4 jours après les 4 ans du printemps arabe, la Tunisie vote dimanche. Une lueur d'espoir de progrès démocratique dans un champ de mauvaises herbes

Les pouvoirs du prochain président sont limités par la constitution de 2014. L'élection du 21 décembre n'en est pas moins considérée comme ‘historique’ car pour la première fois les Tunisiens peuvent élire librement leur Président.

une bonne nouvelle pour commencer la journée : la Tunisie se choisit aujourd'hui son président, ce qui est historique en soi, quel que soit le gagnant

[Je n'aime aucun des deux candidats à la présidentielle, pourtant la clôture (folklorique) de leurs campagnes hier m'a plu.] Demain est jour d'élections et nul ne peut dire qui sera le prochain président de la Tunisie. Cela même est en soi historique.

Celui qui gagnera sera le premier président librement élu de l'histoire de la Tunisie et le seul chef d'Etat démocratiquement élu du monde arabe actuel

Les concurrents

Béji Caïd Essebsi a occupé divers postes ministériels durant l'autocratique présidence d'après l'indépendance de Habib Bourguiba, dont le décrié ministère de l'Intérieur de 1965 à 1969. M. Essebsi a aussi présidé la Chambre des députés entre 1990 et 1991 sous Zine el Abidine Ben Ali. 

Après la révolution de 2011, il a été désigné premier ministre par intérim avant de céder la place après l'élection de l'assemblée constituante la même année.

Les anti-Essebsi lui reprochent son grand âge et son association avec les régimes autocratiques précédents de Bourguiba et Ben Ali. La direction de son parti Nidaa Tounes fait une place à des membres de l'ancien régime.

A 69 ans, Moncef Marzouki a été militant des droits de l'homme et opposant politique au régime de Zine el Abidine Ben Ali. il a présidé la Ligue tunisienne des Droits de l'Homme de 1989 à 1994. En 2001, il a fondé le parti de centre-gauche Congrès pour la Républiaue (CPR), interdit un an plus tard. M.Marzouki s'est alors exilé en France.

M.Marzouki est devenu  président en décembre 2011 quand son parti a été deuxième aux élections de l'Assemblée constituante et est entré dans un gouvernement de coalition tripartite avec le mouvement islamiste Ennahdha qui avait obtenu la majorité relative au scrutin de 2011.

Les anti-Marzouki lui reprochent, ainsi qu'à l'action de ses partenaires de gouvernement, la dégradation des conditions de vie, la montée de l'insurrection des radicaux contre l'armée et la police tunisiennes, et les deux assassinats politiques qui ont coûté la vie à l'homme politique laïque Chokri Belaïd et au député de l'assemblée constituante Mohamed Brahmi.

Le 19 décembre, M. Essebsi a déclaré :

Béji Caïd Essebsi : le 21 décembre, les électeurs devront comprendre qu'il voteront contre ceux qui veulent faire revivre la Troïka [la coalition tripartite en poste entre fin 2011 et début 2014]

Pendant sa campagne, M. Marzouki a évoqué son bilan de militant des droits humains et fustigé son adversaire pour avoir servi sous le régime précédent.

Les méthodes du régime précédent doivent s'en aller

Et il s'est présenté comme le ‘guarant des libertés’ :

Je serai le garant des libertés et de la démocratie, le chemin de l'histoire ne revient jamais en arrière

Mais M. Essebsi fait lui aussi serment de garantir les libertés.

Caïd Essebsi : Je serai Ie garant des libertés. A l'inverse de nos adversaires nous regardons vers l'avenir et non le passé

Faible participation

Alors que les électeurs continuaient à se rendre aux bureaux de vote, ouverts de 8 à 18 heures, il a été fait état d'une faible participation.

A 10 h heure locale, l'administration des élections enregistrent une participation de 14 % au second tour de la présidentielle.

Wafa Ben Hassine a tweeté la photo d'un bureau de vote désert à Mahdia (centre-est de la Tunisie).

Bureau de vote à Melloulech, Mahdia, tellement vide 

et ajoute dans un autre tweet :

“Il y avait plus de votants au premier tour de la présidentielle, et encore plus aux législatives” dit un électeur de Mahdia

Saran Aissi a tweeté :

Selon la commission électorale, la participation à l'intérieur du pays atteignait 36,8 % à 14h30.

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