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La militante iranienne des droits des femmes Mahdieh Golroo a été libérée

Catégories: Iran, Droits humains, Femmes et genre, Manifestations, Médias citoyens
Mahdieh Golroo. Image edited by Kevin Rothrock. [1]

Mahdieh Golroo. Image éditée par Kevin Rothrock.

Mahdieh Golroo, une activiste des droits des femmes iranienne, a été libérée le 27 janvier suite au paiement de sa caution de 700 millions de Toman [2] (soit environ 200 000 dollars). Golroo a passé 93 jours en prison suite à son arrestation devant le Parlement iranien, où elle manifestait contre les attaques à l'acide perpétrées sur des femmes à Ispahan. Elle a passé 45 jours en cellule d'isolement dans la tristement célèbre prison d'Evin à Téhéran, connue pour ses conditions de détention et ses cas de torture des prisonniers politiques. 

La militante  des droits des femmes en Iran Mahdieh Golroo, qui était détenue pour avoir protesté contre les attaques à l'acide à Isfahan, a été libérée après 93 jours en prison.

En octobre dernier, une vague d'attaques à l'acide contre des femmes à Ispahan avait entrainé une forte réaction de l'opinion publique iranienne. Les autorités ont enregistré quatre attaques, mais sur les médias sociaux, les internautes en dénombrent au moins deux fois plus. Face à l'absence de réponse de la police, de nombreuses manifestations et  campagnes en ligne contre le gouvernement ont agité la nation.

Mahdieh Golroo apparaissait sur une liste de professionnels des médias et d'activistes emprisonnés publiée par Global Voices Advocacy [5] en janvier 2015. Les internautes iraniens ont souligné l'hypocrisie de l'emprisonnement d'une activiste qui n'a fait que protester contre un fait-divers que le gouvernement lui-même a condamné. 

Mme Golroo a été détenue en cellule d'isolement durant deux mois. Les charges retenues à son encontre sont floues.

Gissou Nia, directrice adjointe de l’International Campaign for Human Rights in Iran [9], expliquait dans un échange avec Global Voices la signification de l'arrestation de Golroo, soulignant que les poursuites dont elle fait l'objet font partie d'une volonté plus globale des autorités de restreindre la présence des femmes dans la sphère publique.

While it is a welcome development that Mahdieh Golrou is currently out on bail, her legal process is far from over and her prosecution is part of a broader plan perpetrated by Iranian officials to silence women’s voices. Despite vigorous denials from Iranian officials that the acid attacks that Golrou was protesting prior to her arrest were anything but the work of a rogue criminal, these attacks did not take place in a vacuum. Rather, these violent acts came in the midst of systematic policies, rhetoric and legislation from Iranian officials aimed at curtailing women’s participation in the public space. Golrou’s arrest and the arrests just last week of other women activists who dared to question these developments are simply an effort by Iranian officials to suppress those who are unafraid to openly challenge this anti-women trend.

Si la libération sous caution de Mahdieh Golroo est une bonne nouvelle, la procédure judiciaire est loin d'être terminée et les poursuites dont elle fait l'objet révèlent une volonté globale des autorités iraniennes de réduire au silence la voix des femmes. Bien que ces dernières aient vigoureusement affirmé que les attaques à l'acide contre lesquelles Golroo protestait avant d'être arrêtée n'étaient rien d'autre que l'oeuvre d'un criminel, ces attaques ne sont pas dues au hasard. Au contraire, ces actes de violence ont été commis dans un contexte de politiques, d'une rhétorique et de législations systématiques déployées par les autorités iraniennes visant à restreindre la participation des femmes à la sphère publique. L'arrestation de Golroo ainsi que celles d'autres militantes la semaine dernière pour avoir osé remettre en cause ces tendances sont simplement révélatrices de l'acharnement que mettent les officiels iraniens à éliminer ceux qui n'ont pas peur de remettre en question ouvertement cette tendance anti-femmes.