Fancy Galada de Capetown chante pour guérir et pour guérir les autres

Cet article ainsi qu'un reportage radio de Jeb de Sharp pour The World (Le monde) s'inscrit dans le cadre du projet Across Women's Lives (A travers la vie des femmes) paru à l'origine sur PRI.org le 14 Janvier 2015. Il est republié dans le cadre d'un accord de partage de contenus.

Si vous vous arrêtez à la Ferryman’s Tavern sur le front de mer au Cap en Afrique du Sud le samedi après-midi, il y a des chances que vous trouviez un groupe local de musiciens, jouant pour une foule débordante. Certaines des chansons sont originales, d'autres sont des reprises de vieilles chansons favorites. Mais elles sont toutes chantées avec une  énergie si contagieuse, pleine d'espoir qu’ il y a de fortes chances que vous ne soyez pas capable de continuer à marcher sans vous arrêter.

http://www.pri.org/node/71471/popout 

Le groupe mixte est appelé Masala, et sa chanteuse est Fancy Galada. Elle dit que chanter l'a guérie. “Je vais parfois sur scène avec des malaises, mais quand j'entonne les notes, je chante, je touche quelqu'un, et je guéris.”

La foule semble lui apporter ce pouvoir de guérison, et cela se vérifie dans un lieu où il a tant de blessures. Fancy a grandi dans un township appelé Langa, juste aux abords de Cape Town, au plus fort de la lutte contre l'apartheid. Elle se souvient des soldats faisant irruption dans sa maison en mettant un pistolet sur sa poitrine quand elle n'avait que 12 ans. Ils étaient à la recherche d'armes.

 “Ils nous ont terrorisés”, dit-elle. “Ce souvenir est toujours là dans mon cœur.”

La mère de Fancy travaillait comme femme de ménage et nounou pour des familles blanches et devait laisser ses propres enfants à la maison pendant ce temps. Leur père était absent et, étant la plus grande, Fancy devait assumer de nombreuses responsabilités familiales.

“J'ai appris à cuisiner mon premier [repas] à 10 ans, [ma mère] m'a appris, et elle avait créé un petit tabouret pour que je puisse atteindre la poêle et cuire,” dit-elle.

“Je suis une mère d'abord,” dit-elle. “C'est ma première priorité, mes deux filles. Elles ont fait de moi la personne que je suis. Elles m'ont ramenée à la réalité, en me restituant ma sensibilité en tant que personne, en me faisant travailler plus dur. Elles me rappellent la façon dont ma mère m'a élevée “.

Posez des questions à Fancy sur les droits et le statut des femmes en Afrique du Sud aujourd'hui, et vous entendrez de belles.

“Nous avons encore cette bataille à mener, si nous voulons être entendues en tant que femmes,” dit-elle. “Hier, j'ai vu ce gars battre une femme.”

Mais ce qu'elle dit ensuite me surprend.

“Je me sentais tellement désolée pour lui. Parfois, ils vont à un endroit où ils ne sont pas censés aller. Je me suis sentie désolée pour cette femme aussi. Nous avons grandi dans un endroit où la valeur d'une femme était très faible. Elles n'étaient pas été considérées comme des personnes. Nous ne pensions pas que les femmes avaient une valeur. Notre société est en train de changer, mais le combat continue. “

Comme il en va de la chanson de Fancy Galada.

Les reportages de Jeb depuis le Cap ont été réalisés en collaboration avec la journaliste sud-africaine Kim Cloete.

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