Soixante-dix pour cent des Ougandais sont âgés de moins de 29 ans. Ce qui signifie qu'ils ont vu un seul président depuis leur naissance. Le 26 janvier 2015, le président ougandais Yoweri Museveni et son Mouvement National de Résistance (NRM) ont célébré 29 années au pouvoir. Cette journée a été constituée en ‘journée de libération’ pour marquer le jour où le NRM a pris le pouvoir après une lutte armée de cinq ans contre les gouvernements répressifs.
Le président Museveni vise déjà un sixième mandat présidentiel. Des panneaux d'affichage érigés par son parti qui soutient son intention de continuer à gouverner le pays sont partout dans la capitale Kampala. Pour recueillir le soutien de la population pour son intention de se présenter à nouveau, Museveni a été vu en train de distribuer des enveloppes brunes d'argent aux pauvres lors des rassemblements publics, chose qu'il a déjà faite dans le passé. Il a été raillé par les Ougandais, pour utiliser la trésorerie nationale comme son guichet automatique (GAB).
Pour de nombreux Ougandais, la célébration de la journée de libération était une occasion pour faire le bilan de gouvernance du NRM et de ses promesses, faites lorsqu'ils sont arrivés au pouvoir.
George Ayittey, un professeur d'économie ghanéen et président de Free Africa Foundation à Washington DC, a rappelé au reste du monde ce que Museveni a dit lorsqu'il est devenu président de l'Ouganda en 1986:
In 1986, President Museveni told us, “No African president should be in power for more than 10 years.” He himself is still there 29 years later
— George Ayittey (@ayittey) January 4, 2015
En 1986, le président Museveni nous a dit, “Aucun président africain ne devrait être au pouvoir pendant plus de 10 ans.” Il est lui-même toujours là 29 ans plus tard.
Le journaliste ougandais Benjamin Rukwenge est lassé des utilisateurs de Twitter qui se plaignent au lieu de faire quelque chose à propos de la situation:
Whatever your sentiments, you can't argue with history. #NRM has lots of +ves to its 29yrs. Don't complain, right the wrongs. #LiberationDay
— Benjamin Rukwengye (@BibiRukwengye) January 26, 2015
Quels que soient vos opinions, vous ne pouvez pas discuter avec l'Histoire. Le #NRM a accumulé beaucoup de points positifs durant ses 29 ans. Ne vous plaignez pas, rectifiez les erreurs. #JourneeDeLiberation
Edgar Mwine, un diplômé en économie au chômage, a cité l'avocat, analyste politique et entrepreneur Godber l'Tumushabe:
“It's insulting to the intelligence of Ugandans to say that 29 years of Museveni Rule is a success” @godbertumushabe #HotSeat
— Mwine (@mwineedgar) January 28, 2015
“C'est insultant pour l'intelligence des Ougandais de dire que 29 années du régime de Museveni sont un succès” @godbertumushabe #HotSeat
Museveni a déclaré dans un discours qu'il ne donnera jamais le pouvoir à l'opposition, qu'il appelle ‘les lloups’, parce qu'il a le soutien de l'armée. Commentant un article sur ce discours sur le site du Daily Monitor, “Kabindist” a écrit:
So its official.There is no democracy in Uganda.Its about Museveni and his Army.So,all these years when he said he needed more time to professionalize the Army,he meant brain wash it to do his bidding.Term limits,age limits and all the above are but play things for Kaguta.He believes his day will not come.With his NRM wolves the country is already torn apart and like a greedy wolf he wont let go.Who is he lying to?
Donc, c'est officiel. Il n'y a pas de démocratie en Ouganda. Il s'agit de Museveni et de son Armée. Alors, toutes ces années, quand il a dit qu'il avait besoin de plus de temps pour professionnaliser l'Armée, il voulait dire laver son cerveau pour qu'elle se plie à toutes ses volontés. Les limitations de mandats, les limites d'âge et tout ce qui précède ne sont que des jeux pour Kaguta. Il croit que son jour n'arrivera pas. Avec ses loups du NRM le pays est déjà déchiré et comme un loup avide, il ne lâchera pas prise. A qui ment-il?
Commentant le même article, Bishanga Paul a averti Museveni:
Gadafi had a strong Army and was csupported by the people who later got disgusted and dragged him through the city to see him off the country of Libya forever.
Kadhafi possédait une armée puissante et était soutenu par le peuple qui a été, par la suite, dégouté et l'a trainé à travers la ville pour le voir quitter la Libye pour toujours.
Et pour enfoncer le clou, le Daily Monitor a publié une caricature :
CARTOON: Today, marks 29 years since the NRM assumed power. @chrisatuk #NRM29 pic.twitter.com/Kf2ivmpDzz
— Daily Monitor (@DailyMonitor) January 26, 2015
CARICATURE: Aujourd'hui marque les 29 ans de la prise du pouvoir par le NRM @chrisatuk #NRM29
Dans ses critiques contre Museveni, Charles Onyango Obbo, rédacteur en chef du Mail & Guardian Africa, a comparé Museveni au chef de l'Armée de résistance du Seigneur, Joseph Kony:
To begin with, Kony and Museveni are the longest serving post-1986 leaders of their respective organisations. Counting from when he came to power, Museveni has been leader of NRM, president and commander-in-chief for 29 years. Kony effectively became leader of the LRA in 1988, after cobbling it together from the remnants and other dregs of Alice Lakwena’s defeated Holy Spirit Movement.
Kony has, therefore, led LRA for 26 years, the only rebel leader of the Museveni era who comes close to The Chief. When it comes to military and political survival, therefore, Museveni and Kony are in a class of their own. I think Museveni will outlast Kony, but strange things happen in our neck of the woods so I wouldn’t place a bet on it.
Pour commencer, Kony et Museveni sont les dirigeants après-1986 ayant exercé le plus long mandat de leurs organisations respectives. A compter de son arrivée au pouvoir, Museveni a été chef du NRM, président et commandant en chef pendant 29 ans. Kony est effectivement devenu chef de la LRA en 1988, après l'avoir bricolé les restes et autres lies du mouvement vaincu de l'Esprit Saint d'Alice Lakwena.
Kony a donc dirigé la LRA pendant 26 ans, le seul chef rebelle de l'époque Museveni qui est proche du Chef. Quand il s'agit de la survie militaire et politique, donc, Museveni et Kony font partie d'une classe à part. Je pense que Museveni survivra à Kony, mais des choses étranges se produisent dans notre coin de pays, alors, je ne miserai pas non plus la-dessus.
En décembre de l'année dernière, le Daily Monitor a cité Museveni disant que les Ougandais ne veulent pas qu'il parte. Il attribue son enracinement au pouvoir aux Ougandais eux-mêmes, qui continuent de le réélire.
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