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Japon : la nouvelle loi sur le secret d'état peut mettre sous tutelle pour la liberté d'expression

Catégories: Asie de l'Est, Japon, Dernière Heure, Liberté d'expression, Média et journalisme, Médias citoyens, Advox
Screenshot per gentile concessione di Shingetsu News

 Capture d'écran du Shingetsu News

 Le controversé projet de loi sur le secret d'état [1] [en anglais comme les liens suivants sauf indication contraire]  est devenu une loi au Japon le 10 décembre dernier. Cette loi augmente de fait les sanctions pour tous ceux qui décideraient de trahir les informations couvertes par le “secret d'état”.

 Pour la nouvelle loi,  tout fonctionnaire qui divulguerait des informations de ce type risquerait jusqu'à 10 années de prison, dont cinq pour complicité éventuelle.  L'opposition craint que les pouvoirs politiques l'utilisent comme une arme contre les journalistes et divers groupes de pression, pour les dissuader de continuer leur activité. L'année dernière à Tokyo, des journalistes et des associations civiles se sont rassemblés pour protester en masse [2] contre cette loi.

Le Professeur Lawrence Repeta [3]de l’Université Meiji [4],  a fait une déclaration au cours d'une entrevue avec l'agence de presse SNA Japan [5], dans laquelle il soulignait les implications que cette nouvelle loi aurait sur le respect des droits de l'homme:


Cette nouvelle loi prévoit des sanctions sévères en particulier pour les fonctionnaires du gouvernement mais aussi pour tous ceux qui divulgueraient des informations couvertes par le secret d'état.

Le professeur en déduit qu'à l'avenir un fonctionnaire du gouvernement y pensera à deux fois avant de parler de politique ou de l'activité du gouvernement.

 Il continue en disant qu'aucune exception n'a été prévue.  En d'autres termes, si un fonctionnaire prend la décision de dévoiler une activité illicite ou un abus de pouvoir d'un membre du gouvernement, dans l'intention de protéger l'intérêt public, il ne bénéficiera d'aucune protection particulière.

Lawrence Repeta  est un éminent juriste. Il a beaucoup écrit sur le système juridique japonais en matière d'accès à l'information, de secret d'État et de liberté d'expression.  Vous pouvez trouver ici  [6][anglais] son analyse de la proposition de loi sur le secret d'état.