Fernando Vázquez Rigada analyse le rôle des médias au Mexique, un pays où, selon lui, la démocratie “est pervertie” car elle n'y fonctionne que formellement, un pays dans lequel les institutions politiques ne représentent pas la société comme elles le devraient.
Il ajoute que la responsabilité des médias mexicains est immense dans ce domaine. Au Mexique, il existe de très nombreux médias, mais quantité ne veut pas dire qualité, surtout lorsque l'on considère le lien étroit qui unit pouvoir politique et système médiatique :
L'État mexicain dépense chaque année une quantité de ressources extraordinaire pour les subventions des médias. Nous savons que le pouvoir exécutif fédéral y consacre environ 6 milliards de pesos par an [NDT: environ 350 millions d'euros]. Mais ce chiffre n'inclut pas les autres administrations, ni les 31 États, ni le District Fédéral, ni les 2 457 municipios, ni les 16 delegaciones de Mexico. Ne sont pas comptabilisées non plus les dépenses des partis politiques. C'est un chiffre qu'il faut au moins multiplier par dix.
Les médias mexicains doivent donc recevoir près de 70 milliards de pesos [NDT: environ 4 milliards d'euros] d'argent public chaque année. Cela représente 191 millions de pesos par jour. Presque 8 millions de pesos par heure.
Voilà ce qui explique l'immense déficit d'information dont souffre actuellement le Mexique.
Fernando conclut que leurs liens avec le pouvoir politique et la dépendance économique vis-à-vis de celui-ci empêchent les médias d'informer librement le public et de jouer leur rôle d'observateurs du pouvoir, afin d'en pointer les failles et d'ouvrir le débat politique.
Vous pouvez suivre Fernando Vázquez Rigada sur Twitter.
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