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Netizen Report : Les internautes tibétains peuvent-ils faire confiance à Facebook ?

Catégories: Chine, Médias citoyens, Advox
Student-led protest in Chabcha county, Tibetan Autonomous Prefecture. Photo by Students for a Free Tibet via Flickr (CC BY 2.0)

Manifestation organisée par des étudiants dans le district de Chabcha, préfecture autonome tibétaine. Photo de Students for a Free Tibet publiée sur Flickr (licence CC BY 2.0)

Ellery Roberts Biddle [1]Oiwan Lam [2], Hae-in Lim, Bojan Perkov, Pauline Ratzé et Sarah Myers West [3] ont participé à l’élaboration de ce rapport.

Le Netizen Report de Global Voices offre un aperçu des défis à relever, des victoires obtenues et des tendances émergentes en matière de libertés numériques dans le monde. L’édition de la semaine dernière s’intéresse en premier lieu au Tibet où la censure des médias sociaux semble être en augmentation. Fin 2014, Facebook a effacé un lien vers une vidéo [4] de l'immolation du moine bouddhiste Kalsang Yeshe devant le poste de police de la province de Sichuan.

L’incident a attiré l’attention aussi bien en Chine que hors des frontières nationales, notamment parce que de nombreux internautes chinois utilisent Facebook pour contourner la censure à laquelle ils sont confrontés sur Weibo. Un employé de Facebook a rapporté sous couvert d’anonymat à Voice of America [5] que la publication avait été signalée par un nombre inconnu d’utilisateurs et qu’elle avait été supprimée pour son contenu choquant et non pour des raisons politiques.

Tsering Woeser, le blogueur tibétain à l’origine de la publication, s’est demandé si les actions de Facebook répondaient à des motivations politiques [6] : la vidéo avait été supprimée peu après la visite de Mark Zuckerberg, PDG de Facebook, en Chine, puis remise en ligne après la publication d’un message de sa part en soutien à la liberté d’expression à la suite des attaques contre Charlie Hebdo.

Même si ce fait occupe rarement la une, le Tibet fait face à des circonstances particulièrement difficiles [7] en matière de censure en ligne et de connexion. Depuis la fin des années 2000, des blogueurs comme Tsering Woeser ont documenté des coupures d’Internet et de connexion mobile dans la région, souvent après des manifestations ou des troubles politiques.

La Chine supprime le compte Weibo du New York Times

Les autorités chinoises ont supprimé le compte du New York Times sur Sina Weibo, effaçant ainsi la dernière empreinte numérique [8] du journal dans le pays. Les versions anglaise et chinoise du site web du quotidien new-yorkais sont bloquées en Chine depuis octobre 2012. Deux comptes appartenant à des journalistes, dont l’un n’écrit plus pour cette publication, ont été éliminés en même temps que celui du New York Times.

Internet considéré « espace public » en Bosnie-Herzégovine

La République serbe de Bosnie, l’une des trois entités territoriales composant la Bosnie-Herzégovine, a adopté [9] une nouvelle loi sur l’ordre public, qui étend la définition d’espace public à Internet, y compris aux réseaux sociaux. La législation prévoit d’importantes amendes pour les publications sur les médias sociaux qui perturbent l’ordre public ou considérées offensantes ou insultantes. Selon les autorités, la loi ne s’appliquera pas aux critiques envers le gouvernement. Ayant soulevé une importante controverse, les peines de prison proposées ont été retirées.

Activiste libanais détenu pour une publication sur Facebook après la mort du roi d’Arabie saoudite

Hisham Zayat [10], militant politique et journaliste pour Yasour [11] dans le Sud du Liban, a été arrêté et interrogé [12] par la police le 8 février pour avoir partagé sur Facebook son point de vue quant à la mort du roi d’Arabie saoudite. Selon certaines sources, la police se serait connectée à son compte Facebook pour supprimer la publication qu’elle considérait comme offensante pour le roi. Hisham Zayat a été libéré immédiatement après son interrogatoire.

Pas de vengeance en ligne pour les couples du Royaume-Uni

Le Royaume-Uni a instauré une loi considérant le revenge porn (a diffusion d’images intimes dans un but de vengeance) comme un délit. Toute personne qui distribue des images à caractère sexuel sans autorisation préalable de l’individu qui y figure et avec l’intention de lui faire du tord, peut être désormais punie par une amende et une peine allant jusqu’à deux ans de prison. Si généralement la législation à ce sujet comprend des dispositions vagues [13] risquant de criminaliser des actes protégés par la liberté d’expression, cette loi inclut [14] des dispositions plus ciblées visant à limiter le risque d'une utilisation contre des fournisseurs d’accès Internet ou d’autres sociétés Internet pour avoir manipulé lesdites images.

Découvrez l’hymne semi-officiel du Nouvel An chinois

Lors du spectacle d’artistes amateurs organisé par l’Association Internet de Pékin à l’occasion du Nouvel An lunaire, l’Administration chinoise du cyberespace a présenté un hymne semi-officiel [15]. Cet organisme contrôle les politiques relatives à Internet, y compris le régime toujours plus strict de censure. Extrait : « Unifiés avec la force de tout être vivant / Dévoués à faire du monde la plus belle des scènes » et « Une puissance d’Internet / Dites au monde que le rêve chinois élève le pays ». Les vidéos de cet événement ont été effacées peu après leur mise en ligne.

Nouvelles études

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