Ne ratez pas le film de John Lubbock ‘Istanbul: politique et architecture’

The old Greek Orphanage on Buyukada/Prinkipo island near Istanbul. Screenshot from Istanbul: The Politics of Architecture by John Lubbock

L'ancien orphelinat grec sur l'île de Buyukada/Prinkipo près d'Istanbul. Capture d'écran du film ‘Istanbul: politique et architecture’

John Lubbock, l'auteur d'un post récent sur Global Voices sur les chantiers de construction, le développement immobilier effréné et la gentrification en Turquie, revient sur ce thème à travers un documentaire fantastique qu'il a produit lui-même. Il s'inspire du riche héritage multiculturel d'Istanbul et propose une réflexion sur le futur de plus en plus monoculturel de la ville. 

C'est en ces mots que Luboock décrit Istanbul: politique et architecture.

Dès mon premier voyage à Istanbul, je me suis passionné pour le design de cette ville, son paysage urbain et les rapports que les gens entretiennent avec cet environnement. C'est tellement différent de Londres d'où je viens. Et si je compare avec l'Europe occidentale, il y a des restes d'empires antiques éparpillés un peu partout dans toute la ville. Je voulais en savoir plus sur ces vestiges culturels, sur cet essor du secteur de la construction et sur ce que cela représente pour la société turque. Dans ma démarche, je suis très influencé par ma propre lecture de la psychogéographie et de cette école de pensée qui considère le temps comme une forme de paysage. Voici la définition du terme de psychogéographie par son auteur, Alan Moore: 

“Pour moi, la psychogéographie, réduite à sa plus simple expression, est une reconnaissance directe du fait que nous intégrons, en tant qu'êtres humains, des aspects de notre psychisme..de nos souvenirs, de nos associations d'idées, de nos mythes et de notre folklore…dans le paysage qui nous entoure. ” 

Du coup mon intention était de rencontrer les architectes d'Istanbul et de découvrir ce qu'ils pensent de l'architecture de l'âme turque, dans le passé comme au présent, et de ce qu'on peut apprendre sur la culture et de la politique en Turquie dans le cadre de cette démarche. 

Je travaille sur un autre projet sur la commémoration du 100ème anniversaire du génocide arménien, et des réactions à cet évènement dans la société turque. On va beaucoup écrire sur cet évènement le 24 avril, et cela me paraît essentiel de comprendre la vision turque de cette période historique, étant donné que le but de la plupart des groupes de pression arméniens est d'exiger la reconnaissance par l'Etat turc des évènements de 1915 comme un génocide tel qu'on le définit aujourd'hui. Quels sont les obstacles politiques, psychologiques et sociaux à cette reconnaissance et quel pourrait être le processus de réconciliation inter-culturelle vers lequel on pourrait aboutir? Ce sont de vraies questions pour quelqu'un comme moi qui cherche à éviter la répétition des erreurs qui ont été la cause de tant de souffrance dans le passé. 

Je suis sûr que certains nationalistes turcs, ainsi que certains groupes de pression arméniens ne seraient pas d'accord avec mon analyse de ces questions, mais ce qui compte est d'avoir une conversation pour déterminer à quel point le passé détermine le monde actuel, plutôt que de mettre ces traumatismes psychologiques au placard de l'histoire car tôt pu tard, ils finiront par ressortir. 

Vous pouvez accéder le documentaire dans sa totalité ici: 

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