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5 jeunes féministes disparues en Chine

Catégories: Asie de l'Est, Chine, Femmes et genre, Manifestations, Médias citoyens
Five young women have been missing for more than a week. Photo from Free Chinese Feminists Facebook group.

5 jeunes féministes ont disparu depuis une semaine. Photo de la page Facebook de Free Chinese Feminists

Les 5 jeunes femmes arrêtées par la police chinoise à la veille de la Journée Internationale de la Femme [1] sont portées disparues depuis plus d'une semaine. Le 12 mars la police a déclaré qu'elles étaient soupçonnées d’ “incitation à la violence et de trouble de l'ordre public” mais a refusé d'en dire plus.

La société civile de Hong Kong va manifester dans la ville auprès des représentants du gouvernement de la Chine continentale le 21 mars pour demander leur libération.

Les 5 femmes, activistes pour la défense des droits humains, sont Wu Rongrong, Wei Tingting , Wang Man, Zheng Churan et Li Tingting, connue aussi sous le nom de Li Maizi. Leurs familles et leurs avocats n'ont pas pu entrer en contact avec elles depuis qu'elles ont été arrêtées et la police refuse de fournir des informations sur leur arrestation.

Les Etats Unis comme l'Union Européenne ont exprimé leurs préoccupations sur le sort des 5 jeunes femmes. L'ambassadeur des Etats Unis auprès des Nations Unies, Samantha Power, a critiqué les autorités chinoises pour avoir arrêté les 5 femmes au motif qu'elles auraient pu créer des troubles.

En Chine s'exprimer sur le harcèlement sexuel c'est “créer des troubles”. Les troubles c'est d'empêcher les ONG de se battre pour des droits universels.

Les autorités chinoises devraient libérer immédiatement “Pékin+20 cinq”. Terrible sujet de réflexion sur le sujet “les droits des femmes sont des droits humains”.

Un porte-parole des Affaires Etrangères des Etats Unis a aussi fait une déclaration [5] pour demander avec insistance à la Chine de relâcher immédiatement les jeunes féministes et de leur donner accès à une assistance juridique.

A woman worker from mainland China holding a placard and calling for the release of the Five. Photo from Free Chinese Feminists. [6]

Une ouvrière de Chine continentale porte une pancarte pour demander la libération des 5 jeunes féministes. Photo de Free Chinese Feminists.

Malgré les réactions politiques hostiles, des femmes, des étudiants, des organisations de travailleurs de Chine continentale [7] continuent à demander la libération des 5 jeunes femmes en téléchargeant des photos sur les médias sociaux et en signant des pétitions.

Et les autorités chinoises enregistrent les noms des signataires des pétitions. @swye105 en fait état sur Twitter:

Les étudiants chinois qui ont signé la pétition pour la libération des jeunes féministes disent qu'ils subissent des pressions de la part des autorités scolaires.

Hors de Chine, des groupes féministes et des associations de la société civile du monde entier ont condamné la répression brutale des autorités chinoises. Amnesty International a lancé une campagne sur Tumblr [10] et un hashtag sur Twitter #FreeTheFive pour recueillir des messages de soutien et des images du monde entier.

Un groupe féministe dédié, Free Chinese Feminists, a lancé une campagne de signatures [11] et une campagne de cartes postales [12]. Le groupe demande à tous ceux qui les soutiennent d'envoyer une carte postale à la police de Pékin pour exiger la libération des 5 féministes.

Send a postcard to Beijing Police demanding the release of the Five. Photo from Free Chinese Feminists. [13]

Envoyer une carte postale à la police de Pékin pour demander la libération des 5. Photo de Free Chinese Feminists.

En Malaisie, pays qui compte une importante population chinoise, 26 organisations de la société civile on signé [5] une déclaration commune pour condamner les autorités chinoises et exprimer leurs préoccupations sur la sécurité des jeunes féministes.

Un groupe de féministes taïwanaises fait part de son indignation sur cette arrestation et insiste auprès de son Président Ma Ying Jeou [14] pour qu'il inscrive les droits humains et l'égalité des sexes à l'ordre du jour des échanges bilatéraux.

Face à la sourde oreille que les autorités chinoises prêtent aux critiques, un certain nombre de groupements représentant la société civile de Hong Kong ont décidé de manifester [15] devant le Bureau de Liaison du Gouvernement Populaire Central  et de remettre une déclaration signée [16] par 50 groupes de la société civile et 2.500 individuels le 21 mars.

Actuellement se tient la 59ème Commission sur le Statut des Femmes au siège des Nations Unies à New York. [17]La Commission entreprendra un examen des progrès réalisés dans l’application de la Déclaration et du Programme d'actions de Pékin, [18]qui traite de l'égalité des sexes et de l'émancipation des femmes. La détention des 5 féministes de Pékin est maintenant devenue un cas d'école sur sur les obstacles à surmonter pour atteindre les objectifs.