Pourquoi les rayons vides et files d'attente au Venezuela

 

Uno de los tantos memes que circulan en las redes sociales sobre la escasez en Venezuela.

#OùSontLesAutresMarques : un des nombreux mèmes qui circulent sur les réseaux sociaux portant sur la pénurie au Venezuela.

(Billet d'origine publié en espagnol le 17 mars) Le début d'une nouvelle année peut être revivifiant pour la plupart d'entre nous, empli de promesses, de projets, de défis et d'attentes positives sous les meilleurs auspices. Toutefois, les Vénézuéliens ont débuté l'année 2015 dans des circonstances peu encourageantes, vivant la pire des pénuries enregistrées ces dernières années et reprenant ainsi la contraignante habitude de faire la queue pour s'approvisionner en produits de base : lait, savon, café, shampooing, couches, papier hygiénique, médicaments, poulet et viande, entre autres.

Les antécédents de cette problématique remontent à plusieurs mois et étaient davantage présents à l'intérieur du pays. La situation a toutefois empiré à tel point qu'elle s'est étendue à Caracas, la capitale, qui a pourtant toujours bénéficié d'un meilleur approvisionnement. 

La tension présente en désespère plus d'un et les disputes et bagarres sont fréquentes.

Les images publiées sur les réseaux sociaux ont révélé les rayons vides et les longues files des premiers jours de 2015, ce qui a poussé de grandes chaînes de supermarchés, également touchées par la pénurie, à garnir des étagères complètes d'un même produit et à interdire l'utilisation d'appareils photo dans les établissements. Entre-temps, des porte-parole du gouvernement accusaient de prétendus « infiltrés », surnommés les « petits fils à papa », de semer la discorde. 

Avec ou sans photos, la pénurie semble être là pour durer :

Sans production, ni stabilité, ni devises…il ne peut y avoir qu'une pénurie.

Le gouvernement a attribué cette pénurie à la « guerre économique que des secteurs de droite ont stimulé au pays avec des fléaux tels que la monopolisation, la spéculation et la contrebande.

Une part du discours politique, renforcé à chaque déclaration officielle, affirme que la défense du peuple dans cette guerre initiée par les entrepreneurs et l'empire nord-américain est au cœur des préoccupations des autorités. Pour ces raisons, le gouvernement considère que l'utilisation de lecteurs d'empreintes digitales dans les supermarchés est la solution.

Nicolas Maduro annonce l'installation de vingt mille lecteurs d'empreintes digitales dans les supermarchés afin de continuer cette lutte contre la guerre économique

Un lecteur d'empreintes digitales dans une économie atteinte par la pénurie est l'équivalent de coupons de rationnement, qu'il ait été conçu à cette fin ou non.

Des mesures ont été prises dans les supermarchés du pays, telles que l'utilisation de lecteurs d'empreintes digitales, la vente uniquement aux personnes dont la pièce d'identité se termine par certains chiffres, ou même la présentation par les mères du certificat de naissance de leurs enfants pour acheter des couches.

En écoutant une conversation typique entre Vénézuéliens, vous ne manquerez pas d'entendre : « Qu'as-tu réussi à acheter ? » ou « Qu'est-ce qui te manque ? », et d'entendre parler de la hausse des prix au triple galop. L'économiste José Guerra a commenté à ce sujet : 

Avec un taux d'inflation mensuel autour de 11% en janvier le taux annualisé se monterait à 81 %. C'est pourquoi @BCV_ORG_VE cache les chiffres.

Un nouveau métier a vu le jour pendant cette crise. En effet, confrontés à un manque de temps et d'énergie pour affronter les files d'attente, certains ont recours aux services des « bachaqueros ». Ces derniers profitent du fait que la population est dans le besoin et achètent des produits devenus rares vendus à des prix réglementés afin de les revendre cinq à dix fois plus cher, faisant ainsi un bon profit.

LES BACHAQUEROS COLPORTEURS ET LES POLICIERS QUI LES AIDENT MÉRITENT LA PRISON !

Bonjour, savez-vous où je peux me procurer des couches? Les bachaqueros les vendent à 550 et 600 BsF. Profiteurs.

Quand le salaire minimum au Venezuela est d'environ 5622,48 bolivars par mois (882 USD), il est devenu plus avantageux pour les pauvres de patienter des heures, sans avoir à bouger, et gagner 3000 bolivars (472 USD) en une seule journée en vendant sa place dans la queue.

Le business des files d'attente. Un numéro pour s'acheter de l'électroménager à Daka coûte 3000 bolivars.

Toutefois, selon les économistes, le véritable problème, ce n'est pas le resquilleur ni le commerçant, mais la politique de taux de change qui empêche de disposer de plus de liquidités. Les maigres allocations affectent de nombreux secteurs. Récemment, ce sont les secteurs des pièces automobiles et de l'alimentaire qui n'ont pratiquement pas reçu d'argent depuis le début de l'année pour importer des matières premières, ce qui freine la production.
La pénurie est évidente dans pratiquement tous les secteurs puisque la marchandise s'épuise et que le réapprovisionnement est de plus en plus difficile.

caricature EDO: Tu nous as laissé un grand vide

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