#SomosTodosLorena: Les réactions du gouvernement brésilien à un incident de racisme dans une école

 

Campanha de apoio a Lorena na página Preta e Acadêmica. (Foto: Facebook Preta e Acadêmica)

“Respectez nos enfants. Lorena doit avoir un espace scolaire sain. Nous sommes tous Lorena” Campagne de soutien à Lorena sur la page Preta e Acadêmica (Noire et Étudiante) Photo: Facebook Preta e Acadêmica)

Lorsque Lorena, sa fille de 12 ans, lui a confié qu'elle était la cible d'insultes racistes à l'école et que la direction ne s'était pas le moins du monde senti concernée, Camila dos Santos Reis est allée vider son cœur sur Facebook. L'histoire, qui se déroule dans une école publique de São Bernardo do Campo, à São Paulo, a été rapportée par Global Voices.

Après avoir couru sur les réseaux sociaux – plus de 75 000 partages et plus de 100 000 likes – le sujet a fini par arriver entre les mains de la Commission des Droits de l'Homme et des Minorités ou Comissão de Direitos Humanos e Minorias (CDHM) de la Chambre des Députés.

Dans une communication signée de la main du président de la commission, le député Paulo Pimenta, la CDHM condamne ces actes de racisme:

A discriminação racial é uma das formas mais odiáveis de violência contra a pessoa. Não é sem razão que a Constituição a define como um crime inafiançável e imprescritível. Quando a vítima é uma criança, o abominável é pouco para adjetivar a conduta.

La discrimination raciale est l'une des formes les plus odieuses de la violence contre la personne humaine. Ce n'est pas sans raison que la Constitution la définit comme un crime non-sujet à caution et imprescriptible. Lorsque la victime est un enfant, il n'y a pas de mot pour décrire tel comportement.

De plus, le texte souligne que l'école ainsi que les agresseurs doivent être interrogés par le Conseil Tutélaire ou Conselho Tutelar:

A escola tem o dever não só de ensinar a igualdade, mas de enfrentar os casos de violação desse princípio quando acontecem no seu seio. Diferente disso é conivência. E, a depender das circunstâncias específicas, pode ser até mesmo crime.

A outra ordem de responsabilidade é dos autores das agressões. A considerar as frases dirigidas à Lorena, seus colegas, se tiverem 12 anos ou mais, praticaram ato infracional análogo a racismo. Um deles chegou a assumir, segundo o que foi divulgado, ser “racista mesmo”: “quando eu quero ser racista eu sou racista, entendeu?”. O sistema de medidas socioeducativas existe justamente para ser aplicado quando um adolescente comete condutas que são reprovadas a ponto de serem tipos penais. E o racismo é um dos atos mais repudiados pelas nossas leis e pela Constituição.

L'école a le devoir, non seulement d'enseigner l'égalité, mais aussi de gérer les cas de violations de ce principe lorsqu'ils se passent en son sein. Sinon, il s'agit de connivence. Et, selon des circonstances spécifiques, cela peut aussi être un délit.

À une autre échelle de responsabilités se trouvent les auteurs des agressions. Si l'on considère les mots adressés à Lorena, ses collègues, s'ils ont 12 ou plus, ont commis des infractions assimilées au racisme. L'un d'eux va même jusqu'à assumer, si l'on en croit ce qui a été publié, le fait d'être “vraiment raciste”: “Quand je veux être raciste je suis raciste, t'as compris?”. Le système de mesures socio-éducatives existe justement dans ce but précis, celui d'être appliqué lorsqu'un adolescent se risque à des conduites réprouvées, au point de tomber sous le coup de lois pénales. Et le racisme est l'un des actes les plus réprouvés par nos lois et par la Constitution.

Les suites de #SomosTodosLorena (Nous Sommes Tous Lorena)

Le ministre de l'éducation Renato Janine Ribeiro avait déjà évoqué le sujet dans son discours du 13 mai, jour anniversaire, au Brésil, de l'abolition de l'esclavage en 1888. Dans le texte publié sur le Portail du Ministère de l'Éducation, le ministre a souligné la nécessité de construire une école “post-raciste” et a rajouté:

Episódios que evidenciam a presença de preconceito racial entre crianças e adolescentes – como o que aconteceu recentemente em uma escola em São Bernardo do Campo (SP) – nos alertam para o desafio de construir uma escola sem o racismo e todas as formas de preconceito. Todos os educadores, de todas as esferas da Federação, devem se sentir responsáveis por erradicar o racismo e o preconceito das nossas escolas. Esse processo deve buscar transformar o ambiente escolar num espaço acolhedor para todos, no qual o processo de aprendizagem seja colaborativo e valorize as diferenças humanas.

Des évènements indiquant l'existence de préjugés raciaux entre enfants et adolescents – comme ceux qui se sont déroulés récemment dans une école à São Bernardo do Campo (SP) – attirent notre attention sur le défi de bâtir une école sans racisme ou toutes autres formes de préjugés. Tous les éducateurs, de toutes les sphères de la Fédération (NdT: le Brésil est une république fédérale), doivent se sentir responsables de l'éradication du racisme et des préjugés de nos écoles. Cette démarche doit avoir pour but de transformer le climat scolaire en un espace accueillant pour tous, dans lequel le processus d'apprentissage est collaboratif et valorise les différences humaines.

Janine Ribeiro s'est aussi exprimé à propos l'épisode sur sa page Facebook personnelle.

Alors que toutes les déclarations officielles du gouvernement reconnaissent la gravité de l'affaire, le Secrétaire d'État à l'Éducation de São Paulo tente de minimiser les évènements. Selon un reportage publié sur le portail IG, il a présenté une autre version selon laquelle Lorena aurait demandé elle-même a changer de classe pour être avec ses amies et que c'est elle qui aurait agressé ses collègues de classe, provoquant ainsi les toubles qui ont fait suite. La mère de l'enfant dément.

Toujours selon le reportage d'IG, la directrice régionale de la Direction de l'Enseignement de  São Bernardo do Campo, Suzana Aparecida Dechechi de Oliveira, aurait classé l'affaire comme étant un “truc d'enfants” et accusé Camila de trop avoir exhibé sa fille (NdT: dans les médias).

Camila a déclaré à Global Voices que Lorena est restée dans la même école mais dans une autre classe. Selon ses dires, bien que sa fille remonte peu à peu la pente, elle continue à voir un psychologue.

Une chaîne de télévision locale de São Bernardo, TV Berno, a annoncé que le Conseil Tutélaire ou Conselho Tutelar devait se prononcer dans les prochains jours.

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