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L'Ouganda réfléchit au bilan des OMD et à la mise en place des objectifs de développement durable

Catégories: Afrique Sub-Saharienne, Ouganda, Développement, Idées, Médias citoyens
Speakers at the Dialogue in Kampala: Photo by UNDP Uganda

Des intervenants de la conférence Dialogue in Kampala: Photo UNDP Uganda.

L'année 2015 est là et avec elle la date butoir des Objectifs du Millénaire pour le développement [1] (OMD) [fr], qui ont commencé en 2000. Selon un rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l'Ouganda, un pays de plus de 37 millions de personnes en Afrique de l'est, a atteint deux des 17 cibles des OMD au cours des 15 dernières années: réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans la pauvreté absolue et assurer la viabilité de la dette.

Mais dans un pays qui est classé 142ème sur 175 pays  [2]en 2014 dans l'Index de perception de la corruption de Transparency International, beaucoup d'observateurs croient qu'on aurait pu faire  davantage.

Comme les autres pays l'Ouganda va maintenant chercher à atteindre les Objectifs de développement durable  [3](ODD) [fr] – 17 objectifs orientés vers l'action et soutenus par l'ONU, à partir de septembre. Ces objectifs sont illustrés [4] dans l'infographie ci-dessous par Global Daily [4]:

SDGs infograph

Comme l'ont relevé des spécialistes de premier plan, il est irréaliste de s'attendre à ce qu'un pays atteigne les 17 objectifs et les 149 sous-objectifs qui y sont indiqués:

Il n'y a aucun pays qui va réaliser tous les #ODD. Ils doivent tous choisir leurs priorités

L'Ouganda est un pays qui s'est activement impliqué dans les discussions sur le financement des activités pour les objectifs de développement durable. La troisième conférence sur le financement a eu lieu à Addis-Abeba, en  Ethiopie, du 13 au 16 juillet 2015.

Comme le site de l'ONU [9] [fr] indique:

La Conférence a abouti à l'adoption du Programme d'Action d'Addis-Abéba, un cadre global pour orienter les politiques qui permettront de mobiliser des ressources financières, ainsi que le lancement de nouvelles initiatives pour financer la réalisation des objectifs proposés de développement durable, y compris sur la protection sociale, l'accès à l'énergie propre, et une plus grande coopération sur les questions fiscales.

Immédiatement après la résolution d'Addis-Abeba, le bureau du Premier ministre ougandais a organisé une rencontre de haut niveau [10] avec des délégations venues du monde entier pour contextualiser les résultats de la Conférence dans le cadre de la réalisation du NDPII (Programme national de développement II) de l'Ouganda, et réfléchir sur les stratégies de financement du développement durable en Ouganda.

Des discussions clés centrées sur les ressources pour financer le développement durable et comment l'Ouganda pourrait explorer les ressources inexploitées.

Selon S. E. [11]  [11]Sam Kutesa [11] [fr], un ancien ministre des affaires étrangères de l'Ouganda et président de la 69e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, l'Ouganda a été le premier pays à organiser un tel débat après la réunion à Addis-Abeba:

“C'est la première rencontre de haut niveau jamais organisée par aucun autre pays après la conférence d'Addis”

M. Kutesa a également souligné:

L'Ouganda doit concentrer ses énergies sur la mobilisation des ressources à travers la collecte des recettes intérieures en explorant des potentiels inexploités et la mobilisation des ressources alternatives pour le financement du développement durable ainsi que toutes les mesures nécessaires.

Ses observations ont été relayées par les Ougandais participant à l'événement:

Nous ne devons rien à personne pour vivre, nous menons notre combat tous seuls, ceux qui dérangent le monde avec d'autres choses devraient contribuer

En outre, a-t-il dit, l'Afrique doit lutter contre les flux financiers illicites [14]:

Tout le monde est d'accord pour la lutte contre la corruption, c'est clair que les multinationales font beaucoup d'argent ici et elles l'exportent

Contrairement aux OMD qui avaient été décidés par un groupe restreint de membres du personnel des Nations Unies, sept millions de personnes de partout dans le monde ont été consultées lors de la conception des ODD, dans l'espoir de le rendre mieux adaptés aux besoins du monde en développement.

En Ouganda, le deuxième Plan national de développement qui a été lancé en juin de cette année est aligné sur l'agenda post-OMD. Alors que le gouvernement ougandais a fait preuve d'engagement à promouvoir le développement dans le pays, il a également été accusé d'avoir omis de mettre en œuvre des lois et des politiques séduisantes sur le papier.

En supposant que tous les facteurs soient constants et que les sources alternatives de financement soient exploitées, la question de la transparence et de la responsabilisation seront à prendre en considération. L'histoire a montré que la corruption et la mauvaise gestion des ressources ont freiné le développement:

L'Ouganda perd des ressources par la mauvaise facturation, l'évasion fiscale et le blanchiment de l'argent

Cela affecte des éléments essentiels de la société:

Wow! Ainsi l'absentéisme des enseignants en Ouganda atteint 27%, une étude de la Banque mondiale révèle que 30 % n'étaient même pas en classe

L'Ouganda doit faire plus qu'apposer des signatures pour les engagements pris à Addis. Il doit veiller à ce que toutes les ressources qu'il pourra “mobiliser” soient utilisées comme prévu.