Un ‘appel à l'affection et l'empathie ’: la maire de Barcelone veut que les villes espagnoles accueillent les réfugiés

Ada Colau during an act in Barcelona for the election campaign in May 2015. "A la plaça! Guanyem Barcelona (17926559575)" by Barcelona En Comú - A la plaça! Guanyem Barcelona. Licensed under CC BY-SA 2.0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:A_la_pla%C3%A7a!_Guanyem_Barcelona_(17926559575).jpg#/media/File:A_la_pla%C3%A7a!_Guanyem_Barcelona_(17926559575).jpg

Ada Colau  durant la campagne électorale, en mai 2015. par Barcelona En Comú – sous licence  CC BY-SA 2.0 via Wikimedia Commons

L'idée de la  maire de Barcelone Ada Colau, créer un réseau de villes-refuges au milieu de la crise des réfugiés en Europe, est devenue un véritable plan d'action depuis son post sur Facebook qui est devenu viral.

 

Mise à jour : Le 5 septembre, une semaine après le premier post sur Facebook, Barcelona en Comú a publié une vidéo sur sa page FB, dans laquelle Ada Colau a partagé des nouvelles sur le projet durant la réunion avec d'autres villes espagnoles (#CiudadesEnComún, villes en commun). Elle a repris un vers d'une célèbre chanson  catalane ‘Qualsevol nit pot sortir el sol” (“Le soleil pourrait se lever n'importe quelle nuit”). La chanson, de 1975, est du chanteur et parolier catalan  Jaume Sisa: ‘Notre maison est votre maison, s'il peut y avoir la maison de quelqu'un’

Ada Colau a poursuivi en disant que ce n'est pas elle ou son conseil qui envoie ce message, mais le peuple, puis lit des extraits de lettres que le gouvernement local a reçu ces dernières semaines, envoyées par Guillem, Maribel, María and Ana:

Guillem: Nous n'avons pas beaucoup d'espace, mais nous pourrions héberger quelqu'un. Nous sommes mariés, avec une petite fille de 2 ans.

Maribel: Nous sommes un couple mixte, arabe et espagnol, et nous pensons que nous pouvons être utiles en hébergeant des réfugiés puisque nous partageons leur culture, religion et langue.
María: En ce moment, je n'ai pas de travail et je suis enceinte. Je ne peux pas les héberger, mais je pense avoir quelque chose d'utile : du temps.
Ana: Je veux aider les réfugiés. Je peux en héberger un ou deux. Ils ne manqueront pas de nourriture, d'amour, d'habits, d'hygiène. Mais par dessus tout, de compréhension. Je suis handicapée à  46%, et je ne peux pas vous cacher que je vis sur une pension.(…) mais je peux contribuer, et j'ai besoin de le faire.

La vidéo s'achève sur ces mots de Ada Colau.

Si Ana peut contribuer, comment l'Etat espagnol ne le peut-il pas ? —

Le 28 Août, après les nouvelles inquiétantes de deux nouveaux naufrages en Méditerranée, Ada Colau, qui est devenue maire de Barcelone en mai 2015, avec la plate-forme citoyenne indépendante Barcelona en Comú, a partagé un commentaire ému sur sa page Facebook.

Le message de Ada Colau était une réflexion personnelle sur l'énorme afflux de réfugiés que l'Europe occidentale reçoit en raison de conflits politiques, de la violence et de l'instabilité au Moyen-Orient et en Afrique, et se termine sur une proposition, créer un réseau de villes-refuges :

Aunque se trata de un tema de competencia Estatal y europea, desde Barcelona haremos todo lo que podamos para participar de una red de ciudades-refuge. Queremos ciudades comprometidas con los derechos humanos y con la vida, de las ciudades Que sentirnos Orgullosos.

Même si c'est une question de juridiction d'Etat et européenne, de Barcelone, nous ferons tout ce que nous pouvons pour participer à un réseau de refuges-villes. Nous voulons des villes construites sur les droits humains et la vie. Dont  nous pouvons être fiers.

L'idée a été bien accueillie par les citoyens, et le post de Ada Colau bientôt gagné en popularité : 103 507 personnes l'ont aimé, et il a maintenant attiré plus de 7100 commentaires et 68 900 partages jusqu'ici. D'autres villes, comme Madrid, Valence, et diverses petites villes, ont exprimé leur intérêt à se joindre à la discussion pour voir quelles mesures pourraient être introduites pour aider les réfugiés.

Comme beaucoup d'autres citoyens européens, Ada Colau exprimé ses sentiments et ses préoccupations au sujet de la tragédie humanitaire qui se déroule en Europe:

Antes de ayer 50 personas murieron asfixiadas en la bodega de un barco. Ayer Mas de 70 muertos en el interior de camión ONU. Hoy nos despertamos con dos Naufragios: puede Que Mas de Cien muertos. Tenemos non mar Que se Llena de muertos. Unas fronteras Que se llenan de Alambres, pinchos, cuchillas … y de muertos. Hombres, mujeres, niñas y niños, muertos.

Avant-hier, 50 personnes étouffées dans la cale d'un bateau. Hier, plus de 70 personnes ont été découvertes  mortes à l'intérieur d'un camion. Aujourd'hui, nous nous réveillons avec deux naufrages qui ont fait peut-être plus de 100 morts. Nous avons une mer qui se remplit de cadavres. Des frontières qui sont remplis de pics, de lames … et de morts. Hommes, femmes, petits garçons et filles – morts.

Dans son commentaire, Ada Colau compare la peur des immigrants et des réfugiés, qui se battent pour leur survie, à la panique des Européens, qui ont peur de “vivre dans des conditions un petit peu plus pire.” Sur les deux sortes de peur”, dit-elle, “la leur est plus forte et ils ne vont pas abandonner, peu importe la réponse de l'Europe”.

Abordamos S drame non humano desde la capacidad de amar Que Nos hace humanos, o acabaremos todos deshumanizados. Y habrá más muertos, muchos más. This is no es una batalla para protegernos de los otros “”. Ahora mismo esto es una guerra contra la vida. Que los gobiernos dejen de amenazar con el “Effet llamada”. Lo que necesita Europa, urgentemente, es una “Llamada al afecto”, una llamada à la empatía. Podrian ser nuestros hijos, Hermanas o madres. Podriamos ser nosotros, Côme también Fueron exiliados muchos de nuestros abuelos.

Soit nous nous affrontons une tragédie inhumaine avec la capacité d'aimer qui Nous rend humains, ou nous finirons tous déshumanisé. Et il y aura plus de morts, beaucoup plus. Ce n'est pas une bataille pour nous protéger contre “les autres”, ceci est une guerre contre la vie. Les gouvernements doivent cesser de menacer avec l ‘”effet de balise”. Ce dont l'Europe a besoin, de toute urgence, est un “appel à l'affection” un appel à l'empathie. Ils pourraient être nos fils, nos filles ou nos mères. Ils pourraient être nous, comme beaucoup de nos grands-parents qui ont été exilés ainsi.

Le 1er Septembre, quatre jours après son premier post sur Facebook, Ada Colau a publié un commentaire de suite où elle a partagé son enthousiasme pour le succès de son «appel à l'affection» et a rappelé aux lecteurs que «le droit d'asile est un droit humain, exprimé dans l'article 14 de la Déclaration universelle des droits de l'homme “.

Dans ce second post, qui a déjà plus de 21 400 J'aime, 7 200 partages et 1000 commentaires, elle a également remercié toutes les familles qui ont offert leur maison comme abris, dont la solidarité “rend digne notre ville”, et a annoncé que son conseil municipal va commencer à travailler sur un projet très bientôt, la création d'une «base de données de familles volontaires» et à «organiser des réseaux pour l'hébergement et l'assistance aux réfugiés.”

Elle a terminé en soulignant les vies humaines derrière les quotas de réfugiés avec lesquels les gouvernements européens semblent négocier, et la responsabilité des villes, des familles et des citoyens à prendre des mesures:

En Turquía, Grecia o Líbano están acogiendo millones de refugiados, España apenas 2.000, un pesar de tener muchos más recursos. Aucun fils »cuotas”: se trata de VIDAS humanas. Y los Estados SI SE resisten un entenderlo, aquí estamos las ciudades y la ciudadanía dispuestas un pasar a la acción. Porque sí se puede … y se debe.

La Turquie, la Grèce, le Liban prennent des millions de réfugiés, [mais] l’ Espagne , à peine 2000, en dépit de ressources bien supérieures. Ce ne sont pas les quotas: ce sont des vies humaines. Et si les États refusent de comprendre cela, [alors] nous sommes ici, les villes et les citoyens, prêts à agir. Parce que oui, nous le pouvons … et nous le devons.

Le commentaire et l'initiative de Ada Colau ont également reçu une attention considérable sur Twitter, où de nombreux tweets ont exprimé leur surprise et l'intérêt pour sa proposition. Par exemple,  Héctor Alonso, un journaliste et rédacteur en chef du site ActualidadHumanitaria.com, et Sergi Pompermayer, un auteur de théâtre et scénariste, ont partagé leur soutien:

 

@AdaColau Ada, you are one of the few politicians who has expressed herself about this tragedy, and I say so in my article http://t.co/wNOoiGVXB8

Ada Colau, vous êtes l'un des rares politiciens qui a elle-même exprimée à propos de cette tragédie, et je le dis dans mon article http://t.co/wNOoiGVXB8

Seeing that governments don't do it, cities should do all they can to open the doors to refugees @AdaColau. For dignity reasons

Vu que les gouvernements ne le font pas, les villes devraient faire tout leur possible pour ouvrir leurs portes aux réfugiés, Ada Colau. Pour des raisons de dignité.

D'autres, cependant, ont été plus méfiant et sceptiques, comme le photographe Jorge Sanz:

AdaColau Solidaire. Mais vous n'avez pas de chiffres. Combien de réfugiés, ni comment ni quand. Ni ce qui va arriver à tous ceux qui restent chez eux.

Il est vrai que les politiques et procédures pour les réfugiés sont une affaire d'Etat et européenne, comme Ada Colau l'a mentionné, mais il est vrai aussi que face à la lenteur des gouvernements centraux, les gouvernements locaux peuvent aider à visualiser et canaliser l'empressement des citoyens à aider. Ce qui va mettre un peu de pression sur le gouvernement national espagnol pour faire un effort pour accueillir les réfugiés et le faire en coopérant avec la société civile.

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