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Un logiciel enseigne la prononciation du quechua sur les réseaux sociaux

Catégories: Médias citoyens, Rising Voices
Logo del proyecto, usado con autorización.

Le logo du projet Hinantin, qui développe un logiciel encourageant l'utilisation du quechua, de moins en moins parlé. Reproduit avec autorisation.

Un groupe de recherche [1] péruvien a développé un logiciel capable de convertir [2]un texte écrit en quechua en paroles, qu'ils diffusent ensuite sur des réseaux sociaux comme YouTube [3], Twitter [4]et Facebook [5].

Le groupe Hinantin [6]est basé au Pérou, à Cuzco, et est spécialisé dans la recherche et le développement de logiciels de linguistique informatique. Il travaille à la promotion des langues indigènes péruviennes car le nombre de gens les parlant activement diminue [7].

Global Voices s'est entretenu avec l'un des fondateurs de Hinantin, Richard Castro. Celui-ci explique que ce logiciel est le premier d'une série de projets sur la langue quechua, comme le convertisseur [2]automatique Cuzco Quechua qui transforme un texte en paroles, un correcteur orthographique en ligne [8] et un module d'extension pour LibreOffice [9].

Le projet de conversion [2] notamment, prend une phrase ou un mot écrit en quechua, le transforme en son grâce à un lecteur audio et le diffuse sur les réseaux sociaux. Le compte Instagram [10]du projet publie des illustrations du mot du jour et sa signification dans différentes langues. Les clips audio sont aussi archivés sur SoundCloud [11], comme ici avec la version audio du mot wayra, “vent” en quechua :

Dans cette vidéo de YouTube [12], Hinantin enseigne à ses spectateurs la prononciation du mot maywa, “violet” en quechua :

Le développement du logiciel est basé sur un corpus d'extraits écrits et oraux en quechua.  Le projet est centré sur le quechua de Cuzco, Puno et Lima, car les traducteurs responsables de cette partie du projet sont originaires de ces régions. Les gens qui prêtent leur voix aux enregistrements gardent chacun leur propre façon de parler, bien que le système d'écriture utilisé pour présenter l'audio dans les vidéos et les podcasts soit celui du quechua méridional [13].

Chaque traducteur peut utiliser un système d'écriture de son choix et les textes sont ensuite adaptés automatiquement en quechua méridional [14]. Les membres du projet comparent leurs traductions avec les résultats des traducteurs automatiques [15] disponibles en quechua pour en chercher défauts et avantages.

L'un des objectifs du corpus est l'enseignement du quechua sur une plateforme numérique appelée RunaSimi [16]. Dans ce but, les contributeurs du projet ont créé un sous-groupe [17]spécial du corpus.

Le groupe derrière Hinantin contribue aussi au développement de logiciels supportant d'autres langues indigènes apparentées au quechua, à l'ashaninka et à l'aymara.

Comme les langues indigènes font partie de l'héritage culturel péruvien [18], leur évaluation et leur utilisation sont inhérentes aux politiques promouvant la diversité et les échanges interculturels. D'après les estimations actuelles, le pays compte plus de cinquante langues indigènes [19] et bien d'autres qui sont déjà considérées disparues. Le ministère péruvien de la culture a rédigé [20]le Rapport national sur les langues indigènes, qui comprend les chiffres officiels sur chaque langue et ses locuteurs. Le rapport contient également des informations quant aux lieux d'apprentissage des langues indigènes et une carte carte statistique [21]incluant des extraits audio des langues indigènes.