Le 4 novembre, vers midi, heure des Maldives (07:00 GMT), le gouvernement de ce petit Etat insulaire a déclaré l'état d'urgence pour 30 jours, invoquant des menaces à la sécurité publique et à celle de la nation. La déclaration est arrivée après la découverte par les forces de l'ordre de plusieurs engins explosifs improvisés et armes dans différents endroits de la capitale, Malé.
Il n'y aura pas de couvre-feu, mais la liberté de réunion, le droit à la vie privée, le droit de grève, les droits durant l'arrestation et la détention, la protection contre les fouilles et saisies et d'autres droits ont été suspendus. Selon le quotidien britannique the Guardian, un silence de mort est tombé dans les rues de Malé après la déclaration, et l'armée a bloqué l'accès aux centrales hydrauliques et électriques. Plusieurs personnes ont été arrêtées lors de rafles.
Protests, strikes, rights on arrest, rights to privacy, freedom of movement banned with Maldives state of emergency
— Zaheena Rasheed (@ZaheenaR) November 4, 2015
Les manifestations, grèves, les droits en cas d'arrestation, le droit à la vie privée, la liberté de circulation interdits avec l'état d'urgence aux Maldives
Ce blog en direct du journal Maldives Independent fait un point de la situation.
Le vice-président du pays, qui a entamé son onzième jour de à l'isolement dans la prison de Dhonidhoo, a publié une déclaration sur son site web, exprimant ses inquiétudes par rapport à la situation en matière de sécurité et a mentionné que l'état d'urgence allait mettre en danger l'avenir économique du pays.
Cette nouvelle en a surpris plus d'un.
State of Emergency in Paradise. Maldives President declares state of emergency for 30 days starting today 12pm
— Aishath Aniya (@Aniya_A) November 4, 2015
L'état d'urgence au paradis. Le Président des Maldivas déclare l'état d'urgence pendant 30 jours à compter d'aujourd'hui à midi
Maldives security forces say they have found an object thought to be a bomb in a vehicle parked near power and water plants
— Zaheena Rasheed (@ZaheenaR) 4 novembre 2015
Les forces de sécurité des Maldives disent avoir trouvé un objet suspecté d'être une bombe dans un véhicule stationné près des centrales électrique et hydraulique.
Comment cela affecte t-il les Maldives en tant que destination touristique ? Selon le compte twitter officiel du Ministère des affaires Etrangères :
Despite State of Emergency, situation in Maldives remains calm and normal. There are no restrictions for visitors to travel to Maldives
— MFA-Maldives (@MDVForeign) November 4, 2015
Malgré l'état d'urgence, la situation aux Maldives reste calme et normale. Les visiteurs voyageant aux Maldives ne sont soumis à aucune restriction.
Le principal parti d'opposition, Le Parti Démocratique Maldivien (MDP) a programmé une manifestation dans la capitale, du nom de ‘Minjuvaan’ le vendredi 6 novembre. L'ex-président Mohamed Rasheed, chef du MDP, se trouve en prison, suite à sa condamnation en mars dernier en vertu de la loi anti-terroriste. L'état d'urgence donnera de vastes pouvoirs aux forces de sécurité pour arrêter des suspects avant le rassemblement pour une protestation anti-gouvernementale.
La tension est palpable dans le pays après l'explosion de la vedette du Président Abdulla Yameen, le 28 septembre dernier, qui a blessé son épouse ainsi que deux autres personnes. Yameen s'en est sorti indemne du fait qu’ il n'était pas assis à sa place habituelle dans le bateau. Récemment, le FBI a réfuté l'analyse d'autres enquêteurs et a déclaré qu'il n'avait trouvé aucune preuve qu'un engin explosif ait causé une explosion à bord du bateau du président.
Cependant, les autorités maldiviennes maintiennent qu'il s'agissait d'une tentative d'assassinat. Le Président Yameen a fait arrêter le Vice-Président Ahmed Adeeb le 24 octobre, le suspectant d'être lié à l'explosion, et ensuite de “haute trahison”.
Les gens restent sceptiques. L'écrivain Yameen Rasheed a twitté:
Foreign observers should know about #Maldives: 1) There were never any IEDs. It's a #ManufacturedCrisis 2) There was never a democracy
— Yameen Rasheed (@yaamyn) November 4, 2015
Que doivent savoir les observateurs étrangers à propos des Maldives : 1) Il n'y a jamais eu d'EEI. L'affaire est montée de toutes pièces 2) Il n'y a jamais eu de démocratie.
Sur Facebook, Saina Saeed écrit sur la manière dont l'état d'urgence porte atteinte aux droits des individus aux Maldives :
Even though this sudden state of emergency is announced as a precaution due to the bomb threats or even the demonstration that has been planned, our rights are being violated and regrettably there is no institution that we can turn to for a fair ruling despite how much we want to challenge it. This is nothing to make fun of.
#knowyourrights
Même si cet état d'urgence soudain est annoncé comme une précaution en raison des alertes à la bombe ou même de la manifestation prévue, nos droits sont en train d'être violés et il n'y a malheureusement pas d'institution vers laquelle nous tourner pour un jugement équitable dans notre volonté de la contester. Il n'y a pas de quoi rire. Connais tes droits.
Tandis que Zaeem Ahmed se lamentait :
We don't have visionary leaders with goodwill and common good. That is the reason why we have to be here after fall of H.E. Maumoon regime, 8 years later. A small nation with substantial economic growth and resources with no immediate threat to communal peace and harmony should not be here. It is a shame that we created such rogue elements within the society rather than good governance.
Nous n'avons pas de leaders visionnaires, bienveillants et dévoués au bien commun. C'est la raison pour laquelle nous devrons être ici, 8 ans après la chute du régime de H.E. Maumoon. Une petite nation avec une croissance économique importante et des ressources, sans menaces immédiates à la paix et l'harmonie communautaires n'a pas sa place ici. C'est une honte que nous ayons créé de tels éléments criminels dans la société, au lieu d'une bonne gouvernance.